Match 51
Match pour la troisième place
28 juin 1986
Stade Cuauhtémoc, Puebla (21,000)
France - Belgique 2-2 a.p. 4-2 (Arb: George Courtney, ANG)
Buts: 11' Ceulemans (0-1), 27' Ferreri (1-1), 43' Papin (2-1), 73' Claesen (2-2), 104' Genghini (3-2), 111' Amoros (4-2 Pen)
22 Albert Rust (Sochaux, 32)
2 Manuel Amoros (AS Monaco, 24)
4 Patrick Battiston (C) (Girondins de Bordeaux, 29)
5 Michel Bibard (Paris Saint-Germain, 27)
7 Yvon Le Roux (FC Nantes, 26) > 56'
11 Jean-Marc Ferreri (AJ Auxerre, 23)
13 Bernard Genghini (AS Monaco, 28)
17 Jean-Pierre Papin (FC Bruges, 22)
14 Jean Tigana (Girondins de Bordeaux, 30) > 84'
16 Bruno Bellone (AS Monaco, 24)
15 Philippe Vercruysse (RC Lens, 24)
Remplaçants
6 Maxime Bossis (Racing Club Paris, 30) < 56'
8 Thierry Tusseau (Girondins de Bordeaux, 28) < 84'
Sélectionneur Henri Michel
1 Jean-Marie Pfaff (Bayern Munich, 32) J
2 Éric Gerets (PSV Eindhoven, 32)
4 Michel Renquin (Standard de Liège, 30) > 46'
13 Georges Grün (Sp. Anderlecht, 24)
17 Raymond Mommens (Lokeren, 27)
22 Patrick Vervoort (Beerschot, 21)
8 Enzo Scifo (Sp. Anderlecht, 20) > 64'
18 Danny Veyt (Waregem, 29)
11 Jan Ceulemans (C) (FC Bruges, 29)
16 Nico Claesen (Standard de Liège, 23)
21 Stéphane Demol (Sp. Anderlecht, 20)
Remplaçants
3 Franky Van Der Elst (FC Bruges, 25) < 46'
15 Léo Van Der Elst (FC Bruges, 24) < 64'
Sélectionneur Guy Thys
Résumé
La France retrouve une finale de consolation quatre ans après celle de 1982. Tandis que pour la Belgique, c'est une première. Henri Michel fait assez fortement souffler ses titulaires avec huit changements, Guy Thys dans le même temps ne remplace que Vercauteren par Mommens. Le cuir est disputé dans ces premières minutes. La Belgique est installée haute mais les français contre-attaquent bien. Pour le moment les tentatives aux buts ne sont pas réussies. Doucement mais sûrement la France rentre dans son match. Peu évident d'entrer dans les surfaces en position idéale. Coup-franc avec une belle occasion pour Papin qui rate l'"immanquable" au petit-rectangle, il shoote à côté après une interception loupée par un attaquant et un défenseur. But belge par Ceulemans qui lancé en profondeur, devance à la course Le Roux, il croise 0-1. But annulé de Papin sur une phase confuse au petit-rectangle, probablement pour un jeu à terre de Bibard ! La Belgique va jouer les reconversions maintenant car les français mènent plus certainement. Belle opposition avec du jeu offensif de part et d'autre mais parfois manquant de précision. Trois centres par l'aile droite belge apportent du danger devant Rust, notamment le dernier lorsque Claesen déborde et adresse une perle sur un Veyt bien démarqué mais qui manque complètement la cible de la tête, énorme gâchis ! La France depuis le but joue dans le camp belge mais ne réussi pas à mettre en péril la défense. On est très actif dans le couloir droit chez les Diables. Égalisation avec Bellone sur la gauche entrée du rectangle, il parvient à passer à Vercruysse au point de penalty qui avec un défenseur sur le dos ne peut maîtriser la balle, celle-ci continue et tombe devant les pieds de Ferreri qui ne se fait pas prier pour fusiller Pfaff, 1-1. Coup-franc bien situé, Le Roux est décalé, il frappe en force au milieu de la cible ou Pfaff repousse. Cette égalisation semble avoir redonné confiance aux français d'autant qu'on commence à sentir qu'ils ont plus de fraîcheur dans les jambes. Vervoort perce sur la gauche, il voit l'appel en profondeur de Veyt qui déjoue le hors-jeu mais galvaude complètement l'occasion, il ne va même pas jusqu'au face-à-face avec le keep, il se précipite et tire loin au-dessus au lieu d'aller dribbler le portier ! Après la 35e, on voit la Belgique reprendre du poil de la bête, ils récupèrent même la possession et recommencent à attaquer. Jolie action française avec Ferreri sur la droite qui centre devant le but belge ou Bellone, Papin et Vercuysse ne parviennent pas à frapper alors que c'est la panique au seing de la défense puis Papin au coeur de celle-ci du bout du pied tire en roulette à côté mais le buteur de Bruges ne se loupe pas sur la suivante; il est trouvé légèrement excentré à droite à la hauteur du second poteau, il trompe Pfaff sous la latte, 2-1. Enfin un temps-fort Bleu récompensé dans ce Mondial !
