Match 49
Demi-finales
3 juillet 1990
San Paolo, Naples (59,978)
Argentine – Italie 1-1 a.p. 1-1 t.a.b. 4-3 (Arb : Michel Vautrot, FRA)
Buts : 17' Schillaci (0-1), 67' Caniggia (1-1)
Baresi (0-1), Serrizuela (1-1), Baggio (1-2), Burruchaga (2-2), De Agostini (2-3), Olarticoechea (3-3), Donadoni (3-3), Maradona (4-3), Serena (4-3)
12 Sergio Goycoechea (Los Millonarios, 26)
19 Oscar Ruggeri (Real Madrid, 28) J
4 José Basualdo (VFB Stuttgart, 26) > 99'
7 Jorge Burruchaga (FC Nantes, 27)
10 Diego Maradona (C) (Naples, 29)
8 Claudio Caniggia (Atalanta, 23) J
6 Gabriel Caldéron (Paris Saint-Germain, 30) > 46'
16 Julio Olarticoechea (Racing Club, 31) J
14 Ricardo Giusti (Independiente, 33) J R
20 Juan Simón (Boca Juniors, 30)
18 José Serrizuela (River Plate, 28)
Remplaçants
21 Pedro Troglio (Lazio Rome, 24) < 46'
2 Sergio Batista (River Plate, 27) J < 99'
Sélectionneur Carlos Bilardo
1 Walter Zenga (Inter Milan, 30)
2 Franco Baresi (AC Milan, 30)
3 Giuseppe Bergomi (C) (Inter Milan, 26)
6 Riccardo Ferri (Inter Milan, 26)
7 Paolo Maldini (AC Milan, 21)
17 Roberto Donadoni (AC Milan, 26)
11 Fernando De Napoli (Naples, 26)
13 Giuseppe Giannini (AS Roma, 25) J > 73'
21 Gianluca Vialli (Sampdoria, 25) > 70'
4 Luigi De Agostini (Juventus, 29)
19 Salvatore Schillaci (Juventus, 25)
Remplaçants
20 Aldo Serena (Inter Milan, 30) < 70'
15 Roberto Baggio (Fiorentina, 23) < 73'
Sélectionneur Azeglio Vicini
Résumé
À la vue des performances des deux nations depuis le début du tournoi, l'Italie fait forcément office de favorite sans même tenir compte qu'elle joue à la maison. Azeglio Vicini décide étrangement de titulariser Vialli à la place d'un Baggio en forme sinon c'est l'équipe-type. Carlos Bilardo aligne lui le même onze de départ que face à la Yougoslavie avec probablement un jeu similaire à celui développé en quarts, c'est-à-dire prudent. L'Argentine donne le coup d'envoi, tapant déjà des ballons vers l'avant pour personne dans la première minute. L'Italie prend le contrôle du cuir obligeant les argentins à faire des fautes sur leur côté droit. Monsieur Vautrot devrait sévir tout de suite pour garder le match en main car les fautes argentines s'accumulent alors qu'on a pas joué cinq minutes ! Il y a des tentatives de ressorties côté sud-américain mais elles s'arrêtent tôt. Les incursions dans les deux surfaces sont rares dans ces dix minutes de jeu. Premier tir part du droit de Burruchaga de l'entrée du rectangle, Zenga assure en détournant en coup de coin. L'Argentine commence à tenir plus longuement le ballon. Chez les italiens ont cherche beaucoup Donadoni à droite comme à gauche, vu qu'il change couramment de flanc. Petite frayeur sur un centre raté de De Napoli, une intervention défensive maladroite d'un défenseur permet a un Vialli décentré d'aller tout de même au duel avec Goycoechea, ce dernier s'oppose bien. On remarque que Bergomi ne joue pas sur son côté droit mais suit à la trace Maradona, dans un marquage individuel strict. Difficile de trouver le duo d'attaquants italiens pour le moment pourtant l'un d'eux va ouvrir le score sur une jolie action dans l'axe démarrée par Schillaci sur laquelle Vialli et De Napoli jouent en une touche, cela atteint Giannini dans la surface qui réalise un sombrero mais ne peut enchaîner que par une tête à côté de lui sur Vialli qui tape de volée, Goycoechea repousse le cuir mais Schillaci avait bien suivi la phase et d'un geste croqué inscrit le but 0-1 à la 17e. La 20e minute est là alors que Dezotti accélère son échauffement. Envoi au but de De Napoli à distance, un bon mètre à côté. L'Argentine semble vouloir jouer plus vite. Carton jaune pour Giannini, faute de main puis quelques secondes plus tard Schillaci passe près d'en prendre une également. Plus de libertés pour les offensifs transalpins lorsqu'ils entrent en possession, on sent le danger poindre désormais ; tir de De Agostini sans opposition mais il rate le cadre assez nettement depuis les vingt mètres. Cela va faire dix minutes depuis l'ouverture du score et toujours aucune réponse des Albicelestes. Oscar Ruggeri en est déjà à sa troisième fautes personnelles avant même la demi-heure de jeu ; sur celle-ci une longue pause a lieu. Les italiens gaspillent un peu leurs possessions avec des frappes lointaines pas judicieuses, inefficaces. Carte pour Giusti qui stoppe un numéro technique de Donadoni sur la médiane, il sera suspendu pour la finale. La Squadra mène toujours le jeu, occupant la moitié adverse. Maradona tente plusieurs fois sur des coups de pattes de toucher Caniggia dans la surface italienne sans y réussir. Énième tir depuis une vingtaine de mètres, cette fois au-dessus de De Agostini ; y a plus intéressant à faire ! Longue séquence argentine autour des 16 mètres italiens entre la 37e et 39e ne donne finalement rien ; puis juste après tentative compliquée de demi-volée pour Maradona sur la ligne du rectangle prise par Zenga facilement. Les deux attaquants italiens viennent souvent jouer dos au but, loin de la surface pour combiner avec leurs milieux. Trop décentré hors du rectangle Caniggia cadre mais dans les gants du keep ; cela dit l'attaquant de l'Atalanta est bien plus présent dans ce dernier quart d'heure. Coup-franc indirect dans l'arc-de-cercle sur lequel Maradona décale légèrement Serrizuela, qui shoote sur Caldéron alors que ça partait bien ! L'apport offensif de Maradona se fait uniquement sur des passes à distance, malgré un léger mieux dans cette fin de période l'Argentine a été dominée par l'Italie qui mérite son but d'avance.
