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Les Tournois de football

L'histoire des Coupes du Monde et d'Europe de football. Avec les résultats, effectifs et résumés signés par moi-même.

Match 7

Groupe 2

16 juin 1982

El Molinon, Gijon (42,000)

 

Allemagne de l'ouest - Algérie 1-2 (Arb: Enrique Labo Revoredo, PER)

Buts: 54' Madjer (0-1), 67' Rummenigge (1-1), 68' Belloumi (1-2)

 

1 Harald Schumacher (FC Cologne, 28)

2 Hans-Pieter Briegel (FC Kaiserslautern, 26)

3 Paul Breitner (Bayern Munich, 30)

4 Karlheinz Förster (VFB Stuttgart, 23)

6 Wolfgang Dremmler (Bayern Munich, 27)

7 Pierre Littbarski (FC Cologne, 22)

9 Horst Hrubesch (SV Hambourg, 31) J

11 Karl-Heinz Rummenigge (C) (Bayern Munich, 26)

14 Félix Magath (SV Hambourg, 29) > 83'

15 Uli Stielike (Real Madrid, 27)

20 Manfred Kaltz (SV Hambourg, 29)

Remplacements

8 Klaus Fischer (FC Cologne, 32) < 83'

Sélectionneur

Jupp Derwall

 

1 Mehdi Cerbah (RS Kouba, 29)

2 Mahmoud Guendouz (MA Hussein Dey, 29)

4 Nourredine Kourichi (Girondins de Bordeaux, 28)

5 Chaabane Merzekane (MA Hussein Dey, 23)

7 Salah Assad (RS Kouba, 24)

8 Ali Fergani (C) (Jeunesse Tizi-Ouzou, 29)

10 Lakhdar Belloumi (GCR Mascara, 23)

11 Rabah Madjer (MA Hussein Dey, 23) J > 88'

14 Djamel Zidane (FC Courtrai, 27) > 64'

15 Mustapha Dahleb (Paris Saint-Germain, 30)

16 Faouzi Mansouri (Montpellier, 26)

Remplacements

9 Tedj Bensaoula (MP Oran, 27) < 64'

12 Salah Larbès (Jeunesse Tizi-Ouzou, 29) < 88'

Sélectionneur

Rachid Mekhloufi et Mahieddine Khalef

 

Résumé

L'Allemagne de l'ouest championne d'Europe est la principale nation prétendante au titre mondial. Sans doute le collectif et le vivier les plus complets au monde, chaque poste est doublé ou triplé et sans perdre en qualités. Cependant attention car cette sélection algérienne a du talent à revendre, techniquement parlant, elle n'a rien à envier aux grandes nations européennes ou sud-américaines. La partie commence par une anecdote qui reflète la bonne humeur générale avec ce supporter algérien qui s'incruste d'abord au protocole du toss puis sur la photo d'équipe algérienne ! L'Allemagne de l'ouest fait tourner en ces premières minutes, mais calmement. Chacune des touches de balle algérienne provoque de la ferveur dans le stade de Gijon mais elles sont peu nombreuses, il y a cependant quelques offensives de part et d'autre, rien de remarquable ! La plus belle est de Belloumi tout près d'être joint alors qu'il entre seul dans la surface par l'axe, il s'en faut de peu pour qu'il ne puisse contrôler. Centre de M. Kaltz repris par Rummenigge de la tête, ça passe au-dessus. La défense algérienne plusieurs fois a été embarrassée dans le jeu aérien promu par les ouest-allemands, ceux-ci l'ont bien compris et jouent là-dessus mais pour l'instant les nord-africains remportent les duels. La pression augmente après 15 minutes, des coup-francs et coups de coin sont forcés mais la 1ère vraie occasion vient d'un tir de Rummenigge en volée acrobatique au second poteau (sur un centre de Littbarski), trop excentré il envoie dans le filet extérieur. Les Fennecs sur des tentatives lointaines préviennent les allemands qu'il faut se méfier d'eux sur les reconversions. Toujours à l'affût K-H. Rummenigge suit bien un coup-franc qui traverse le petit-rectangle mais du bout du pied, il ne peut recadrer. La Mannschaft ne trouve pas la faille car ils perdent leurs duels dans les 16 mètres ou à cause d'une dernière passe manquant un brin de précision. L'Algérie a frappé plus au but que la R.F.A. au final depuis le coup d'envoi ! Horst Hrubesch à la réception d'un centre court de Rummenigge rate sa volée alors qu'il est démarqué devant la cage, il enrage; la minute suivante déboulé de Rummenigge dans la droite du rectangle, il enchaîne en croisant mais c'est détourné dans le filet extérieur. La confrontation s'anime tout d'un coup avec deux contres algériens. Schumacher prend ensuite un tir trop sur lui du parisien Dahleb. Ensuite Dremmler deux fois en à peine 60 secondes frappent au but mais c'est imparfait. Le capitaine Rummenigge a beau se démené, il lui manque à chaque action un petit peu de chance dans ses entreprises ! Cinq minutes du terme et le forcing allemand est encore en marche; Förster sur un corner ne réussi pas sa demi-volée passant deux mètres à côtés, le dernier essai au but est du capitaine des Fennecs mais trop faiblard pour battre Schumacher.

