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Les Tournois de football

L'histoire des Coupes du Monde et d'Europe de football. Avec les résultats, effectifs et résumés signés par moi-même.

Match 30

Demi-finale

17 juin 1970

Stade Aztèque, Mexico (102,444)

 

Allemagne de l'ouest - Italie 1-1 a.p. 3-4 (Arb: Arturo Yamasaki, MEX)

Buts: 8' Boninsegna (0-1), 90' Schnellinger (1-1), 94' Müller (2-1), 98' Burgnich (2-2), 104' Riva (2-3), 110' Müller (3-3), 111' Rivera (3-4)

 

1 Sepp Maier (Bayern Munich, 26)

5 Willi Schulz (SV Hambourg, 31)

4 Franz Beckenbauer (Bayern Munich, 24)

3 Karl-Heinz Schnellinger (AC Milan, 30)

7 Berti Vogts (B. Mönchengladbach, 23)

17 Hannes Löhr (FC Cologne, 27) > 52'

9 Uwe Seeler (C) (SV Hambourg, 33)

15 Bernd Patzke (Hertha Berlin, 27) > 66'

20 Jürgen Grabowski (Ein. Francfort, 20)

12 Wolfgang Overath (FC Cologne, 26)

13 Gerd Müller (Bayern Munich, 24)

Remplaçants

10 Siggi Held (B. Dortmund, 27) < 66'

14 Reinhard Libuda (Schalke 04, 26) < 52'

Entraîneur: Helmut Schön

 

1 Enrico Albertosi (Cagliari, 30)

2 Tarcisio Burgnich (Inter Milan, 31)

3 Giacinto Facchetti (C) (Inter Milan, 27)

5 Pierluigi Cera (Cagliari, 29)

8 Roberto Rosato (AC Milan, 26) J > 91'

10 Mario Bertini (Inter Milan, 26)

11 Luigi Riva (Cagliari, 25)

13 Angelo Domenghini (Cagliari, 28)

15 Sandro Mazzola (Inter Milan, 27) > 46'

16 Giancarlo De Sisti (Fiorentina, 27) J

20 Roberto Boninsegna (Inter Milan, 26) J

Remplaçants

14 Gianni Rivera (AC Milan, 26) < 46'

4 Fabrizio Poletti (FC Torino, 26) < 91'

Entraîneur: Ferruccio Valcareggi

 

Résumé

Après une demi-finale sud-américaine voici la demi 100% européenne. La R.F.A. fait office de favorite avec sa ligne d'attaque terrible ou Grabowski pique la place à Libuda face à cette Squadra Azzura poussive. Dans les 5 premières minutes, deux actions dans chaque rectangle mais sans risques pour les gardiens. Roberto Boninsegna dans l'axe à 20 mètres des buts tente un une-deux avec Riva qui malgré une petit touchette d'un défenseur fonctionne, l'attaquant de l'Inter enchaîne avec une frappe tendue qui fait mouche, 0-1 à la 8e. Idéal pour la Squadra qui va pouvoir tabler sur la contre-attaque. Aucune équipe ne prend le dessus mais par contre on sent Franz Beckenbauer bien plus en jambes que lors des 4 matchs précédents. Après un joli solo celui-ci recherche le penalty mais il en est nullement question. 20 minutes très animées bien que peu riches en occasions. Berti Vogts tire au but tout comme les italiens Domenghini et Riva mais sans réels dangers. Alors qu'ils mènent au marquoir les transalpins ne s'arrêtent pas pour autant d'attaquer car les ouest-allemands ne pressent qu'à partir de la ligne médiane. Les deux sélections ne vivent pas de temps-forts, elles s'attaquent alternativement, Bertini revenu en défense sauve une situation chaude au point de penalty devant U. Seeler puis en pivot Müller juste après tire à côté. Jürgen Grabowski de près de 30 mètres envoie un superbe ballon qu'Albertosi doit sortir du bout des doigts. La Mannschaft se montre plus devant le but italien d'ailleurs, il n'y a plus qu'elle qui tire, les coup-francs s'accumulent, la possession de balle est totale mais Beckenbauer, Lohr et Seeler ne trouvent pas le cadre. Or dans les 5 dernières minutes ce sont les italiens qui ressortent bien et se procurent quelques actions par Riva et Mazzola.

