Match 38
Finale
7 juillet 1974
Olympiastadion, Munich (79,000)
Allemagne de l'ouest - Pays-Bas 2-1 (Arb: Jack Taylor, ANG)
Buts: 2' Neeskens (0-1 Pen), 26' Breitner (1-1 Pen), 43' Müller (2-1)
1 Sepp Maier (Bayern Munich, 30)
2 Berti Vogts (B. Mönchengladbach, 27) J
3 Paul Breitner (Bayern Munich, 22)
4 Hans-Georg Schwarzenbeck (Bayern Munich, 26)
5 Franz Beckenbauer (C) (Bayern Munich, 28)
14 Uli Hoeness (Bayern Munich, 22)
16 Rainer Bonhof (B. Mönchengladbach, 22)
17 Bernd Hölzenbein (Ein. Francfort, 28)
12 Wolfgang Overath (FC Cologne, 30)
13 Gerd Müller (Bayern Munich, 28)
9 Jürgen Grabowski (Ein. Francfort, 29)
Entraîneur
Helmut Schön
8 Jan Jongbloed (FC Amsterdam, 33)
2 Arie Haan (Ajax Amsterdam, 25)
3 Willem Van Hanegem (Feyenoord, 30) J
6 Wim Jansen (Feyenoord, 27)
12 Ruud Krol (Ajax Amsterdam, 25)
13 Johan Neeskens (Ajax Amsterdam, 22) J
14 Johan Cruyff (C) (FC Barcelone, 27) J
15 Robbie Rensenbrink (Sp. Anderlecht, 26) > 46'
16 Johnny Rep (Ajax Amsterdam, 22)
17 Wim Rijsbergen (Feyenoord, 22) > 69'
20 Wim Suurbier (Ajax Amsterdam, 29)
Remplaçants
10 René Van De Kerkhof (PSV Eindhoven, 22) < 46'
7 Theo De Jong (Feyenoord, 26) < 69'
Entraîneur
Rinus Michels
Résumé
Les deux meilleures nations de la compétition s'affrontent en finale, c'est loin d'être toujours le cas en Coupe du Monde. C'est aussi l'organisateur face au favori ainsi que les deux nations dominants le football européen depuis plusieurs années tant en sélections qu'en clubs. Pas d'absent à noter, ce sont les deux équipes-types même si côté ouest-allemand celle-ci a évolué depuis le 1er match. Wim Van Hanegem et Johan Cruyff donne le coup d'envoi de la finale. Les allemands n'ont pas encore touché le ballon lorsque Johan Cruyff accélère, s'infiltre dans le rectangle et voit Hoeness en mauvaise position le faucher, penalty. Neeskens le botte parfaitement droit devant lui, 0-1 début cauchemardesque pour l'Allemagne de l'ouest. Berti Vogts prend jaune ce sont pourtant ses équipiers qui jouent l'attaque forcément, ils doivent déjà courir après le score. Les Pays-Bas eux se contentent des contre-attaques (ce n'est pas dans leurs habitudes !) mais ils font des bonnes actions dans ces reconversions, ils sont sereins. Paul Breitner des 20 mètres tire au-dessus. Bon match mais les défenses prennent l'ascendant sur les lignes d'attaques. 15 minutes de jeu et aucune équipe ne domine véritablement les débats. Rijsbergen est très bon, Cruyff donne beaucoup d'indications à ses coéquipiers. Les ouest-allemands s'installent dans la moitié néerlandaise, mais ça ne donne rien dans la zone décisive. Gerd Müller simule grossièrement pour obtenir un penalty et puis se prend le chou avec Van Hanegem qui fini par le pousser, or l'arbitre s'en moque. Puis sur une percée dans la gauche du rectangle d'Hölzenbein, le référée (pourtant parfaitement placé) accorde un penalty totalement imaginaire l'ailier étant déjà entrain de tomber lorsqu'un joueur adverse tackle devant lui. Le back gauche Breitner transforme à l'aise, 1-1. Les oranjes prennent alors plus de possession mais sur une intervention spectaculaire ratée de Suurbier, Vogts s'offre un face-à-face bien que décalé avec Jongbloed, c'est le gardien qui gagne ce duel déviant ce shoot au 1er poteau. L'arbitre laisse beaucoup trop jouer même sur des fautes sanctionnables ! Peu d'occasions franches, joli débordement d'Hoeness qui résiste à la pression de Suurbier, il tente de tirer ou passer au sol (on ne sait pas ?), Jongbloed est battu mais un défenseur vigilant dégage. Coup-franc à 17 mètres sur lequel Beckenbauer tente une pichenette au-dessus du mur, Jongbloed doit réaliser une claquette. Cruyff et Rep ont ensuite un deux-contre-deux mais Rep décalé n'arrive pas à tromper Maier qui détourne. Ce sont les allemands qui sont mieux dans cette fin de mi-temps. Uli Hoeness peut-être hors-jeu tire ras-de-sol sans problèmes pour Jongbloed. À la 43e Rainer Bonhof (très en verve) fait un effort dans la surface côté droit efface Krol et centre vers Müller au petit-rectangle qui malgré un contrôle approximatif réussi néanmoins à croiser une frappe dans le but 2-1. Au moment du coup de sifflet, Johan Cruyff vient dire ce qu'il pense à l'arbitre (probablement à propos du penalty), le ton monte et il prend une jaune.
