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Les Tournois de football

L'histoire des Coupes du Monde et d'Europe de football. Avec les résultats, effectifs et résumés signés par moi-même.

Match 52

Finale

8 juillet 1990

Stadio Olimpico, Rome (73,603)

 

Argentine – Allemagne de l'ouest 0-1 (Arb : Edgardo Codesal, MEX)

Buts : 85' Brehme (0-1 Pen)

 

12 Sergio Goycoechea (Los Millonarios, 26)

19 Oscar Ruggeri (Real Madrid, 28) > 46'

4 José Basualdo (VFB Stuttgart, 26)

7 Jorge Burruchaga (FC Nantes, 27) > 53'

10 Diego Maradona (C) (Naples, 29) J

9 Gustavo Dezotti (US Cremône, 26) J R

21 Pedro Troglio (Lazio Rome, 24) J

13 Nestor Lorenzo (AS Bari, 24)

17 Roberto Sensini (Udinese, 23)

20 Juan Simón (Boca Juniors, 30)

18 José Serrizuela (River Plate, 28)

Remplaçants

6 Gabriel Caldéron (Paris Saint-Germain, 30) < 53'

15 Pedro Monzon (Independiente, 28) R < 46'

Sélectionneur Carlos Bilardo

 

1 Bodo Illgner (FC Cologne, 23)

14 Thomas Berthold (AS Roma, 25) > 73'

3 Andreas Brehme (Inter Milan, 29)

5 Klaus Augenthaler (Bayern Munich, 32)

6 Guido Buchwald (VFB Stuttgart, 29)

4 Jürgen Kohler (Bayern Munich, 24)

7 Pierre Littbarski (FC Cologne, 30)

10 Lothar Matthäus (C) (Inter Milan, 29)

9 Rudi Völler (AS Roma, 30) J

8 Thomas Hässler (FC Cologne, 24)

18 Jurgen Klinsmann (Inter Milan, 25)

Remplaçants

2 Stefan Reuter (Bayern Munich, 23) < 73'

Sélectionneur Franz Beckenbauer

Résumé

Grande finale sur le papier entre l'Argentine et l'Allemagne de l'ouest ! Quatre ans plus tard on prend les mêmes et on recommence sauf que le rapport de force à complètement basculé car l'Allemagne est favorite de cette finale, et cela même si après un premier tour impressionnant le niveau de cette équipe coachée par Beckenbauer s'est dégradé peu-à-peu, les joueurs clés sont émoussés. L'Argentine de Bilardo quant à elle s'est hissée jusqu'en finale en ayant presté aucun bon match ! Passant parmi les meilleurs troisièmes, éliminant le Brésil après un match ultra dominé par ceux-ci puis battant deux fois aux tirs au but, la Yougoslavie puis l'Italie, en ayant été énormément secoué. Du côté des équipes quatre nouveaux joueurs argentins par rapport à la demi avec Sensini, Troglio, Lorenzo, Dezotti (à la place de Caniggia suspendu) alors que les allemands ne voient que le retour de Littbarski dans l'entrejeu malgré les incertitudes concernant Hässler et Völler. Une tendance se dégage dès les premiers ballons joués avec des tenants du titre tentant de faire circuler entre médians et des allemands voulant repartir à toute vitesse en transition. Première possibilité vient d'un coup-franc aile gauche de Brehme, le ballon arrive au petit-rectangle ou Völler en glissade ne peut recadrer, malgré qu'il soit passé devant son défenseur. Autre coup-franc pour une