Match 3
Groupe 1
2 juin 1978
José Maria Minella, Mar del Plata (38,100)
Italie - France 2-1 (Arb: Nicolae Rainea, ROU)
Buts:1' Lacombe (0-1), 29' Rossi (1-1), 54' Zaccarelli (2-1)
1 Dino Zoff (C) (Juventus, 36)
2 Mauro Bellugi (FC Bologne, 28)
3 Antonio Cabrini (Juventus, 20)
5 Claudio Gentile (Juventus, 24)
8 Gaetano Scirea (Juventus, 25)
9 Giancarlo Antognoni (Fiorentina, 24) > 46'
10 Romeo Benetti (Juventus, 32)
14 Marco Tardelli (Juventus, 23) J
16 Franco Causio (Juventus, 29)
18 Roberto Bettega (Juventus, 27)
21 Paolo Rossi (Vicenza, 21)
Remplaçants
15 Renato Zaccarelli (FC Torino, 27) < 46'
Entraîneur
Enzo Bearzot
21 Jean-Paul Bertrand-Demanes (FC Nantes, 26)
3 Maxime Bossis (FC Nantes, 22)
4 Gérard Janvion (AS Saint-Étienne, 24)
7 Patrice Rio (FC Nantes, 29)
8 Marius Trésor (C) (Ol. Marseille, 28)
10 Jean-Marc Guillou (OGC Nice, 32)
11 Henri Michel (FC Nantes, 30) J
15 Michel Platini (AS Nancy, 22) J
16 Christian Dalger (AS Monaco, 28)
17 Bernard Lacombe (Ol. Lyon, 25) > 74'
19 Didier Six (RC Lens, 23) > 76'
Remplaçants
14 Marc Berdoll (Ol. Marseille, 25) < 74'
20 Olivier Rouyer (AS Nancy, 22) < 76'
Entraîneur
Michel Hidalgo
Résumé
Choc européen pour ce match du Groupe 1 qui s'annonce corsé, l'Italie affronte la France. Les Bleus français absents depuis 1966 retrouvent une génération talentueuse avec Platini, Six ou Bossis mais la sélection garde tout de même quelques "anciens" comme Trésor, Guillou ou Michel. Du côté transalpin, le onze de base compte pas moins de huit éléments de la Juventus, le noyau de l'équipe est submergé par les turinois (15 des 22 joueurs viennent de la Juventus et FC Torino, les deux clubs qui dominent le Calcio depuis 3 ou 4 saisons). Ca démarre à fond car après à peine une trentaine de seconde de jeu, les français réalisent une belle phase collective sur la médiane et Didier Six débordement à toute vitesse le long de la touche à gauche au fond, il adresse un centre parfait plus ou moins au point de penalty ou Lacombe frappe de la tête sur la base du montant, but 0-1. Superbe but mais qui ne met pas K.O. les italiens car ils réagissent immédiatement avec deux belles occasions; d'abord avec le jeune Rossi qui s'infiltre sur la droite des 16 mètres centre légèrement en retrait ou Bettega tire un peu au-dessus ensuite cela vient de la gauche Causio reprend en un-temps de l'extérieur du pied, pareil au-dessus. Ce même Causio pose des problèmes à la défense adverse, la Squadra à nettement la possession de balle et les vagues reviennent régulièrement sur le rectangle de Bertrand-Demanes. Les Bleus montrent qu'il faut encore se méfier d'eux sur un contre, ils obtiennent un bon coup-franc botté de l'extérieur du pied par Guillou au second poteau avec Bossis à la réception (ça passe un bon mètre à côté). L'Italie continue son jeu offensif et collectif, la vitesse française met une pression mais après 15 minutes intenses, le spectacle diminue. Suite à un coup-franc Causio trouve un équipier dans le grand-rectangle qui marque un but mais il est signalé hors-jeu. Les courses des latéraux français gênent beaucoup les transalpins dans ce deuxième 1/4 d'heure de jeu, c'est aussi à ce moment que les 22 acteurs doivent un peu souffler. On peut voir plus de pertes de balles des milieux hexagonaux ainsi que plus de fautes des défenseurs. Roberto Bettega d'une reprise de la tête lointaine (15 mètres !) conclut une super reconversion partie d'une relance de Zoff, ça frôle le poteau. L'Italie égalise juste après par Rossi. C'est suite à un phase "flipper", venant d'une tête sur l'équerre qui rebondit sur deux italiens, sur Janvion avant de franchir la ligne. But curieux et chanceux mais amplement mérité, 1-1. Paolo Rossi sur la droite du rectangle efface deux adversaires centre en seconde zone ou Benetti place une tête pas suffisamment puissante bien que cadrée. Les français en cette fin de mi-temps sont contraint à frapper à distance (par Platini et Michel) alors que pourtant pour la 1ère fois les Tricolores possèdent un peu le cuir dans la durée. Mais les arrières italiens coupent toutes les passes et gagnent les duels. Tardelli, Rossi et Bettega (meilleur buteur des éliminatoires tout continents confondus) ont chacun une petites possibilités en une minute de temps or c'est les français qui dominent territorialement désormais. 45 excellentes minutes.
À la reprise, les coup-francs français sont toujours très mal gérés comme durant la première période. À la 54e, Claudio Gentile sur la droite, s'appuie sur Rossi à l'entrée des 16 mètres avant de centrer de l'autre côté ou Zaccarelli (monté à la pause) contrôle se met sur son droit et au sol, hors-de-portée du keep nantais, 2-1. Les attaques des Bleus s'arrêtent trop souvent à 25/30 mètres des buts de Zoff, soit par une passe imprécise, soit par une faute intelligente d'un italien. Platini prend alors une carte pour une simulation, souhaitant obtenir un penalty peu évident à l'oeil. Vers la 65e, les italiens par Rossi se montrent dangereux mais M. Trésor stoppe magnifiquement avant que le buteur ne frappe sur la contre-attaque Dalger se met en bonne position mais loupe complètement le cadre. Les Bleus ne se créent pas réellement d'occasions malgré leur domination. Vers la 70e, un moment de flottement à cause d'une blessure de Gentile et une autre de Janvion. Marc Berdoll monte à la place de Lacombe noyé entre les arrières axiaux. Paolo Rossi à nouveau tire ras-de-sol aux 6 mètres décalé mais trop faiblement, Bertrand-Demanes prend facile. Sur une reconversion Zaccarelli à 25 mètres efface aisément Janvion et semble se diriger vers le but mais décide de donner à Rossi à droite, Trésor intervient. Plus que 10 minutes les français n'ont visiblement pas la solution pour contourner le bloc italien qui pourtant ne joue pas trop bas. Après la 85e, Berdoll et Bossis tentent leurs chances sans cadrer. En conclusion, victoire logique de la Squadra Azzura plus forte collectivement que l'équipe de France qui n'a pas assez écartelé la ligne défensive adverse butant systématiquement sur les piliers comme Scirea, Tardelli et Bellugi.
Homme du Match: Roméo Benetti
Le médian de la Juve est le meilleur joueur du match selon moi. Tous les italiens ont été au niveau d'une rencontre du Coupe du Monde mais le travail de récupération de Benetti, d'organisation devant sa défense et aussi d'apport offensif font qu'il est sorti du lot mais Causio, Rossi, Gentile ou Scirea ont été également très bons.