Match 29
Demi-finale
17 juin 1970
Stade Jalisco, Guadalajara (51,261)
Brésil - Uruguay 3-1 (Arb: José Maria Ortiz De Mendibil, ESP)
Buts: 19' Cubilla (0-1), 44' Clodoaldo (1-1), 76' Jairzinho (2-1), 89' Rivelino (3-1)
1 Félix (Fluminense, 32)
2 Brito (Flamengo, 30)
3 Piazza (Cruzeiro Belo Horizonte, 27)
4 Carlos Alberto (C) (Santos, 25) J
5 Clodoaldo (Santos, 20)
7 Jairzinho (FC Botafogo, 25)
16 Everaldo (Gremio Porto Alegre, 25)
9 Tostão (Cruzeiro Belo Horizonte, 23)
10 Pelé (Santos, 29)
8 Gerson (FC Sao Paulo, 29)
11 Rivelino (Corinthians, 24)
Entraîneur: Mario Zagallo
1 Ladislao Mazurkiewicz (Penarol, 25)
2 Atilio Ancheta (Nacional, 21)
3 Roberto Matosas (Penarol, 30)
4 Luis Ubiña (C) (Nacional, 29)
5 Julio Montero Castillo (Nacional, 26)
6 Juan Mujica (Nacional, 26) J
7 Luis Cubilla (Nacional, 30)
15 Dagoberto Fontes (Defensor Sporting, 27) J
11 Julio Morales (Nacional, 25)
10 Ildo Maneiro (Nacional, 22) J > 73'
20 Julio César Cortès (Penarol, 26)
Remplacements:
9 Victor Esparrago (Nacional, 25) < 73'
Entraîneur: Juan Hohberg
Résumé
Le Brésil est parti pour son second derby sud-américain en phase à élimination directe. Cependant, le style de la Céleste diffère radicalement de celui du Pérou, il est bien plus prudent et agressif. Le latéral gauche du Gremio Everaldo revient dans l'équipe de base alors que Hohberg garde exactement les mêmes titulaires quasi depuis le début de la compétition. La rencontre démarre sagement entre les deux équipes. Il n'y a que Jairzinho qui se déchaîne sur son aile droite. Juan Mujica sur un tackle très (très) en retard prend une jaune, le premier tir cadré est pour la Céleste mais sans danger pour Félix, le deuxième est également pour l'Uruguay. Malgré les nombreuses interruptions dans le jeu, ce sont les uruguayens qui jouent le mieux, ils remportent la plupart des duels car ils sont principalement du domaine physique. Les brésiliens tentent de combiner comme d'habitude mais le marquage strict de leur onze vigilants adversaires gênent considérablement les artistes Auriverdes. L'arbitre adresse un carton jaune à D. Fontes. À la 19e, Brito depuis la défense centrale loupe une troisième relance, Morales donne un coup d'oeil sur le droite et aperçoit un appel de Cubilla, l'assist est précis et l'attaquant uruguayen dans un angle difficile réussit néanmoins à croiser 1-0. But à la trajectoire étrange mais tout de même mérité, décidément l'Uruguay est la bête-noire du Brésil en Coupe du Monde, d'autant que l'arrière-garde Auriverde est peu sur d'elle dans cette demi-heure. Peu après Pelé est fauché peut-être fautivement dans le rectangle ? Le Brésil tombe apparemment dans le piège. Clodoaldo effectue un des seuls tirs brésilien et cela passe loin à côté, même sur coup-franc les tentatives ne passent pas le mur ! Pelé puis Tostao tentent leurs chances mais Mazurkiewicz n'a toujours rien à faire. Le référée aurait du avertir d'une carte Clodoaldo car il fait une faute vraiment vilaine. Un coup-franc sur l'aile droite du rectangle de Rivelino oblige le keep à une claquette, mais sans frémir. Le N°10 Maneiro prend à son tour une jaune sévère car il jouait clairement le ballon. Les combinaisons brésiliennes fonctionnent nettement mieux dans ce troisième quart d'heure malgré que les bleus-ciels et noirs gardent l'agressivité qui met en difficulté de Brésil, le jeu ne quitte plus la moitié des uruguayens. Clodoaldo à 40 mètres des buts désaxé donne le long de la ligne à Rivelino qui voit que son coéquipier à plonger dans l'espace et lui remet, le médian de Santos lui aussi enchaîne avec une frappe croisée, 1-1. L'arbitre siffle immédiatement après le fin des 45 minutes.
Il va être intéressant de voir comment les deux équipes vont redémarrer ? Les uruguayens vont-ils jouer le contre ou bien reprendre leur pressing efficace sur le porteur de ballon comme en début de match ? La réponse ne se fait pas attendre. L'Uruguay joue très bas et donc le Brésil s'installe perpétuellement dans le camp adverse pourtant pas d'occasions durant cette période. L'arbitre oublie une nouvelle fois d'avertir un joueur, pour un tackle a retardement de Cubilla. Pelé réanime le stade lors d'une chevauchée depuis la ligne médiane, il est stoppé à quelques centimètres de la surface de réparation, le Roi Pelé essaie deux fois de suite à distance mais sans périls. Après l'heure de jeu la Céleste semble désirer ressortir, ils se ré-approchent enfin des abords des 16 mètres de Félix. Le Brésil n'a pour le moment pas la solution pour contourner le cadenas de Hohberg, fallait prévoir ce type de match, fermé avec peu de spectacle. Victor Esparrago monte au jeu, une énième fois arrivera t'il à scorer comme au tour précédent ? Mais sur une reconversion offensive sur 60 mètres, entre Tostao et Jairzinho on voit ce dernier d'un beau tir croisé trompé Mazurkiewicz, 1-2. L'Uruguay est à présent obligé de changer d'état d'esprit en libérant son jeu du carcan défensif automatique. En voyant les minutes qui suivent le deuxième but brésilien, on se demande si les uruguayens sont vraiment capables d'accélérer ? Alors qu'on sent au contraire que le Brésil est libéré, la circulation est plus fluide chez eux tandis que les uruguayens font toujours autant de fautes. Les brésiliens perdent du temps même Zagallo s'y met en montant sur la pelouse sans y être invité ! Cubilla à quelques minutes de la fin reçoit un superbe ballon qu'il reprend de la tête mais ça manque de puissance, Félix repousse aisément. Sur une autre reconversion menée par Pelé celui-ci un peu excentré donne dans l'axe à l'entrée du rectangle à Rivelino qui déboule à fond et place une mine a ras-du-piquet, 3-1. La dernière action du match est devenue mythique lorsque Pelé lancé en profondeur anticipe la sortie de Mazurkiewicz, par une feinte il laisse filer le cuir réalisant ainsi un grand-pont sur le gardien, trop déporté sur la droite Pelé ne réussit toutefois pas à cadrer son tir, c'était un coup de génie. En conclusion, Les double-champions brésiliens sont en finale du Mondial mexicain en toute logique, même si leur défense est parfois fébrile il s'avère que le secteur offensif est absolument irrésistible. L'Uruguay avec cette demi-finale a atteint le summum de ce qu'il pouvait espérer.
Homme du match: Jairzinho
L'ailier droit de Botafogo est en début de match vraiment déroutant. Ensuite, le joueur s'efface un peu mais sa seconde mi-temps est excellente, toujours avec ses dribbles effectués à toute vitesse et ses tirs croisés d'une précision infernale. Il est un danger presque constant.