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Les Tournois de football

L'histoire des Coupes du Monde et d'Europe de football. Avec les résultats, effectifs et résumés signés par moi-même.

Coupe du Monde 1966 en Angleterre, Finale: Allemagne de l'ouest - Angleterre

Publié le 29 Novembre 2020 par Ygor Parizel in Finale, Angleterre, Allemagne de l'ouest, Match de légende, Bobby Charlton, Bobby Moore, Gordon Banks, Franz Beckenbauer, Uwe Seeler, Wolfgang Overath, Helmut Schön, Triplé, Martin Peters, Geoff Hurst, Alan Ball, Helmut Haller, Prolongations, Karl-Heinz Schnellinger

Match 32

Finale

30 juillet 1966

Wembley, Londres (96,924)

 

Allemagne de l'ouest - Angleterre 2-2 a.p. 2-4 (Arb: Gottfried Dienst, SUI)

Buts: 12' Haller (1-0), 18' Hurst (1-1), 78' Peters (1-2), 90' Weber (2-2), 101' Hurst (2-3), 120' Hurst (2-4)

 

1 Hans Tilkowski (B. Dortmund, 31)

12 Wolfgang Overath (FC Cologne, 22)

11 Lothar Emmerich (B. Dortmund, 24)

2 Hörst-Dieter Höttges (Werder Brême, 22)

4 Franz Beckenbauer (Bayern Munich, 20)

3 Karl-Heinz Schnellinger (AC Milan, 27)

5 Willi Schulz (SV Hambourg, 27)

6 Wolfgang Weber (FC Cologne, 22)

8 Helmut Haller (FC Bologne, 27)

10 Siggi Held (B. Dortmund, 23)

9 Uwe Seeler (C) (SV Hambourg, 29)

Entraîneur: Helmut Schoen

 

1 Gordon Banks (Leicester City, 28)

2 George Cohen (Fulham, 26)

3 Ray Wilson (Everton, 31)

4 Nobby Stiles (Manchester United, 24)

5 Jackie Charlton (Leeds United, 31)

6 Bobby Moore (C) (West Ham United, 25)

7 Alan Ball (Blackpool, 21)

16 Martin Peters (West Ham United, 22)

10 Geoff Hurst (West Ham United, 24)

9 Bobby Charlton (Manchester United, 28)

21 Roger Hunt (FC Liverpool, 27)

Entraîneur: Alf Ramsey

 

Résumé

C'est l'heure de la finale de la Coupe du Monde 1966, l'Angleterre est au rendez-vous en tant que favori légitime avec pour adversaire l'Allemagne de l'ouest qui n'était pas forcément attendue à ce niveau-là. Alf Ramsey ne touche plus à son onze tandis que Schön fait revenir dans le sien, Höttges le latéral de Brême. Le frisson initial de cette finale est pour Banks lorsque Held reçoit entre Moore et J. Charlton mais sa reprise en pivot est croquée. Contrairement aux autres matchs, l'Angleterre ne domine pas les minutes d'entames mais cela s'équilibre rapidement. Tilkowski est sonné après un choc avec Roger Hunt mais plus pour interrompre que pour une vraie douleur. Martin Peters réalise un joli tir à la 10e, Tilkowski le sort, les actions britanniques se précipitent tout d'un coup souvent venant de Peters. Puis tombe le but allemand, sur une transversale de Held, le défenseur d'Everton Ray Wilson dans le rectangle tente de dégager de la tête mais le ballon retombe un peu plus loin sur la poitrine de Haller, l'attaquant de Bologne enchaîne avec une frappe ras-de-sol croisée et surtout légèrement déviée par Wilson, 1-0 à la 12e. Les joueurs anglais ressentent ce but encaissé comme un K.O. durant quelques minutes, on les sent groggy. Mais ça ne dure pas longtemps car Bobby Moore voit sur un coup-franc à 35 mètres du but, Geoff Hurst démarqué son coup de pied est parfaitement dosé et Hurst fait 1-1 de la tête. Siggi Held est le meilleur avant de la Mannschaft sur le terrain aujourd'hui, il joue plus bas que d'habitude et touche par conséquent plus de ballon, les distribue à Haller et Seeler. Martin Peters est noté au carnet de l'arbitre surtout à cause de sa mauvaise humeur, la qualité du jeu se dégrade un peu durant le deuxième quart d'heure. Tour-à-tour Seeler (2 fois), B. Charlton, Moore et Hurst tentent leurs chances aux buts mais vainement manquant soit de précision, soit de puissance. On ne voit pas beaucoup les leaders de la ligne médiane des deux équipes, B. Charlton et Beckenbauer qui se tiennent de très près, les deux meneurs et talents s'annulent. Geoff Hurst à une grosse occasion à nouveau de la tête, Tilkowski repousse dans les pieds de Ball mais le futur joueur d'Everton (ou il signe à l'issue de cette finale) ne peut se retourner et shooter correctement. Overath ensuite d'un beau tir tendu à travers un amas de joueurs regroupés suite à un corner oblige Banks à la parade, les occasions sont de retours car Hunt et Seeler s'offrent chacun une superbe possibilité mais elles sont sauvées par les deux excellents portiers. Ca sentait le but ! Mais à la pause, 1-1. Tous les anglais ne gèrent pas le stress de la même manière, d'un côté Bobby Moore, le capitaine est infranchissable et distille des bons ballons et d'un autre le jeune Alan Ball crie et loupe des passes. Les allemands eux sont sérieux comme depuis le début du tournoi.

