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Les Tournois de football

L'histoire des Coupes du Monde et d'Europe de football. Avec les résultats, effectifs et résumés signés par moi-même.

Match 15

Groupe 3

5 juin 1986

Nou Camp, Léon (36,540)

 

France - Union Soviétique 1-1 (Arb: Romualdo Arppi Filho, BRE)

Buts: 53' Rats (0-1), 62' Fernandez (1-1)

 

1 Joël Bats (Paris Saint-Germain, 29)

2 Manuel Amoros (AS Monaco, 24) J

4 Patrick Battiston (Girondins de Bordeaux, 29)

6 Maxime Bossis (Racing Club Paris, 30)

3 William Ayache (FC Nantes, 25)

9 Luis Fernández (Paris Saint-Germain, 26) J

10 Michel Platini (C) (Juventus, 30)

12 Alain Giresse (Girondins de Bordeaux, 33) > 83'

14 Jean Tigana (Girondins de Bordeaux, 30)

17 Jean-Pierre Papin (FC Bruges, 22) > 76'

19 Yannick Stopyra (FC Toulouse, 25)

Remplaçants

15 Philippe Vercruysse (RC Lens, 24) < 83'

16 Bruno Bellone (AS Monaco, 24) < 76'

Sélectionneur Henri Michel

 

1 Rinat Dasaev (Sp. Moscou, 28)

2 Volodimir Bessonov (Dyn. Kiev, 28)

5 Anatoli Demyanenko (C) (Dyn. Kiev, 27)

7 Ivan Yaremchuk (Dyn. Kiev, 24)

8 Pavel Yakovenko (Dyn. Kiev, 21) > 68'

9 Aleksandr Zavarov (Dyn. Kiev, 25) > 58'

10 Oleg Kuznetsov (Dyn. Kiev, 23)

15 Nicolaï Larionov (Zenit Leningrad, 29)

19 Igor Belanov (Dyn. Kiev, 25) J

20 Sergueï Aleinikov (Din. Minsk, 24)

21 Vassilli Rats (Dyn. Kiev, 25) J

Remplacements

14 Sergueï Rodionov (Sp. Moscou, 23) < 68'

11 Oleg Blohkin (Dyn. Kiev, 33) < 58'

Sélectionneur Valéri Lobanovski

 

Résumé

Certainement une des affiches les plus attendues de ce 1er tour. La France a piétiné face à l'adversaire à priori le plus faible de la poule tandis que l'Union Soviétique a littéralement marché sur la Hongrie avec un 6-0 bien tassé ! Ayache et Stopyra sont les deux modifications apportées par Henri Michel par rapport au Canada et Lobanovski replace les mêmes pions. L'U.R.S.S. entre de plein pied dans ce match avec un pressing par moments intense sur le porteur du ballon. Demi-occasion pour Stopyra, il ne cadre toutefois pas sa tête. L'Union Soviétique force plusieurs coups de coin en ce début de partie. La France a déjà rétabli une sorte de parité dans les échanges. Amoros pousse dans le dos Yakovenko dans la surface, c'était à la limite du penalty ! On sent les soviétiques plus incisifs offensivement parlant même si ils ont tendance à trop effectuer de longs ballons. Environ à la 10e l'Union Soviétique domine clairement. Tête piquée d'un joueur soviétique Zavarov prise par Bats. Il y a plus de grinta dans les duels côté soviétique. Superbe tir d'Aleinikov de l'entrée du rectangle sur une phase construite en une touche suite à un corner, ça passe tout près de la transversale. Au petit-rectangle Papin se jette sur un centre pour prolonger dans le but mais n'y parvient pas car Dasaev l'attrape aisément. Demyanenko (footballeur soviétique de l'année 85) au second poteau passe devant Ayache, trop statique, sur un centre de la droite, le latéral ne peut envoyer vers le cadre. À la 20e c'est toujours la même rengaine avec les soviétiques qui dominent et les français qui défendent assez bas, cependant ceux-ci se procurent quelques contres éclairs intéressants. Stopyra à 20 mètres cadre une frappe puissante sur Dasaev. Il y a du gaspillage côté soviétique sur les coups de pied arrêtés obtenus dans les 30 derniers mètres français. Baisse de rythme à la 25e, les rouges et blancs ont moins d'idées, on dirait ? Directement on voit alors les Bleus toucher plus souvent le cuir vers l'avant et ainsi remonter leur bloc-équipe. Jaune pour Rats pour une faute grossière sur Giresse; plus de fautes se remarquent d'ailleurs à la demi-heure. Coup-franc des 20 mètres tendu de Platini, file à côté. Deuxième jaune soviétique pour Belanov, c'est Fernandez qui goûte aux stuts de l'ukrainien. Dans ce troisième quart d'heure les soviétiques n'ont plus approché le but français depuis un moment. Des deux côtés beaucoup trop de jeu long imprécis. Tir de Papin, désaxé et en pleine course cela n'inquiète pas Dasaev qui capte. Carton jaune pour Fernandez, faute sur Zavarov à 30 mètres de son but. Ensuite coup-franc à distance plein axe botté par Platini, surpuissant mais tape le piquet. Au tour d'Amoros d'être averti, il stoppe idiotement une passe avec la main à 70 mètres de ses buts !

