Match 11
Groupe 5
4 juin 1986
La Corregidora, Querétaro (30,500)
Uruguay - Allemagne de l'ouest 1-1 (Arb: Vojtech Christov, TCH)
Buts: 4' Alzamendi (1-0), 84' Allofs (1-1)
12 Fernando Álvez (Penarol, 26)
2 Nelson Gutiérrez (River Plate, 24)
3 Eduardo Mario Acevedo (Defensor Sporting, 26)
4 Victor Diogo (Palmeiras, 28) J
5 Miguel Bossio (Penarol, 26)
6 José Batista (Deportivo Espanol, 24)
7 Antonio Alzamendi (River Plate, 29) > 80'
8 Jorge Barrios (C) (Olympiakos, 25) > 56'
9 Jorge Da Silva (Atl. Madrid, 24)
10 Enzo Francescoli (River Plate, 24)
11 Sergio Santín (Atl. Nacional, 29)
Remplaçants
16 Mario Saralegui (Penarol, 27) J < 56'
19 Venancio Ramos (RC Lens, 26) < 80'
Sélectionneur Omar Borras
1 Harald Schumacher (FC Cologne, 32)
2 Hans-Pieter Briegel (Hellas Vérone, 30)
3 Andreas Brehme (FC Kaiserslautern, 25) > 46'
4 Karlheinz Förster (VFB Stuttgart, 27)
6 Norbert Eder (Bayern Munich, 30)
8 Lothar Matthäus (Bayern Munich, 25) > 75'
9 Rudi Völler (Werder Brême, 26)
10 Félix Magath (SV Hambourg, 33)
14 Thomas Berthold (Ein. Francfort, 21)
15 Klaus Augenthaler (Bayern Munich, 28)
19 Klaus Allofs (FC Cologne, 29)
Remplaçants
7 Pierre Littbarski (FC Cologne, 26) < 46'
11 Karl-Heinz Rummenigge (Inter Milan, 30) < 75'
Sélectionneur Franz Beckenbauer
Résumé
Voici une des grosses affiches de ce premier tour entre deux anciennes nations titrées à deux reprises chacune. L'époque ou les internationaux uruguayens évoluaient essentiellement dans les grands clubs nationaux (Penarol et Nacional) est révolue, ceux-ci monnaient leurs talents en Argentine, Brésil, Colombie ainsi qu'en Europe et la star de la Celeste est Francescoli. La R.F.A. finaliste en 82 mais sortie prématurément lors du dernier Euro, a vu Beckenbauer succéder à Derwall, celui-ci n'a pas renouvelé en profondeur son noyau bref une équipe mature; un seul titulaire est âgé de moins de 25 ans, Thomas Berthold. Directement les uruguayens mettent le pied dans les duels, Diogo après 30 secondes devrait être averti. Par contre, ils ne touchent quasi pas le ballon et après Völler c'est Brehme qui tâte de la semelle sud-américaine ! À la 4e suite une erreur terrible de L. Matthäus qui à presque 50 mètres de ses buts sur le côté gauche envoie une longue passe vers l'axe ou Alzamendi s'empare du cuir, évite l'intervention d'un défenseur qui se retient car il est "dernier homme" puis dribble difficilement Schumacher, avant de perdre l'équilibre il marque via la transversale, 1-0. Après ce but l'Uruguay tripote plus la balle. Matthäus piqué par sa bourde, tâche de se faire pardonner en animant son côté droit; Tir de celui-ci d'une position désaxée, il alerte néanmoins Alvez qui met en coup de coin. Rudi Völler profite lui également d'une erreur défensive pour s'offrir un duel avec le gardien adverse, c'est le portier qui gagne. Peu de rythme dans ce début de match ce qui est caractéristique du style uruguayen. À la 15e la Mannschaft reprend la main mais l'Uruguay a une solide possibilité sur une reconversion qui fini par un tir de volée par Alzamendi, à côté. Coup-franc lointain donné vers Matthäus qui se gêne avec Förster, les deux joueurs étaient démarqués au second poteau pourtant ! Énormément de fautes sont commises par les uruguayens pour casser le jeu adverse. Augenthaler est largué à la course par Alzamendi, l'attaquant de River Plate va au but mais Augenthaler revient sur lui et réussi une superbe glissade pour retirer des pieds du buteur du jour le cuir tout en donnant en retrait à Schumacher. En fait les ouest-allemands n'amènent du danger devant le but adverse que sur phases arrêtées, il est compliqué de faire autrement tant il y a de fautes. Cependant la pression augmente sur les passes vers la surface. Tir cadré d'Alzamendi sans soucis pour le keep de Cologne; l'ailier droit fait mal sur ses actions. L'arbitre enfin sanctionne un uruguayen d'une carte, c'est Diogo qui aurait déjà du être averti ! Pendant cela Völler et Barrios se chauffent en tête-à-tête. Coup-franc à une trentaine de mètres joué dans le rectangle sur la gauche, Briegel se recentre et croise à ras de sol, Alvez repousse du pied. Plusieurs tentatives anecdotiques allemandes (Augenthaler, Matthäus et Berthold) jusqu'à la mi-temps; pareil en face avec Alzamendi qui loupe complètement la cage. Völler puis Allofs de l'intérieur du rectangle ne peuvent se positionner correctement pour tenter leurs chances, c'est deux fois nettement hors-cadre. Partie vraiment lente et ennuyeuse avec des allemands tombant dans le piège du non-jeu développé par leurs opposants.