On sent les anglais plus incisifs au retour du vestiaire mais les offensives manquent encore de perfection, dans le domaine aérien les avants anglais sont plus forts que leurs adversaires, cela se remarque de plus en plus. Nobby Stiles est réprimandé par le référée, il doit faire attention. Sur un centre de B. Moore, trois joueurs se percutent Beckenbauer, B. Charlton et Tilkowski mais tout le monde garde son sang-froid et son fair-play mais c'est symbolique de la solidité des duels en ce début de période, notamment dans la surface allemande. Roger Hunt donne une petite passe en profondeur à Ball qui même dans cet angle fermé alerte Tilkowski, sur ce corner va venir un but. Geoff Hurst hors du rectangle reçoit ce coup de coin, il shoote mal mais Höttges tout seul foire son dégagement, le ballon part en cloche et atterrit entre le point de penalty et le petit-rectangle ou Martin Peters en volée fusille Tilkowski et un défenseur retranché sur sa ligne, 1-2. Les anglais continuent alors leur forcing, Hurst et Peters tirent chez les allemands c'est Schnellinger qui aura une possibilité. Tout le public décompte désormais les minutes avant la victoire, la nervosité sur le terrain refait son retour. L'attaquant de Liverpool Hunt et le milieu de West Ham, Peters gèrent mal un 2 contre 1, ils laissent filer l'occasion de tuer le match. L'Angleterre est à 1 minute du titre mondial lorsque un coup-franc est obtenu à 25 mètres des buts de Banks. Lothar Emmerich frappe à ras-de-sol (pas très efficace) mais Held chope le cuir étant sur la trajectoire, il contourne un stopper et tir sur Banks qui détourne au second poteau, U. Seeler voit le ballon arriver dans ses pieds mais il n'a pas le réflexe, tandis qu'à côté de lui Weber le tackle et égalise à bout portant à la dernière minute, 2-2.

Cela fini sur ce score, les prolongations vont commencer, est-ce que les anglais ont pris un coup au moral ? Apparemment pas du tout ! Car Martin Peters de 17 mètres force Tilkowski à boxer puis Bobby Charlton sur un tir rasant gifle le visage du gardien, un arrêt étonnant enfin c'est Hunt mais le sien est hors-cadre. Tout le monde retient son souffle sur un débordement de Held ou Jack Charlton retire sa jambe au dernier moment avant de faire une faute qui aurait provoqué un penalty. C'est alors qu'arrive un des moments les plus mythiques de l'Histoire du football, le deuxième but de Geoff Hurst. Sur la droite Alan Ball en fond de ligne centre en retrait vers son N°10 qui contrôle dos au but effectue un mouvement de pivot et frappe fort sous la barre, est-ce que le ballon rebondit derrière la ligne ou pas ? Elle franchit en grande partie mais impossible à dire si elle est entièrement passée. Après 20 secondes de flottements et consultation de son juge de ligne, l'arbitre accorde le but, 2-3. Les allemands n'y sont plus, ils sont nettement un ton en-dessous des anglais en prolongations, leurs lignes s'étirent et beaucoup de joueurs des deux camps marchent. En désespoir de cause Beckenbauer tente de loin, deux fois. Les deux équipes n'arrivent plus à mener une action jusqu'au bout, Hunt tire de loin alors que Held essaie par ses dribbles mais personne ne suit ses mouvements. Il ne reste qu'à peine quelques secondes lorsque Geoff Hurst s'échappe dans le boulevard du couloir gauche et alors que certains spectateurs envahissent déjà le gazon place une mine en lucarne pour faire 2-4. En conclusion, l'Angleterre remporte sa Coupe du Monde et dans l'ensemble malgré des moments de faiblesse (contre l'Uruguay et certains moments face à l'Argentine), elle était la meilleure nation même si l'Allemagne et le Portugal auraient également pu revendiquer le titre. La sélection de Ramsey a été hyper dynamique et n'a jamais rechigné à attaquer, plusieurs joueurs ont été durant les 6 matchs sur un nuage.

 

Homme du match: Bobby Moore

Le jeune capitaine (25 ans) de cette sélection anglaise en première mi-temps était tout simplement hors-norme. Non seulement, il abattait son travail défensif de replacement avec zèle mais était intransigeant dans les duels face à des attaquants de classe mondiale mais en plus il était le principal pourvoyeur de bons ballons, chacune de ses relances étaient intelligentes et précises. Durant le reste du temps, il était peut-être moins impressionnant mais était tout de même le meilleur.

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