Rien ne paraît changé au retour. Kaltz s'essaie après un une-deux avec Rummenigge mais son tir du plat du pied fini dans les gants du gardien. Sur une énième contre-attaque après un corner mal géré par les allemands, l'Algérie progresse rapidement sur le couloir droit et c'est Belloumi qui se retrouve en face de Schumacher, celui-ci dévie le ballon du N°10 mais Madjer avait bien suivi l'action et fait face quant à lui à trois adversaires revenus sur leur ligne, subtilement il lobe le trio pour ouvrir le score 0-1. Coup de tonnerre à Gijon ! Quelques instants plus tard, Salah Assad dans un angle impossible le long de la ligne de fond tente malgré tout de shooter, ça termine dans le filet extérieur. Déjà les nord-africains commencent à perdre du temps avec deux blessures par franchement sérieuses ! L'heure de jeu est atteinte et la Mannschaft après 5 minutes de questionnements se remet à l'ouvrage mais en contre l'Algérie met de la vitesse et continue à tracasser les hommes de Derwall. Premier changement algérien juste avant un numéro technique de Littbarski dans les 16 mètres mais son tir ras-de-sol est mou; de nombreux coups de coin sont concédés par l'Algérie dans ce moment du match. Félix Magath plutôt invisible jusqu'à là force le flanc droit adverse pour servir d'un centre au sol puissant Rummenigge qui s'infiltre entre les arrières centraux pour égaliser dans le but vide, 1-1. Mais même pas le temps de savourer que les Fennecs reprennent l'avantage sur un but quasi identique avec Assad côté gauche qui donne vers le petit-rectangle à Belloumi qui pousse dans la cage, Schumacher comme Cerbah fermait son premier piquet 1-2. Moralement c'est dur pour les allemands mais un tir non-cadré de Hrubesch puis une situation emmenée par Littbarski qui donne un court centre sur le front de Rummenigge (qui loupe le cadre) relance l'attaque allemande. Puis Merzekane démarre à plus de 70 mètres des buts adverses, en solitaire il avance jusqu'à se trouver en face du keep de Cologne, malheureusement en bout de course son ultime geste s'écrase sur la sortie du portier. Deux belles possibilités dans le jeu aérien pour Hrubesch mais à chaque fois il ne cadre pas; c'est Littbarski également de la tête qui joue un deuxième ballon remporté par Hurbesch mais même dans les 6 mètres le N°7 ne peut mettre assez de force. Multiplication des coups de pied arrêtés, un coup-franc indirect dans la surface est donné à l'Allemagne pour une obstruction sur Dremmler qui aurait désiré un penalty ! Magath si prend à deux fois pour le botter, c'est cadré mais sans dangers. Le buteur Fischer monte juste avant un but annulé allemand, Hrubesch avait en effet poussé légèrement un défenseur. Toujours autant de coup-francs et la R.F.A. n'est plus dangereuse que sur les phases arrêtées d'ailleurs ! Deuxième chevauchée de Merzekane depuis son camp, il va jusqu'au rectangle adverse et remet en retrait dans l'arc-de-cercle à Madjer qui allume au sol, tout le monde croit au but mais le ballon est bien passé à côté ! Le madrilène Stielike a aussi un tir mais le sien est trop central ensuite c'est Rummenigge à bout portant qui place une tête sur l'équerre, personne pour jouer le 2ème ballon ! En déséquilibre l'attaquant du Bayern n'est pas sur de cadrer, mais le gardien algérien attrape par sécurité; à 10 secondes du sifflet final il y aura une dernière frayeur sur une phase confuse dans la surface mais dégagée loin devant ! En conclusion, voilà la gigantesque surprise de ce Mondial ! Les joueurs ouest-allemands auraient mieux fait d'éviter certaines déclarations méprisantes les jours précédents ce match. L'Algérie fait tomber la nation favorite dès son 1er match. Certes contre le cours du jeu car l'Allemagne a dominé assez nettement cette rencontre mais les Fennecs ont réalisé une prestation générale tout à fait impressionnante en terme de combativité et n'a pas immérité sa victoire.

Homme du match: Chaabane Merzekane

Difficile de trancher entre les deux défenseurs centraux. Kourichi avait une petite avance en 1ère période mais la seconde de Merzekane a été encore meilleure; comme la plupart des joueurs algériens il a été intransigeant dans les interventions défensives mais il s'est aussi permis deux montées très risquées pour les siens mais qui étaient pas loin d'aboutir en but.

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