Ca repart avec une nouvelle faute de Ruggeri sur Vialli et ensuite une autre intervention sur ce même Vialli dans l'arc-de-cercle même pas sifflée ! Visiblement le milieu italien mène toujours, heureusement que l'Argentine a une solide défense regroupée. Tête faiblarde de Caniggia prise par Zenga. Plusieurs centres italiens vers le petit-rectangle sont mis dehors ou dégagés, la Squadra n'avait pas du tout joué par les ailes en 1ère mi-temps. Action sur l'aile gauche de Donadoni qui donne à De Agostini entrant dans la surface, il tombe après une épaule contre épaule cherchant le penalty, l'arbitre ne bronche pas. Ricardo Giusti fait une main volontaire, l'arbitre va à la poche puis se rétracte voyant qu'il doit l'exclure dans ce cas (ce qui aurait du être fait). Phase argentine allant jusqu'à la surface italienne, le tir désaxé de Olarticoechea est contré par Zenga sans soucis. Côté sud-américain Burruchaga est plus actif en seconde période, les italiens restent dominateurs dans l'entrejeu mais l'équilibre est discrètement rétabli car plus d'agressivité saine dans les duels de la part des argentins. Sauf Ruggeri qui a une immunité, une nouvelle faute d'antijeu sur De Agostini à l'heure. C'est Burruchaga qui cherche des solutions offensives. Un ballon chanceux surprend la défense italienne dans le rectangle au rebond Burruchaga remise de la tête de l'autre côté du penalty ou Caniggia oriente son contrôle pour se mettre sur son bon pied, il est contré en corner par De Napoli qui s'occupait de lui, solide possibilité. Prise aérienne loupée de Zenga sur le coup de coin, Ruggeri essaie de jouer le ballon de la main, l'arbitre l'a vu et siffle. Le pourcentage de possession est en augmentation pour les albicelestes à la 65e, les italiens jouent dans la profondeur sur la vitesse de Schillaci, attention. La recherche d'ouverture de Maradona sur une reconversion abouti sur la gauche à Olarticoechea qui au coin du rectangle adresse un centre sauté à hauteur du 1er piquet ou Caniggia devance dos au but son défenseur, il trompe du sommet du crâne le gardien 1-1. C'est pas vraiment mérité mais on le sentait venir ! Changement avec Vialli qui sort pour Serena puis Ruggeri prend enfin sa carte jaune ! Second remplacement de Vicini avec Baggio pour Giannini ; celui-ci se place au même poste que le romain. L'Argentine a non seulement égaliser au marquoir mais aussi dans les intentions de jeu car la supériorité italienne n'est plus aussi flagrante. À droite un coup-franc est joué vite par Donadoni, un hors-jeu est signalé sur Schillaci alors que le cuir n'était pas pour lui mais pour Serena qui n'était pas en position illicite, il pouvait s'offrir un face-à-face avec le keep. L'Italie entame mieux son dernier quart d'heure se réinstallant dans les trente mètres adverses. Reprise de volée difficile de Baggio depuis l'arc sur un centre de Donadoni, c'est raté. Reconversion italienne menée par Donadoni remontant le cuir jusqu'au rectangle ou il feinte une frappe, puis trouve décalé dans la boîte De Agostini, le milieu très bien placé tape trop sur le gardien, Goycoechea ne bloque pas la ballon mais il est aidé par un coéquipier. Caniggia est jauni aussi pour une faute de main volontaire. Plus décousue ces dix dernières minutes. Tir de 35 mètres sur un coup-franc désespéré de Serrizuela loin au-dessus ; les prolongations se rapprochent. Hors-jeu sifflé contre Schillaci alors qu'il reçoit une passe dans le rectangle et face au portier, erreur du juge de ligne qui n'était pas facile à voir. Riccardo Ferri a fait un gros match mais doit prendre une carte dans les derniers instants tout comme Serena pour un vilain coup de pied sur … Ruggeri ! Aux alentours de la 90e, on passe d'une surface à l'autre rapidement mais sans vraies occasions.