René Van De Kerkhof apparaît pour la 1ère fois dans ce Mondial à la place de Rensenbrink. Wim Suurbier devrait être averti d'emblée pour une faute mais l'arbitre lui demande juste de se calmer. Bonhof botte très haut un corner que Hoeness réussi à reprendre de la tête, ça passe à côté; il était pourtant esseulé et s'en veut. Sur un ballon prolongé aux 6 mètres Cruyff et Maier se jettent, le N°14 légendaire est réprimandé alors qu'il jouait le ballon. Sur un nouveau coup de coin, Maier se loupe gêné par Vogts au premier piquet, il envoie lui-même le ballon dans ses buts mais Breitner dégage de la tête. Action dangereuse sur un autre corner mais c'est Vogts qui dégage cette fois sur sa ligne. Johan Cruyff donne un coup-franc flanc droit au petit-rectangle ou Rep plonge en avant mais rate sa tête qui met en difficulté malgré tout Maier, mais il s'en sort. Les Pays-Bas se créent des possibilités mais ce n'est pas limpide. Puis Gerd Müller inscrit un but qui était tout à fait valable mais le juge de ligne signale un hors-jeu inexistant; Rijsbergen couvrait d'un bon mètre l'attaquant mais il a levé très haut le bras ! On est à l'heure de jeu et dans cette médiocre seconde période, le constat est clair le corps arbitral n'est pas à la hauteur de l'événement ! Breitner dégage en corner une remise de la tête de Cruyff vers Rep aux 6 mètres, d'un côté comme de l'autre les joueurs discutent, ça se plaint entre coéquipiers, on sent une grande nervosité. Helmut Schön vient prendre des nouvelles de Overath qui se fait soigner au mollet (le joueur était incertain). Même Cruyff ne trouve pas de solutions et commence à rater des passes et des contrôles. Rijsbergen le meilleur joueur du match sort sur blessure, c'est Theo De Jong qui monte. L'arbitre ensuite aurait pu exclure Cruyff pour un pied-haut sur Vogts. Un centre de Van De Kerkhof voit Rep reprendre en volée au second poteau mais Maier s'oppose de tout son corps. On joue énormément de ballon vers Cruyff pour ses remises de la tête, une des spécialités du joueur. Hoeness le long de la ligne de touche à gauche déboule mais tarde à donner dans l'axe dommage car Grabowski était démarqué. Johnny Rep se jette à nouveau pour prolonger un centre de Jansen mais ne peut correctement toucher le cuir. Ce même Rep s'engueule encore une fois avec Cruyff lorsque l'ajacide préfère tirer et oublie son capitaine puis c'est Sepp Maier qui s'en prend verbalement à Neeskens sur un choc lors d'une sortie du gardien, il n'y avait rien de répréhensible. Les Pays-Bas ne reproduisent pas le football pratiqué dans les 5 premiers matchs (le match contre le Brésil était déjà moyen). Hölzenbein sur un débordement cherche le penalty mais ne l'obtient pas cette fois-ci, sur le contre Neeskens frappe de peu à côté des 20 mètres désaxé. La R.F.A va être championne du monde, on le sent notamment dans les 10 dernières minutes ou les néerlandais devraient faire le siège du camp allemand mais ce n'est pas le cas ! C'est même Grabowski et Bonhof qui font des rushs vers le fond du terrain. Au de coup de sifflet final, le stade vit une explosion de joie après être passé très près en 66 et 70, ils sont enfin champions. Les Néerlandais rentrent très vite aux vestiaires. En conclusion, c'est le seul match faussé par l'arbitrage du tournoi mais ça arrive en finale ! Les Pays-Bas était certainement la meilleure sélection sur l'ensemble de la compétition mais l'Allemagne de l'ouest a été plus sérieuse, mentalement et physiquement sur cette ultime rencontre; ils ont démarré plus tranquillement le tournoi alors que les hommes de Michels étaient partis très fort.
Homme du match: Wim Rijsbergen
Il est quand même symbolique que le meilleur joueur néerlandais (et du match selon moi) soit l'homme le plus bas sur le terrain (étrangement il joue libéro à la place de Haan). Il a été solide dans les duels et quelques montées en ligne. Plusieurs ouest-allemands ont été bons comme Bonhof, Vogts et Beckenbauer mais Rijsbergen était impassable.