Valcareggi à nouveau fait sortir Mazzola pour Rivera. Uwe Seeler bien isolé dans le rectangle reçoit une passe de Beckenbauer mais le hambourgeois se précipite en écrasant sa frappe dans la minute suivante c'est Riva qui s'essaie à une tête plongeante sur un centre de Domenghini mais Maier est là. Libuda monte pour Löhr, l'ailier de Schalke réussira t'il lui, à trouver Gerd Müller ? En tout cas Gianni Rivera se montre très en jambes en ce début de période, il demande beaucoup de ballons et s'active vers l'avant. Mais il y a énormément de fautes dans le milieu du terrain. Rivera et Facchetti font des essais trop imprécis ou mou. Les germaniques sont anxieux et contestent trop auprès de l'arbitre durant ces 15 minutes assez peu attractives. Sur un coup-franc joué vite par Beckenbauer, Müller décale Grabowski dont la frappe ras-de-sol est trop croisée ensuite Overath à un mètre à droite du point de penalty suite à un coup de coin envoie un boulet de canon sur la transversale, les italiens s'étaient lancés sur lui. À peine une minute après les allemands réclament un penalty sur Beckenbauer mais il était bel et bien en-dehors du rectangle. Siggi Held qu'on avait plus vu depuis le 1er match monte. Le pressing ouest-allemand est plus intense, ils ne laissent plus du tout remonter aussi aisément les italiens. Ce 5e quart d'heure voit plus de phases périlleuses dans les 16 mètres. Overath trouve en décalage Held qui trompe Albertosi mais Rosato sauve sur sa ligne dans la continuité Seeler est fauché par un défenseur, mais le penalty n'est pas accordé alors qu'il aurait du. Les 11 italiens commettent une multitude de fautes aux alentours de leur surface, celles-ci sont agrémentées par des discussions incessantes pour l'emplacement du mur et du ballon et des réclamations pour des punitions. Grabowski et Held tentent de loin, Müller depuis l'intérieur de la boîte mais rien n'y fait, il ne reste plus que 15 minutes pour égaliser. L'avant de Dortmund, Held fait une belle montée, la solution peut-elle venir de ses pieds ? On remarque aussi que le marquage sur Der Bomber s'est relâché en effet Müller tâte plus du cuir. Puis vient le gag du match lorsqu'Albertosi relance à la main trop rapidement en plein sur le dos de Seeler, le ballon rebondit vers le but, et va entrer mais le keep de Cagliari se jette pour finalement enlever d'extrême justesse le ballon devant Müller à 10cm de la ligne, rattrapant ainsi sa bourde monumentale ! La Mannschaft reprend son assaut dans les 5 minutes restantes, Gerd Müller passe près de la rouge pour un supposé coup de coude sur Domenghini, après consultation du juge de ligne l'arbitre ne sanctionne pas. Sur un corner Uwe Seeler s'élève plus haut que son défenseur et vise la lucarne mais le gardien la sort et à la dernière minute Grabowski sur le flanc gauche centre entre le point de réparation et le petit-rectangle ou Schnellinger en bout de course sans opposition surgit et marque, 1-1. Une fois de plus la R.F.A. inscrit un but décisif dans les ultimes instants d'un match.

Franz Beckenbauer tombé sur son épaule en fin de partie remonte pour les prolongations le bras immobilisé sur le torse. Les 30 minutes d'extra repartent comme les 90 réglementaires, une alternance d'offensives or sur un coup de coin, Seeler reprend du front, le ballon semble perdu mais Domenghini et Albertosi ne se comprennent pas et forcément Müller en opportuniste touche légèrement la balle qui roule et passe la ligne, 2-1. La Squadra a-t-elle encore la capacité de revenir ? À la 98e, à peine 4 minutes après ce coup de massue, sur un coup-franc à 26 mètres des buts de Maier, Rivera réalise une balle en louche S. Held à la réception se loupe, mi glissade, mi maladresse, c'est T. Burgnich le stopper qui à bout portant remet à niveau, 2-2. Cette égalisation rapide évite aux italiens de tergiverser, cependant la nervosité réapparaît, ces mêmes italiens ont le truc pour commettre leurs fautes à quelques centimètres de la surface de réparation, pas loin d'une dizaine. Sur une attaque aile gauche Domenghini ayant permuté réussit à joindre Riva à 18 mètres des buts, celui-ci d'un contrôle orienté élimine Schnellinger et croise parfaitement redonnant l'avantage aux siens, 2-3. Trois buts dans ces 15 minutes. Le onze allemand semble manquer de jus, ont-ils trop dépenser d'énergie à courir après le score durant plus de 80 minutes ? Pourtant sur un coup-franc bêtement concédé par Albertosi, le maître des airs Seeler place dans la même lucarne que plus tôt mais le portier de Cagliari la sort de nouveau. Sur le corner qui suit le botteur cherche forcément le capitaine qui saute plus haut que 3 défenseurs italiens et trouve au second poteau Müller évidemment tout seul qui plonge et met le ballon au fond 3-3. Le match est complètement fou car sur la remise en jeu, Boninsegna démarre sur le flanc gauche déborde Vogts à la course centre en retrait pile sur le point de penalty ou Rivera du plat du pied prend Maier à contre-pied, 3-4. Il y a encore quasi 10 minutes pour réagir. Ce sont les italiens qui intelligemment monopolisent le ballon, les allemands bien que n'ayant pas renoncé paraissent plus usés cela se ressent notamment dans les reconversions défensives, ou certains reviennent défendre au petit-trot et ça se termine ainsi. En conclusion, ce R.F.A. - Italie a été élu par la FIFA "Match du XXe Siècle" du suspense, des retournements de situations, des buts spectaculaires et des joueurs de légendes. Néanmoins est-ce que ce choc va laisser des traces dans les organismes ? les participants auront certainement laissé de l'influx dans ce classique.

Homme du match: Tarcisio Burgnich

Le défenseur central de l'Inter est un choix, d'autres auraient très bien pu être choisi Seeler, Overath, Domenghini ou Rivera. Le stoppeur italien a complètement éteint le buteur du Bayern, Müller qui n'a commencé à s'investir dans le jeu qu'au-delà de la 80e minute. Puis Burgnich a marqué un but en prolongations, il était à l'affût lorsque Held s'est planté.

 

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