Plusieurs courses rapides des italiens vers le rectangle en ce début de prolongations mais décidément ils n'auront pas gérés intelligemment les coups de pieds arrêtés ce soir, cela continue avec De Agostini qui tente à quasi trente mètres en vain. Comme en fin des 90 minutes, ça joue dans la moitié argentine avec une possession des azzuris ; beaucoup de fautes sur Baggio depuis sa montée la technique du joueur de la Fiorentina gêne. Coup-franc à distance de Ferri voit une lourde déviation du mur, c'est cadré mais sans danger. Les argentins n'ont guère mieux profité de leurs phases arrêtées pourtant on compte dessus des deux côtés. Depuis 25 mètres désaxé Baggio essaie un envoi, ça passe trop haut. Sergio Batista remplace José Basualdo qui a beaucoup couru après Giannini puis Baggio. Autre chance sur coup-franc (21/22 mètres) pour Baggio qui enroule bien, Goychoechea la sort de sa lucarne. L'arbitre convoque les deux capitaines pour une discussion ; long arrêt pour soigner Troglio qui était fautif tout de suite après pareil pour Maradona. Les argentins veulent tenter le coup aux tirs au but ? Beaucoup d'interruptions dans cette prolongation déjà quatre minutes de rabais, une grosse discussion démarre entre les joueurs et le corps arbitral car Giusti a porté son coude dans la mâchoire de Baggio, il est exclu mettant en colère les sud-américains ; la discussion s'éternise, Mr. Vautrot met un terme à cette 1ère « moitié » alors que le chrono indique 23 minutes ! Tout de suite les italiens (avec Donadoni à la baguette) exercent un forcing, malgré deux, trois approches dans la surface pas d'occasion. Des crampes pour Ferri, donc nouvelle pause. Occasion argentine grâce à Maradona tentant un solo entre quatre italiens dans leur surface, il transmet à Olarticoechea dont la lourde frappe depuis l'arc passe à côté. Bon moment pour les tenants du titre après cinq minutes de jeu. Phase dangereuse dans les 16 mètres albicelestes sur laquelle Baggio est près de joindre en bonne posture au petit-rectangle Schillaci, c'est mis dehors de justesse. Les deux dernières contre-attaques italiennes ont refroidi les argentins qui jouaient dans la moitié adverse depuis quelques minutes. Nouveau hors-jeu pour Schillaci sur une passe profonde dans le rectangle, il ne l'était pas mais ce ballon aurait été difficilement jouable. L'Italie mène dans cette fin de match avec Baresi évoluant dans le milieu. Batista doit prendre une carte après une faute sur Donadoni au coin de la box. Les centres italiens ne sont pas assez précis, la fatigue agit. Sergio Batista prend la carte jaune à la 120e ; le coup-franc qui s'en suit est gâché.
Franco Baresi ouvre la séance, pas bien placé mais en force 0-1. Égalisation de Serrizuela au milieu du but ou Zenga touche pas suffisamment. Roberto Baggio marque aussi avec un Goycoechea qui détourne pas assez tandis que Burruchaga fait 2-2, le plus propre des tirs pour le moment. De Agostini en force fait 2-3, Olarticoechea 3-3 sur contre-pied. Le meilleur italien du Mondial, Donadoni est le 4ème tireur mais Goycoechea part du bon côté pour repousser ; l'Italie va-t-elle être sortie ? D'autant que Maradona fait 4-3 en douceur. Aldo Serena doit marquer pour continuer à y croire mais il voit son envoi bloquer brillamment par le gardien argentin. En conclusion, l'Italie est sortie de son Mondial de façon un peu injuste si l'on regarde l'ensemble du tournoi car l'Argentine clairement ne mérite pas d'atteindre cette finale ! Cependant la Squadra, malgré son bon jeu développé, n'a jamais su avoir le discernement qu'il lui aurait fallu à la finition alors que Schillaci est co-meilleur buteur pourtant. Quatre ans plus tard l'Argentine est à nouveau en finale mais cette fois-ci en montrant un visage totalement opposé à celui de 1986 ou l'attaque était de mise avec il est vrai un Maradona bien plus extraordinaire. Puis faut dire aussi que ce match a été quelque peu faussé par des décisions arbitrales (très) discutables, en faveur de l'Argentine qui aurait sans doute changer la face de cette demi-finale.
Homme du match : Roberto Donadoni
Le milieu du Milan AC est peut-être le meilleur joueur du tournoi, sa demi-finale le prouve une fois de plus. À la fois à la créativité offensive et au labeur de récupération ou de pressing. De la droite à la gauche, il s'entend parfaitement avec Giannini et De Agostini pour ne pas se marcher sur les pieds. Enfin il a aussi eu des possibilités pour lui-même avec des tentatives au but. Malheureusement c'est lui qui loupe le premier des tirs au but même si Goycoechea se détend bien.