Match 12
Groupe 2
18 juin 1980
Stadio Olimpico, Rome (42,318)
Italie - Belgique 0-0 (Arb: Antonio Garrido, POR)
1 Dino Zoff (C) (Juventus, 38)
11 Roméo Benetti (AS Roma, 34)
6 Fulvio Collovati (AC Milan, 23)
7 Claudio Gentile (Juventus, 26)
9 Gaetano Scirea (Juventus, 27)
10 Giancarlo Antognoni (Fiorentina, 26) > 35'
14 Gabriele Oriali (Inter Milan, 27) J > 46'
15 Marco Tardelli (Juventus, 25)
18 Roberto Bettega (Juventus, 29)
19 Franco Causio (Juventus, 31) J
20 Francesco Graziani (FC Torino, 27)
Remplaçants
3 Giuseppe Baresi (Inter Milan, 22) < 35'
17 Alessandro Altobelli (Inter Milan, 24) < 46'
Sélectionneur
Enzo Bearzot
12 Jean-Marie Pfaff (Beveren, 26)
2 Éric Gerets (Standard de Liège, 26)
3 Luc Millecamps (Waregem, 28)
4 Walter Meeuws (FC Bruges, 28) J
5 Michel Renquin (Standard de Liège, 24)
6 Julien Cools (C) (Beerschot, 33)
7 René Vandereycken (FC Bruges, 26) J
8 Wilfried Van Moer (FC Beringen, 35) > 48'
9 François Van Der Elst (Sp. Anderlecht, 25) J
17 Raymond Mommens (Lokeren, 21) > 77'
11 Jan Ceulemans (FC Bruges, 23)
Remplaçants
10 Erwin Vandenbergh (SK Lierse, 21) < 77'
15 René Verheyen (Lokeren, 28) < 48'
Sélectionneur
Guy Thys
Résumé
Cette "demi-finale" entre l'Italie et la Belgique s'annonce houleuse à la vue des caractéristiques des deux sélections. La Squadra favorite car évoluant à domicile retente le coup de jouer avec seulement 3 arrières tandis que Guy Thys enlève la pointe Vandenbergh pour renforcer son entrejeu avec Raymond Mommens, le ton est donné ! En cas de match nul, c'est la Belgique qui jouera la finale. On sent qu'il y a de la tension dans ce match, les 22 protagonistes mettent de l'intensité. Plusieurs fautes belges cassent le jeu, les transalpins y répondent de la même façon en en commettant aussi ! Vers la 10e petite rébellion belge, Van Der Elst aux 16 mètres nettement au-dessus en volée juste avant Graziani avait fait la 1ère frappe cadrée de la partie mais sans risque pour le keep belge. Vu qu'on ne laisse pas jouer d'un côté, ni de l'autre les actions offensives viennent essentiellement des coups de pieds arrêtés. Antognoni s'en prend à Van Moer après un tackle appuyé dans ce milieu les duels sont rudes; quelques instants plus tard Van Moer est à son tour envoyé au sol par Tardelli. Cela devient tendu voir même méchant par moments et aucune équipe ne domine l'autre malgré les multiples coups de coin belges. Tir cadré de Renquin décalé sur un coup-franc par Van Moer mais Zoff l'attrape puis c'est Mommens qui tente une frappe croisée en infiltration dans la surface que Zoff stoppe aussi. Aux alentours de la 25e et pendant une petite dizaine de minutes, ce sont les Diables qui ont un temps-fort; beau coup-franc 25 mètres cadré par Cools, le keep italien est obligé de plonger. Les azzuris deviennent de plus en plus nerveux et agressent dans les duels. Sur un coup-franc flanc gauche de Causio vers le second poteau Graziani par deux fois, shoote sur Pfaff qui s'interpose, grosse opportunité. Une blessure d'Antognoni le force à être remplacé par G. Baresi (ce qui implique une modification de tactique ? L'intériste étant un arrière.). Le match tourne souvent à l'affrontement, c'est très déplaisant à regarder; c'est tout de même incroyable que l'arbitre ne sanctionne pas plus avec des cartons ! C'est l'Italie qui dans les 10 dernières minutes restantes de la mi-temps reprend un peu le jeu à son compte mais plus par une possession de balle que par des occasions. Chaque coups de pied arrêté est sujet à des protestations et des chipotages; sur l'un d'eux Causio à 19 mètres plein axe frappe en force, Pfaff s'y reprend à deux fois pour arrêter. Dans le temps additionnel, un joueur belge reste inanimé de longues secondes avant qu'on vienne s'inquiéter de son état !
L'attaquant A. Altobelli va jouer la seconde période. La 1ère occasion est belge avec Ceulemans en un-contre-un à l'approche du rectangle, il donne sur sa droite à Van Der Elst qui pressé réussi à tirer mais Zoff repousse. Les actions offensives sont à mettre à l'actif des Diables; René Verheyen remplace Van Moer. Suit la phase litigieuse du match lorsque Meeuws touche volontairement le ballon de la main dans le rectangle mais l'arbitre se trompe et donne coup-franc, c'était très compliqué à apprécier cela dit ! C'est Causio qui s'en charge, ça passe un gros mètre au-dessus. Toujours autant de gestes anti fair-play notamment côté italien, énervés qu'ils sont par le jeu adverse. Un dégagement loupé de Millecamps aux 16 mètres profite presque à Bettega mais Renquin surgit en sauveteur et pousse en corner. Verheyen botte un coup-franc des 21/22 mètres que Zoff sort du cadre. L'Heure de durée est atteinte et le jeu est installé dans la moitié belge mais l'Italie ne parvient pas à se créer des possibilités sauf sur un centre venu du coin droit au 1er poteau ou Altobelli dévie mais pas suffisamment pour piéger le portier beverenois. La Belgique alerte deux ou trois fois sur des contres la défense italienne, par Ceulemans et Van Der Elst. Étrangement plus la fin approche moins le match est pourri par le mauvais esprit ! Erwin Vandenbergh s'échauffe (il remplacera quelques minutes plus tard Mommens). Le plus inquiétant c'est que la Squadra n'a pas d'occasions alors que les tifosis redoublent dans leurs encouragements. À la 75e, J-M. Pfaff sauve encore les siens sur un centre vicieux de Bettega, Graziani joue acrobatiquement le second ballon mais ne peut le cadrer. Dans les 10 dernières minutes, il y a une période ou l'on joue plus couramment dans la partie des azzuris que chez les Diables ! Sortie à toute vitesse de Pfaff pour réduire l'angle qu'a obtenu Causio en se démarquant à l'intérieur droit des 16 mètres, le gardien est très proche de l'attaquant lorsqu'il tente son tir, donc il le repousse. On sent ensuite les italiens touchés au moral, des pertes de balles et plusieurs joueurs ne courent plus, la confiance s'est dissipée ! À quatre minute du terme, Van Der Elst est tout près de profiter d'une incompréhension entre Zoff et Scirea, sur un des contres. Au sifflet final, le stade est partagé entre huées et consternations. En conclusion, la Squadra est tombée durant les deux tiers du match dans le piège tendu par les Diables Rouges, celui du non-match ! Le bloc défensif belge a été trop consistant pour cette sélection italienne qui a rencontré énormément de difficultés pour inscrire des buts dans cette compétition.
Homme du match: Jean-Marie Pfaff
Le gardien de Beveren en première mi-temps n'a pas eu tant que cela d'interventions à effectuer mais celles-ci étaient nécessaires. Plus de travail pour lui en seconde période ou il a à chaque fois remporter ses face-à-face avec les attaquants adverses.