Match 3
Groupe 6
14 juin 1982
Estadio Ramon Sanchez Pizjuan, Séville (68,000)
Brésil - Union Soviétique 2-1 (Arb: Augusto Lamo Castillo, ESP)
Buts: 34' Bal (0-1), 75' Socrates (1-1), 87' Éder (2-1)
1 Waldir Peres (FC Sao Paulo, 31)
2 Leandro (Flamengo, 23)
3 Oscar (FC Sao Paulo, 27)
4 Luizinho (Atl. Mineiro, 24)
6 Júnior (Flamengo, 27)
8 Sócrates (C) (Corinthians, 28)
9 Serginho (FC Sao Paulo, 28)
10 Zico (Flamengo, 29)
11 Éder (Atl. Mineiro, 25)
15 Falcão (AS Roma, 28)
21 Dirceu (Atl. Madrid, 29) > 46'
Remplacements
7 Paulo Isidoro (Gremio Porto Alegre, 28) < 46'
Sélectionneur
Tele Santana
1 Rinat Dasaev (Sp. Moscou, 25)
2 Tengiz Sulakvelidze (Din. Tbilissi, 25)
3 Aleksandr Chivadze (C) (Din. Tbilissi, 27)
5 Sergueï Baltacha (Dyn. Kiev, 24)
6 Anatoli Demyanenko (Dyn. Kiev, 23)
7 Ramaz Shengelia (Din. Tbilissi, 25) > 89'
8 Volodimir Bessonov (Dyn. Kiev, 24)
9 Yuri Gavrilov (Sp. Moscou, 29) > 74'
11 Oleg Blokhine (Dyn. Kiev, 29)
12 Andreï Bal (Dyn. Kiev, 24)
13 Vitali Daraselia (Din. Tbilissi, 24)
Remplacements
15 Sergueï Andreev (SK Rostov, 26) < 89'
18 Yuri Susloparov (Torpedo Moscou, 23) < 74'
Sélectionneur
Konstantin Beskov
Résumé
L'imbroglio qui avait eu lieu lors du tirage au sort de cette Coupe du Monde a donné finalement des groupes plutôt excitant, troisième affiche en autant de match pour ce début du tournoi. Le Brésil éternel favori mise sur une ligne d'attaque digne de celle de 1970 avec Zico, Socrates, Dirceu et Eder quant à l'U.R.S.S. après la non qualification pour les deux dernières compétitions internationales, ils reviennent avec des ambitions en se basant sur les deux clubs à succès, c'est-à-dire les deux dynamo celui de Tbilissi et celui de Kiev et même si David Kipiani l'un des meilleurs joueurs géorgien est absent pour cause d'une blessure récurrente. Excellent début de la part des deux équipes. Dès la 2e Zico sur une reconversion se présente en position de tir en dehors des 16 mètres, Dasaev doit la sortir. Le pressing haut des brésiliens gêne l'U.R.S.S. mais Andreï Bal plus ou moins au point de penalty réalise une reprise de la tête piquée qui passe pas loin du poteau, l'action était une contre-attaque rapide aile gauche. Zico récupère un autre ballon à 30 mètres du but soviétique, il donne à Junior au rectangle qui effectue un tir à ras-de-sol qui oblige Dasaev à un plongeon. Techniquement les soviétiques n'ont pas grand chose à envier aux Auriverdes. Serginho est trouvé en profondeur, l'avant-centre en demi-volée en entrant dans la surface place au-dessus. Vers le quart d'heure, il y a une accalmie juste après laquelle, on voit l'Union Soviétique posséder doucement un peu plus la balle. Phase polémique à ce moment-là lorsque Shengelia reçoit une passe dans l'axe, l'avant géorgien d'un mouvement dépasse son défenseur, il est accroché par l'épaule dans le rectangle alors qu'il se dresse devant le gardien du Brésil et s'apprête à tirer ! L'arbitre malgré la réclamation de Shengelia refuse de siffler un penalty pourtant clair. Encore un tir au-dessus de Serginho, c'est Éder qui sur son flanc gauche se montre très actif depuis quelques minutes d'ailleurs il sert parfaitement sur un centre Serginho qui de la tête ne réussit toujours pas à cadrer. Rebelote en volée Éder centre sur le N°9 brésilien presque au petit-rectangle qui ne peut reprendre correctement bien gêné par Chivadze. Ensuite un tir cadré de Blokhin facile à capter pour le gardien mais plusieurs fois il s'en est fallut de peu pour qu'un des contres soviétiques n'aboutisse dans les 16 mètres, le Brésil doit se méfier; le public apprécie le spectacle. Socrates, Zico puis Dirceu tentent leurs chances à distance dans ce deuxième quart d'heure mais sans dangers. Contre le cours du jeu c'est l'Union Soviétique qui va ouvrir le marquoir grâce à Andreï Bal qui a plus de 25 mètres frappe un ballon à hauteur de tibia qui rebondit justement dans ceux de Waldir qui ne stoppe pas du tout ce tir qui continue dans les filets, 0-1; grosse bourde du keep ! Tout de suite après, une faute de main dans le rectangle flagrante d'un arrière soviétique est niée par l'arbitre espagnol ! On peut déjà dire que l'arbitrage n'est pas bon avec deux penaltys "oubliés" ! Shengelia dans le coin gauche se débarrasse de trois brésiliens avant de centrer sur ... personne mais dans la continuité c'est Demyanenko qui complètement désaxé à plus de 30 mètres reprend de volée, ça passe au-dessus; ce but chanceux à donner confiance aux soviétiques. Blokhine sur coup-franc excentré embête la défense adverse, Oscar de la tête envoie sur Socrates, Bessonov à l'affût aux 6 mètres est face à Waldir mais pousse sur le côté extérieur du piquet. Serginho aura la dernière possibilité de la mi-temps en pivot à peine dans la surface mais au-dessus.