Ca recommence calmement aucune des deux équipes ne se jette à l'offensive. À nouveau on cède trop facilement à la tentation des longues passes vers les attaquants. Ce sont les défenseurs qui touchent le plus le cuir dans cette rencontre. Pas mal de turnovers on n'arrive pas à développer des possessions dans la durée. Ouverture du score après justement une séquence de plusieurs passes réussies, c'est Aleinikov qui à l'entrée du rectangle remise derrière lui à Rats qui envoie une mine en pleine lucarne, 0-1 but fantastique. Les soviétiques gardent la maîtrise dans les minutes suivant le but néanmoins on voit les français presser plus intensément les porteurs de balle. Si bien qu'à la 60e c'est la France qui propose des attaques. Zavarov sort pour la légende Blokhin. Coup-franc bien travaillé de Platini qui passe tout près de la lunette du but et dans la minute suivante c'est l'égalisation qui tombe; Alain Giresse voit un appel de Fernandez entre les arrières centraux, d'un subtil ballon en louche il joint le parisien au niveau du penalty, celui-ci enchaîne son contrôle et sa frappe avec vivacité, 1-1. Tout de suite les soviétiques récupèrent le jeu à leur compte du moins ils essaient car ce but a redonné confiance aux Bleus. Yakovenko est changé, c'est Rodionov qui le remplace. Énorme occasion française, Stopyra déborde un défenseur le long de la ligne de touche et adresse un centre idéal au petit-rectangle ou il trouve Papin qui réalise une tête plongeante qui bat presque Dasaev qui repousse des jambes. À la 70e la France a repris le cuir et refoulé l'adversaire qui ne peut plus imposer son tempo. Frappe ras de sol de Belanov mais c'était compliqué à cadrer. Plus que 15 minutes et Papin laisse son poste à Bellone. On joue à nouveau plus dans la moitié française mais sans grandes conséquences pour les hommes de Henri Michel. Le pourcentage de possession augmente quand même pour les soviétiques dans ce dernier rush. Un attaquant Philippe Vercruysse prend la place du milieu Alain Giresse. Coup-franc dans le coin droit donné vers le premier piquet alerte Joël Bats car il est dévié par un de ses équipiers, il met en corner. C'est un petit temps-fort soviétique, les rouges forcent des coups de coin; sur l'un de ceux-ci Bats doit claquer le ballon rentrant par-dessus la barre, sur le suivant donné de la même manière le gardien est mis en difficulté c'est un français posté au second poteau qui dégage à la sauvette ! Perte de balle de Tigana à 30 mètres de ses buts aurait pu mal tourner lorsque Yaremchuk se retrouve en fin d'action esseulé dans le rectangle à droite, l'avant manque de lucidité et met à côté. En conclusion, si l'Union Soviétique n'avait pas laissé venir la France il est fort probable qu'elle l'aurait emporté. Sinon le match a été équilibré car les deux sélections ont eu des possibilités de buts malgré une domination globale soviétique. Certainement la rencontre au niveau le plus élevé depuis le début du tournoi.

 

Homme du match: Vassili Rats

Le milieu de terrain du Dynamo Kiev a été l'artisan de la solidité soviétique. Il a abattu un énorme boulot à tout points de vues, se bagarrant dans l'entrejeu face aux Giresse ou Tigana avant d'apporter des ballons à ses attaquants. C'est même lui qui inscrira le but d'ouverture, d'une magnifique frappe lointaine pleine lucarne.

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