Match 7
Groupe 3
3 juin 1970
Stade Jalisco, Guadalajara (52,897)
Brésil - Tchécoslovaquie 4-1 (Arb: Ramon Barreto, URU)
Buts: 11' Petras (0-1), 24' Rivelino (1-1), 59' Pelé (2-1), 61' Jairzinho (3-1), 83' Jairzinho (4-1)
1 Félix (Fluminense, 32)
2 Brito (Flamengo, 30)
3 Piazza (Cruzeiro Belo Horizonte, 27)
4 Carlos Alberto (C) (Santos, 25)
5 Clodoaldo (Santos, 20)
7 Jairzinho (FC Botafogo, 25)
8 Gérson (FC Sao Paulo, 28) J > 62'
9 Tostão (Cruzeiro Belo Horizonte, 23) J
10 Pelé (Santos, 29)
11 Rivelino (Corinthians, 24)
16 Everaldo (Gremio Porto Alegre, 25)
Remplaçants
18 Paulo César (FC Botafogo, 20) < 62'
Entraîneur: Mario Zagallo
1 Ivo Viktor (Dukla Prague, 28)
2 Karel Dobiaš (Sp. Trnava, 22)
3 Vaclav Migas (Sparta Prague, 25)
4 Vladimir Hagara (Sp. Trnava, 26)
5 Alexander Horváth (C) (Slovan Bratislava, 31) J
8 Ladislav Petráš (Inter Bratislava, 23)
9 Ladislav Kuna (Sp. Trnava, 23)
10 Jozef Adamec (Sp. Trnava, 28)
11 Karol Jokl (Slovan Bratislava, 24)
16 Ivan Hrdlička (Slovan Bratislava, 26) > 46'
18 Frantisek Veselý (Slavia Prague, 26) > 75'
Remplaçants
6 Andrej Kvašňák (FC Malines, 34) < 46'
7 Bohumil Veselý (Sparta Prague, 24) < 75'
Entraîneur: Jozef Marko
Résumé
Ce sont les retrouvailles entre le Brésil et la Tchécoslovaquie qui s'étaient affrontés lors de la finale de la Coupe du Monde 1962. Mais les deux équipes n'ont quasi plus rien à voir, sur les 22 titulaires seul Pelé a joué cette finale. L'affiche n'en reste pas moins alléchante et démarre fort avec Rivelino sur la gauche qui centre très fort au sol, Pelé au second poteau en glissade coupe la trajectoire mais le ballon décolle, la cage était vide pourtant. Ladislav Petras dans un angle fermé après avoir joliment dribblé deux défenseurs place au-dessus. Cela fait une énorme occasion pour chaque équipe. C'est bien le Brésil qui domine ce match, Jairzinho et Gerson de loin tentent le coup, puis c'est Clodoaldo sur une passe lumineuse de Pelé qui acrobatiquement met 50 cm à côté. La Tchécoslovaquie ouvre la marque car Petras prend un ballon bêtement perdu sur un coup-franc et fonce vers le but, il passe en vitesse Brito et nettoie la lucarne, 0-1. Les Auriverdes réagissent par Pelé qui trouve Tostao en profondeur mais en bout de course celui-ci tire hors-cadre, ensuite Rivelino exilé sur la droite se replace sur son gauche et alerte sérieusement Viktor. Les européens répondent aux attaques sud-américaines mais leurs actions sont moins franches. Pelé simule pour obtenir un penalty puis C. Alberto donne presque un assist involontaire à F. Vesely qui repique vers l'axe et vise la lucarne, Brito et Piazza s'étaient bien mis devant lui couvrant les angles de tirs. L'égalisation brésilienne vient d'un coup-franc provoqué par Pelé dans l'arc-de-cercle, c'est Rivelino d'une puissante frappe du gauche à mi-hauteur qui transperce le gardien, 1-1. Jairzinho plonge en profondeur sur une longue balle de Pelé, il percute Viktor juste après avoir essayé de tirer. Les deux équipes exercent un pressing élevé et les duels sont âprement disputés, elles ont des actions chaudes dans les rectangles. Tostao à 18 mètres envoi un missile vers la lunette du but mais le gardien l'a claque en corner. On sent bien vers la demi-heure que les 22 hommes doivent respirer. Alors arrive ce qui aurait pu être le geste de la Coupe du Monde, Pelé derrière la ligne médiane tente de lober le gardien, le ballon tombe à moins d'un mètre du but. Il s'agit de la plus belle mi-temps du tournoi jusqu'à là.
Au retour des vestiaires, les tchécoslovaques attaquent par Petras son petit centre en retrait arrive dans les pieds de Hrdlicka qui croque son tir, le ballon lui revient pourtant, il tape alors en plein sur Félix, tout heureux d'être au bon endroit. Les occasions en or se succèdent, Pelé d'un subtil extérieur du pied décale Gerson qui lui aussi de l'extérieur du gauche frappe des 23 mètres sur la base du montant. Comme en première période, les défenseurs des deux camps sont nerveux, leurs relances pas toujours propres. Le Brésil continue de tirer régulièrement par Rivelino (2 fois) et Pelé, Jairzinho quant à lui décontenance par ses courses chaloupées. Les tchécoslovaques sont moins inspirés et du coup les auriverdes vont prendre méritoirement l'avantage, Gerson sur un superbe assist trouve la poitrine de Pelé qui après son contrôle, frappe de l'extérieur du droit en demi-volée, 2-1. Suite à un corner, la Tchécoslovaquie devait égaliser, Hagara sur la gauche du rectangle centre fort vers le petit-rectangle ou Kvasnak esseulé met incompréhensiblement au-dessus comme on dit: "C'était plus facile à la mettre dedans qu'au-dessus !". À peine, une minute plus tard Jairzinho échappe au piège du hors-jeu, il fait sauter par-dessus Viktor qui se ruait sur lui et marque dans le but vide, 3-1. Tostao et C. Alberto s'énervent après une bousculade corsée subie par Pelé mais le fair-play reste de mise. Paulo César monte au jeu à la place de l'hyper actif Gerson qui boîte légèrement. Les 22 acteurs fatiguent, l'intensité baisse et le score est à priori acquis. Viennent alors des possibilités pour les deux équipes, Rivelino par deux fois de loin, Petras quant à lui centre vers Hagara mais sa reprise par en cloche. Pour les dix dernières minutes, les joueurs en blanc veulent y croire et s'installent dans les 30 mètres brésilien, plusieurs actions à la clé. Cependant, c'est Jairzinho qui enflamme toujours son couloir droit, sur un de ses déboulés, il passe trois adversaires sur 15 mètres avant de croiser une fois entré dans le rectangle, le tir est effleuré par un tibia et fait poteau rentrant, 4-1. Les européens tenteront de réduire la marque en balançant des longues balles dans le petit-rectangle. En conclusion, le Brésil impressionne dans le meilleur match du tournoi, le 4-2-4 (qui se rapproche de plus en plus d'un 4-3-3) est parfaitement huilé, le style spectaculaire de l'attaque après un début inefficace, réussit à inscrire 4 buts.
Homme du match: Jairzinho
La moitié de l'équipe du Brésil pourrait être "Homme du match", Rivelino fait une première demi-heure monstrueuse, Gerson est partout sur le terrain, Pelé se mue en meneur de jeu et distille des caviars. Mais Jairzinho a complètement mangé durant les 45 dernières minutes la défense adverse, appliquant des dribbles vifs dans ses accélérations fulgurantes et il score deux fois.