Premier essai au but est pour Leandro au-delà des 20 mètres, ça prenait la bonne direction cette fois mais pas critique pour Dasaev. Le Brésil augmente clairement la pression sur le bloc adverse mais en contre-attaque, Gavrilov à l'entrée des 16 mètres tire trop central sur Waldir qui relâche le ballon, un de ses défenseurs dégage. Le jeu se déroule principalement dans les 35 derniers mètres soviétiques désormais; un tir de Zico prend la bonne direction mais Chivadze avec le dessus de son crâne détourne en coup de coin, celui-ci est donné en 1ère zone et fini dans le petit-filet extérieur. Combien de temps l'U.R.S.S. va tenir sous ce forcing Auriverde ? Les vagues jaunes et bleues déferlent sur le grand-rectangle de Dasaev. Falcao et Serginho affolent la défense mais l'attaquant de Sao Paulo en déséquilibre place à côté cette fois, et nettement alors qu'il était bien mis. De plus en plus les médians et arrières sud-américains viennent apporter le surnombre devant. Deux tirs d'Éder de 18 mètres en moins d'une minute, un hors-cadre, l'autre soulevé en corner par Dasaev. Sur les actions brésiliennes, on constate le contraire de la 1ère période car maintenant ils se portent en nombre dans le rectangle (4, 5 voir 6 en même temps !). Gavrilov sort juste avant que Socrates réalise le chef-d'oeuvre de ce début de tournoi; à 25 mètres il entre en possession de ballon s'avance, efface brillamment deux joueurs sortant sur lui, arme son droit et nettoie la lucarne, 1-1. Quinze minutes à jouer avec une longue passe vers Serginho qui remise de la tête à Zico qui se jette pour toucher au petit-rectangle sans y parvenir. Le Brésil étouffe littéralement l'U.R.S.S. qui défend comme elle peut; beaucoup de présence dans les zones décisives, plusieurs scènes sérieuses en découlent. L'arbitre ne voit pas une nouvelle main volontaire dans une surface de réparation, cette fois-ci de Luizinho, troisième penalty non sifflé. Tir puissant de Falcao à 20 mètres mais trop sur Dasaev. À 5 minutes du terme, l'Union Soviétique inscrit un but par Shengelia qui isolé au point de réparation trompe Waldir, mais cette transformation est annulée pour hors-jeu. Monté à la pause Isidoro à droite à l'extérieur du coin du grand-rectangle donne en retrait ou Zico laisse filer entre ses jambes à Éder venant de derrière, celui-ci fait sursauter le cuir et reprend en demi-volée droit devant lui, 2-1 et second chef-d'oeuvre du Brésil. Dans les arrêts de jeu, Serginho aura une ultime opportunité de but mais décalé sur la gauche, il ne parvient qu'à centrer tendu vers l'axe ou Zico ne peut couper la trajectoire en glissade. En conclusion, ce Brésil - Union Soviétique avait été coché dans le calendrier et à raison car ce fut un grand match. Le seul acteur qui n'a pas été au niveau était le référée ibère qui malgré les trois penaltys restés dans son sifflet n'a pas su gâcher la rencontre; le Brésil méritoirement l'emporte sur une bonne équipe mais qui n'a compris qu'en seconde mi-temps qu'ils devaient pénétrer dans les 16 mètres pour être dangereuse mais ils ont gagné grâce à deux shoots de loin.
Homme du match: Éder
Le gaucher de Mineiro a été au final l'élément clé pour le Brésil. Il a multiplié les frasques sur son aile gauche, pas par sa vitesse mais par sa technique et son touché de balle sur les centres ou tirs; enfin il a marqué le but de la victoire. Shengelia, Dasaev, Socrates ou Falcao ont été très bons mais il faut souligner la prestation de Chivadze impérial durant les 90 minutes en défense centrale.