Deux joueurs uruguayens se sont trompés de maillots et les échanges alors que la match a repris; repris avec Littbarski le joker habituel de la Mannschaft. Jorge Da Silva est sévèrement envoyé au sol, six ou sept uruguayens viennent se plaindre auprès du référée; visiblement ceux-ci n'aiment pas leur propre potion ! Un quart d'heure plus sujet à la discussion qu'au football. Coup-franc sous forme de corner rapproché pour la Céleste, Schumacher rate son coup de poing qui rebondit sur un joueur de chaque équipe, action interrompue par un coup de sifflet de l'arbitre. Occasion pour Briegel et Berthold dans la surface, leurs tirs sont repoussés par des jambes uruguayennes. Les ouest-allemands font désormais beaucoup de fautes lorsque la Céleste attaque. À 18 mètres coup-franc pour Francescoli qu'il ne brosse pas assez, c'est pas cadré. Changement avec Saralegui montant renforcer le milieu défensif. À l'heure de jeu, on peut dire que Littbarski a bien dynamisé son aile droite; tir de ce dernier juste au-dessus. Le nouveau venu prend une carte jaune. Puis Bon centre de Völler à gauche, remise de Littbarski au second poteau vers Allofs mais devancé par Alvez. D'autres actions du même acabit dans les minutes suivantes, la R.F.A. s'est réinstallé de façon permanente dans la moitié adverse mais le gardien et ses arrières ne sont pas poussés dans leur dernier retranchement pour autant. Grosse occasion à nouveau venant d'un coup de pied arrêté, Félix Magath sur le côté gauche au lieu de donner dans le regroupement dans la surface, octroie une balle idéale à Augenthaler à l'entrée des 16 mètres qui arme une frappe à effet foudroyante qui fait trembler la latte; sur cette opportunité Alvez gagne du temps en restant couché sous les huées du public. Alors que le match s'éteint de plus en plus, Rummenigge apparaît sur le pelouse, il reste à peu près 15 minutes. Décidément les attaquants allemands ne parviennent toujours pas à dépasser le marquage, notamment dans le rectangle. Ballon dans un espace, sur lequel beaucoup croient au hors-jeu mais Santin tire sur Schumacher. Beau Centre de Rummenigge, Berthold décolle plus haut que son opposant et cadre sa tête mais Alvez plonge dessus. Le gardien uruguayen fait encore perdre du temps avec un saignement de nez. Plusieurs phases arrêtées pour la R.F.A. dans ces dix dernières minutes et sur un temps-fort conséquent à une de celles-ci, Berthold puis Littbarski voient leurs tirs contrés or l'action continue avec un cafouillage au penalty dégagé puis Allofs et Völler profitent d'un ballon qui échappe à la défense pour se présenter tous les deux en position de shooter bien que décalé, heureusement ils ne se gênent pas l'un, l'autre et c'est Allofs qui déclenche un tir au sol croisé qui fini au fond, 1-1. La Mannschaft insiste un peu à avancer, on sent néanmoins un soulagement et une décompression. En conclusion, les sélections aux stratégies résolument défensives ont réussi leurs coups sur cette 1ère journée (Bulgarie, Maroc, Portugal) et l'Uruguay est à ajouter à cette liste avec ce point glané. La R.F.A. a eu beaucoup de difficultés en 1ère période à avoir des vraies opportunités de buts, heureusement ensuite les joueurs offensifs ont forcés les événements pour finir par faire craquer le mur de la Céleste.
Homme du match: Klaus Augenthaler
La demi-heure d'ouverture d'Alzamendi était vraiment excellente avec un but à la clé mais s'est éteint par la suite. Du coup le choix se porte sur Augenthaler, en tant que libéro devant la défense successeur de Stielike, l'axial a été très sur dans ses interventions défensives et a même soutenu les mouvements offensifs. Plusieurs frappes dont une superbe sur la transversale.