Le soleil est apparu sur Puebla pendant la pause, tout comme Franky Van Der Elst à la place d'un Michel Renquin crevé. Demol se jette devant un tir de Genghini à l'intérieur du rectangle. Beaucoup de mauvaises passes côté belge durant ce début de période. Tir non cadré de Ferreri loin des poteaux. C'est toujours par l'aile droite que les belges progressent, profitant de l'audace offensive d'Amoros. Bellone sur la gauche centre sur Ferreri qui de demi-volée ne cadre pas puis Vercruysse de l'autre flanc repique vers la surface donne en retrait vers Papin, mais Pfaff avait anticipé et attrape. Le Roux blessé cède sa place à Bossis (qui apparaît pour la dernière fois sous le maillot de l'équipe de France). Grosse occasion ratée pour la Belgique, Ceulemans lance à droite Claesen qui centre en un-temps au sol, Demol en position d'avant au second piquet frappe instantanément dans le filet extérieur, ça devait être cadré au minimum ! Le jeune bruxellois s'en veut d'ailleurs. Les belges n'abandonnent pas mais le physique ne suit plus vraiment. L'heure de jeu ou les Diables reprennent à nouveau le jeu à leur compte. Papin est hors-jeu sur une action mais Pfaff aurait pu s'abstenir d'une faute, qui aurait donné un penalty; JPP reste un moment au sol tout comme Scifo en même temps que lui or celui-ci doit laisser sa place à Léo Van der Elst. On joue dans la moitié française depuis une bonne dizaine de minutes, Ceulemans tire dans le cadre mais trop faiblement et sur une contre-attaque Bellone lâche Mommens, il s'en faut de peu pour que Papin ou Vercruysse ne puissent marquer mais les défenseurs les en empêchent. Bibard intervention très limite sur Demol, ça vaut la jaune. But de Papin qui est une fois de plus hors-jeu. Longue touche sur Ceulemans qui dévie de la tête, Claesen tape à côté du ballon mais trente secondes plus tard, le standardman ne se ratera pas sur un centre de Léo Van Der Elst venant de la droite, arrivant au 1er poteau ou Veyt dribble trop long un arrière français heureusement Claesen juste derrière enchaîne son contrôle et son ballon croisé, 2-2. 75e minute, les deux équipes évoluent avec un jeu plus direct, c'est-à-dire des longues passes verticales. Le regain des belges est clair avec un forcing, cependant la lucidité n'y est plus. Sur la droite du rectangle belge, Papin donne un centre à terre vers Vercruysse qui est sans doute agrippé par F. Van Der Elst, l'arbitre ne bronche pas, ça aurait été un penalty sur le contre Ceulemans fini par centrer aussi quasi au petit-rectangle ou Claesen voit sa déviation insuffisante mise en coup de coin. Tigana sort pour Tusseau. Ceulemans ouvre à droite à Léo Van Der Elst dont le centre au second poteau sur Mommens est parfait, pas comme la volée (difficile) du lokerenois qui s'envole, c'était bien joué quand même. La Belgique termine mieux que la France avec un dernier envoi de Demol pris par Rust.
Les 1ères attaques sont belges dans ces prolongations. Gerets sur une descente vers le rectangle français, avec un relais, se retrouve à passer devant son défenseur, Rust sortant sur lui ne touche pas le latéral du PSV qui plonge pour avoir un penalty, il simule ! Les déboulés par l'axe de Ceulemans ou Demol donnent des frissons au bloc bleu et blanc. Avancée belge de Ceulemans à l'entrée de la surface mais le brugeois balance loin au-dessus. Les français se font avoir systématiquement au piège du hors-jeu même si a une ou deux reprises, on peut douter de la décision du juge de ligne ! Des tirs de Papin et Genghini ne sont pas du tout dangereux. La Belgique mène depuis le début de l'extra-time mais c'est la France qui va marquer un troisième but. Suite à un coup de coin joué court sur Ferreri celui-ci centre subtilement pour Bibard en 1ère zone qui ne dévie pas le cuir atteignant malgré tout plus loin Genghini, dont l'enchaînement est parfait, il bat à bout portant Pfaff, 3-2. C'est dur pour les Diables car contre le cours du jeu. On change de but. Bellone sur la droite est servi alors que tout le monde s'arrête, l'ailier monégasque voit arriver sur lui Pfaff et passe donc vers l'axe à Vercruysse qui au lieu de jouer en un-temps, prend son temps et voit donc revenir sur lui Gerets qui lui subtilise le ballon. Penalty pour les Bleus, Gerets sur Amoros commet l'irréparable sur un crochet de celui-ci, l'action avait été forcée par Genghini à la manière d'un Ceulemans. Manu Amoros se fait justice lui-même, contre-pied 4-2. Tir non cadré de Vervoort ensuite superbe arrêt de Rust, à droite Veyt en fond de terrain centre au premier piquet ou Claesen de la tête à bout portant croit réduire le score mais le gardien à un superbe réflexe sur sa ligne. Contre-attaque avec Papin sur la gauche, il temporise rejoue vers l'axe, le ballon arrive finalement sur la droite dans la surface à Vercruysse recentrant en l'air, Pfaff sort pour prendre le ballon mais le relâche sur Papin tapant au-dessus. Action flanc gauche qui revient à Ceulemans dans l'arc-de-cercle son tir est non cadré mais puissant. En conclusion, il serait un peu simple de dire que la fraîcheur l'a emporter sur les automatismes car le match a été très équilibré tant en terme de tirs, d'occasions franches, de possessions et de dominations. La France termine troisième de ce Mondial, tout en regrettant de ne pas avoir su faire mieux alors qu'elle en avait les moyens et la Belgique quatrième après une phase de groupe compliquée, en ayant démontré des valeurs et du courage.
Homme du match: Stéphane Demol
Choix difficile entre trois acteurs majeurs de cette "petite finale", Bruno Bellone hyper dangereux sur les flancs, le droit notamment mais aussi Jan Ceulemans principal atout offensif en mode bulldozer et surtout Stéphane Demol. Ce dernier à ma préférence car son apport d'un rectangle à l'autre est énorme, non seulement il stoppe des attaquants dans ses 16 mètres mais amène très régulièrement son poids dans les offensives belges allant même jusqu'à frapper lui-même. Physiquement monstrueux, techniquement pas maladroit et généreux dans les efforts. Il est la révélation du tournoi.