La Suède reçoit l'organisation de l'Euro, 34 ans après avoir accueilli la Coupe du Monde en 1958. Jamais une phase éliminatoire n'aura connu autant de remous politiques avec l'éclatement du Bloc de l'Est, la fin de dictature ainsi que la Guerre de Yougoslavie. Du coup, l'Europe du football en est impacté.
Trente trois nations participent aux éliminatoires partagés en sept groupes. Le Groupe 1 compliqué est très nettement dominé par une équipe de France revancharde après sa non participation au Mondial 90 avec huit victoires en autant de matchs terminant devant la Tchécoslovaquie et l'Espagne. Dans le Groupe 2 plus homogène l'Écosse termine avec 11 points devant la Suisse et Roumanie à un petit point derrière puis la Bulgarie à deux points. Le suivant voit la lutte qui tourne court entre l'U.R.S.S. (avant la chute du régime) et l'Italie car la Squadra réalise quatre nuls piégée par la Norvège et Hongrie. La Yougoslavie est désignée à la première place du Groupe 4 après un duel face au Danemark épique, cependant la déclenchement d'une guerre dans le pays quelques semaines après la qualification oblige l'UEFA à les exclure repêchant ainsi des danois préparant leurs vacances ! Un Groupe 5 avec seulement quatre pays voit l'Allemagne réunifiée passée devant le Pays de Galles et la Belgique (se plantant en beauté !). Les Pays-Bas sortent sans trop souffrir du groupe suivant devant le Portugal et la Grèce enfin dans le dernier groupe l'Angleterre élimine l'Irlande (après des énièmes retrouvailles) et la Pologne pour un et deux points avec énormément de nuls entre ces équipes.
Stockholm et Malmö accueilleront le Groupe 1 composé des deux nations scandinaves, Suède et Danemark ainsi que l'Angleterre et la France, cette dernière s'érigeant comme une prétendante au titre. Tandis que le groupe 2 se jouera à Norrköping et Göteborg avec deux autres nations favorites l'Allemagne championne du Monde et les Pays-Bas tenants du titre européen puis l'Écosse et la Communauté des États Indépendants, bannière provisoire de cette équipe de l'Union Soviétique dissoute peu avant le tournoi.
Parlons un peu des effectifs avec une sélection allemande solide n'ayant pas énormément changé depuis la victoire au Mondial 90, seulement trois est-allemands font partie du noyau dans lequel on retrouve Matthäus, Brehme, Möller, Klinsmann et Völler pour ne citer qu'eux. Les Pays-Bas avec désormais plusieurs trentenaires bien tassés misera sur l'expérience immense des Van Basten, Gullit, Rijkaard mais avec l'émergence de jeune hyper talentueux tels que Dennis Bergkamp ou Frank De Boer. Autre nation bien cotée chez les bookmakers la France en forme comptant sur les éléments du meilleur club français, l'OM (Papin Ballon d'or 91, Deschamps, Boli, Sauzée, …) ainsi que l'enfant-terrible Éric Cantona parti à Leeds. L'Angleterre quatrième de la Coupe du Monde est un mélange d'expérience (Lineker, Pearce, Wright) et de jeunesse avec des espoirs du foot comme Shearer, Keown ou Smith. Les vedettes du tournoi seront aussi dans les autres équipes. On pense à Mikhaïlitchenko, Kanchelskis pour la C.E.I., les écossais McClair, McCoist et McCall, les suédois Brolin, Dahlin ou Thern. Enfin il y a le cas danois ou la plupart des joueurs étaient en congé, le sélectionneur a rappelé ses cadres qui pour la plupart jouent désormais au pays, plus que sept joueurs évoluent ailleurs il manque à l'appel Michael Laudrup en conflit avec le coach alors que son petit frère Brian sera bien présent.