poussée de Sensini dans l'arc-de-cercle sur Littbarski, les rouspétances argentines n'y feront rien (jaune pour Dezotti), le coup de pied de Brehme est bloqué par le mur puis Augenthaler sur le seconde chance envoie un tir manqué. Il paraît assez clair que la R.F.A. fera le jeu dans cette finale. Maradona est marqué de près par Buchwald comme il l'avait été efficacement par Bergomi en demi. Rudi Völler et Jurgen Klinsmann vont au charbon dans les 16 mètres mais sans résultats à la 10e. Collectivement c'est pas mal ce que propose la Mannschaft ; tir de loin de Littbarski manquant le but. Sur une reconversion vive Klinsmann essaie de trouver Völler qui ne fait qu'effleurer le cuir dans la surface, c'est cadré mais sans plus. Les rares « attaques » argentines de ce quart d'heure sont systématiquement arrêtées à 25 mètres du but d'Illgner. Déjà deux percées balle au pied intéressantes de Buchwald qui se permet de lâcher son boulot de marquage sur Maradona ! Le pourcentage en possession est fortement pour l'Allemagne. Récupération de Matthäus qui s'avance sur près de 30 mètres avant de donner à Völler qui entre dans la surface en un contre un mais l'attaquant tarde trop et se fait coincer, gaspillage. Beaucoup d'engagements chez les allemands, ils veulent plus le ballon. Le jeu se déroule essentiellement dans les 35 derniers mètres argentins à la 25e. Tête plongeante de Völler, loin de la cage. Peu évident de voir la faille dans une défense aussi regroupée que celle de l'Argentine, seuls Littbarski par sa conduite de balle et Hässler par sa vision essaient réellement, en vain pour le moment. Semelle appuyée sur Littbarski de Sensini, ce qui n'est pas sa première faute ! Faute de main volontaire de Ruggeri qui aurait du donner une carte. Enfin une incursion albiceleste dans le rectangle adverse sur un centre de Maradona, cela dure deux secondes ! Trentième minute et l'Allemagne continue à chercher la solution, on note cependant des imprécisions spécialement sur les ballons volants. Trois débordements allemands d'affilées voient des centres manquants de justesse alors qu'ils auraient pu être dangereux. Double tentatives allemandes sur un corner avec Berthold et Buchwald repoussées sans soucis par Goycoechea. Coup-franc à l'entrée de la surface deux mètres au-dessus de Maradona, c'est le 1er tir sud-américain à la 40e ! Le meilleur joueur de la période est Hässler. Plusieurs envois allemands à distance (puisqu'il est toujours extrêmement difficile d'entrer dans le grand-rectangle argentin) sont contrés par la défense. L'occasion la plus chaude de l'Argentine en cette mi-temps sera lorsque Brehme passe en retrait dans les airs à son keep et vers son but. Il n'y a pas eu de miracle pour l'équipe de Bilardo, qui ne s'est pas transformé en bonne équipe durant la nuit !

Remontée d'Hässler qui transmet à Littbarski au coin gauche du rectangle celui-ci repique dans l'axe effaçant au passage deux adversaires avant de placer une frappe tendue frôlant le poteau, une des plus belles occasions du match. La Mannschaft mène, avec une deuxième grosse possibilité sur un coup-franc donné par Brehme qui atteint Berthold au-delà du second piquet, tête plongeante passe par-dessus, isolé comme il était ça aurait du être mieux comme finition ; rebelote à la minute suivante sur exactement la même phase sauf que Völler la joue du pied en tacklant, il ne peut cadrer non plus. Les ouest-allemands ont élevés leur niveau avec les trois meilleures opportunités de but en à peine cinq minutes. Jaune pour Völler, faute sur Maradona au centre du terrain. Changement avec Burruchaga cédant sa place à Caldéron. Plusieurs allemands sont à l'échauffement également. Klinsmann est mécontent car Littbarski l'oublie, préférant frapper d'une position compliquée au lieu de jouer sur lui au point de réparation alors que deux défenseurs étaient éliminés ! Centre de Matthäus de la droite, Klinsmann est balancé par un arrière, peut-être bien un penalty là-dessus ? Par contre quasi aucun doute sur l'action suivante, ou le penalty aurait du être signalé lorsque Augenthaler au coin du petit-rectangle est à la retombée d'une balle aérienne, il crochète Goycoechea venant à sa rencontre ou celui-ci accroche son pied, l'arbitre pourtant bien placé ne siffle pas ! Les assauts germaniques se succèdent maintenant, les argentins semblent incapables de se sortir de là ! Coup-franc décalé à droite étonnant, Littbarski soulève le cuir vers Brehme dans l'axe à 21/22 mètres ou il frappe une volée fusante que le gardien doit sortir en coup de coin à son piquet. Maradona se plaint d'une manchette de Völler, il en rajoute pour faire exclure l'attaquant. Volée de Klinsmann au penalty, difficile de cadrer cet essai. Goycoechea à une égratignure sous l'oeil, il est soigné ; est-ce que les argentins jouent la montre espérant encore gagner aux tirs au but ? Match plus haché au moment ou Monzon est exclu pour un tackle dangereux sur Klinsmann qui débordait, voilà peut-être le tournant de cette finale ? Tir croisé de Brehme après un ballon repoussé par l'arrière-garde, ça file 50 centimètres à côté. Les allemands encerclent la surface adverse ou les dix joueurs argentins défendent compact. Poste pour poste entre Berthold et Reuter alors que Lorenzo est sonné après un tête contre tête. Jusqu'à présent l'infériorité numérique ne se fait pas ressentir, les argentins entrent même pour la 1ère fois depuis très longtemps dans la surface d'Illgner forçant un corner sur lequel Matthäus fait une intervention risquée. La pression s'est relâchée du coup les sud-américains peuvent ressortir. Plus que dix minutes ou ce seront une fois de plus les prolongations. Deux tirs de suite par Hässler puis Reuter, ce dernier allume en force ou Goycoechea sort une parade. Penalty pour l'Allemagne, Matthäus lance Völler dans le rectangle qui au duel voit Sensini tendre sa jambe devant lui, le buteur s'écroule facilement alors qu'il n'est pas nettement touché ! Le penalty polémique est transformé par Brehme après des discussions entre les argentins et l'arbitre, ainsi qu'entre allemands pour savoir qui aurait le droit de botter ce penalty décisif. Le but est amplement mérité. Dezotti voit rouge à son tour, il est expulsé pour avoir attrapé au cou violement Kohler qui gagnait du temps ! Maradona vient calmer ses équipiers bousculant le référée puis est averti pour un mot de travers ! L'Allemagne joue tranquillement tenant le cuir entre défenseur ou jusqu'à Illgner. Ballon dégagé sur Matthäus au flanc droit qui passe de volée vers l'axe ou Klinsmann devant le rectangle s'enflamme et frappe comme ça vient … au-dessus. Puis Hässler déborde à gauche, au seuil de la surface il centre en retrait, c'est intercepté tout juste. Les allemands ne perdent pas la possession face à neuf argentins jusqu'à la triple délivrance du sifflet final. En conclusion, l'Allemagne de l'ouest est pour la troisième fois championne du monde après 54 et 74. À la vue de l'ensemble du tournoi ce n'est pas volé car si l'Argentine avait reconduit son titre, elle aurait été la plus affreuse sélection à l'emporter dans un Mondial, la place est déjà flatteuse pour telle équipe. Pourtant cette victoire est due à un penalty discutable (n'oublions pas qu'un penalty plus flagrant est oublié plus tôt dans le match pour ces mêmes allemands), cela dit la R.F.A. a très largement dominé cette finale.

 

Homme du match : Thomas Hässler

Le petit milieu du FC Cologne a été le pion de Beckenbauer le plus en forme dans cette rencontre. La plupart des offensives sérieuses sont venues d'une remontée, d'une course d'Hässler voir d'une de ses passes verticales tranchantes. D'autres éléments ont été en vues tels que Buchwald qui a laissé Maradona sous l'éteignoir, tandis que Klinsmann et Völler n'ont pas chômé devant harcelant sans cesse.

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