Coupe du Monde 1990 en Italie, Huitièmes de finale: Espagne - Yougoslavie

Match 43

Huitièmes de finale

26 juin 1990

Marc'Antonio Bentegodi, Vérone (35,500)

Espagne – Yougoslavie 1-1 a.p. 1-2 (Arb : Aron Schmidhuber, ALL)

Buts: 78' Stojkovic (0-1), 84' Salinas (1-1), 92' Stojkovic (1-2)

1 Andoni Zubizarreta (FC Barcelone, 28)

2 Chendo (Real Madrid, 28) J

14 Alberto Gorriz (Real Sociedad, 32)

4 Genar Andrinua (Ath. Bilbao, 26) > 49'

5 Manuel Sanchís (Real Madrid, 25)

6 Rafael Martín Vázquez (Real Madrid, 24)

9 Emilio Butragueño (C) (Real Madrid, 26) > 79'

11 Francisco Villarroya (Real Saragosse, 23)

15 Roberto (FC Barcelone, 27) J

19 Julio Salinas (FC Barcelone, 27)

21 Míchel (Real Madrid, 27)

Remplaçants

3 Manuel Jimenez (FC Séville, 26) < 49'

18 Rafa Paz (FC Séville, 24) < 79'

Sélectionneur Luis Suarez

1 Tomislav Ivković (Sp. Portugal, 29)

13 Srecko Katanec (Sampdoria, 26) J > 79'

3 Predrag Spasić (Partizan Belgrade, 25)

7 Dragoljub Brnović (FC Metz, 26)

5 Faruk Hadžibegić (FC Sochaux, 32)

6 Davor Jozić (AC Cesena, 29)

8 Safet Sušić (Paris Saint-Germain, 35)

10 Dragan Stojković (Étoile Rouge Belgrade, 25)

11 Zlatko Vujović (C) (Paris Saint-Germain, 31) J

9 Darko Pancev (Étoile Rouge Belgrade, 24) > 55'

16 Refik Sabanadzovic (Étoile Rouge Belgrade, 24)

Remplaçants

4 Zoran Vulic (Majorque, 28) J < 79'

19 Dejan Savisevic (Étoile Rouge Belgrade, 23) < 55'

Sélectionneur Ivica Osim

Résumé

Huitième de finale opposant une équipe d'Espagne au parcours en montagne russe et une Yougoslavie balayée d'entrée face à la R.F.A. mais s'étant reprise contre deux modestes sélections (Colombie et E.A.U). Luis Suarez a à sa disposition les onze joueurs ayant prestés le mieux notamment avec cette victoire contre les Diables Rouges pareil pour Ivica Osim qui trouve de la stabilité avec uniquement la perte de Stanojkovic, l'excellent back droit qui est remplacé numériquement par Katanec. Difficile de ressortir un favori pour ce match, cependant l'Espagne reste sur un bon match lors de la 3ème journée alors que les doutes yougoslaves sont encore présents. Plusieurs revirements en ces premières minutes car ça se presse des deux côtés. Les équipes proposent des offensives via des balles en profondeurs sur les flancs mais les centres qui en découlent sont imprécis. Premier tir par Salinas, l'angle trop fermé cela donne un coup de coin. L'initiative est espagnole lors des dix minutes écoulées. Katanec est réprimandé par l'arbitre, le joueur de la Samp' a un mot de trop et prend la carte jaune ! Occasion espagnole avec Martin Vazquez qu'on laisse avancer dans l'axe du coup celui-ci frappe en force, le keep yougoslave plonge pour bloquer mais relâche, le second ballon est joué par Butragueno au petit-rectangle qui rate sa reprise instantanée la croisant bien fort. Tir anodin pour la Yougoslavie, Zubizarreta l'attrape pareil quelques instants plus tard avec une tête de Jozic qui passe anecdotiquement au-dessus. Troisième faute de Katanec qui pourrait valoir à elle seule une seconde carte, il s'en sort bien ! Au quart d'heure la Yougoslavie commence à développer son jeu, tout en ayant des difficultés à approcher la surface ibérique au contraire celui des espagnols s'étiole. Tir de Martin Vazquez bien à côté mais toutes les attaques partent de ses pieds, il est sans doute la clé de ce huitième. Les tirs vers les buts actuels sont franchement pas bons aussi. On a du mal à se trouver entre éléments offensifs yougoslaves. Une action de Martin Vazquez amène du danger mais les tentatives de Michel puis de Roberto dans la surface ne donnent qu'un modeste corner ; une fois de plus celui-ci est dégagé. Ca regagne en vigueur après la 20e les actions ne sont pas claires mais existent. Il y a toujours un défenseur qui empêche une finition ou un assist ! Arrêt de jeu car Katanec a pris un coude dans la nuque. Frappe de Roberto à l'entrée du rectangle passe au-dessus, c'est une des plus intéressantes tout de même. Nouveau bon moment pour l'Espagne, mais ça manque d'intensité pour créer la brèche. Coup-franc lointain de Michel botté vers le but, le keep Ivkovic est surpris car personne ne coupe la trajectoire, la balle lui rebondit sur la poitrine, et n'est pas mis à profit par Gorriz c'est mis dehors; c'est le septième coups de coin pour la Roja (aucun n'a apporté une opportunité!). Première mi-temps pauvre en spectacle notamment côté yougoslave. Plus que cinq minutes avant la pause, l'Espagne reprend son occupation du terrain adverse mais sans approcher le boîte. Occasion pour Vujovic au niveau du 1er poteau dans le petit-rectangle en se retournant, il frappe sur le gardien du Barca ; l'action yougoslave dans la surface se poursuit mais sans soucis pour la défense sur le contre la phase est bloquée avant d'avoir une possibilité. Onze corners pour l'Espagne, le dernier au moment du sifflet du repos !

Dejan Savisevic s'est échauffé intensément pendant la mi-temps, il va donc monter tôt. Martin Vazquez a une bonne chance lorsqu'il passe entre deux arrières qui ne se comprennent pas au coin du grand-rectangle, son tir rasant file à côté. Coup-franc en forme de drop pour la Yougoslavie ! Changement d'un défenseur car Andrinua est blessé, c'est Jimenez qui monte. Superbe action solo de Martin Vazquez, il dribble trois opposants dans la surface mais son envoi aurait du être cadré au minimum, il était tellement près. En face c'est toujours sur coup-franc, joué en deux temps cette fois, qui alimente les statistiques de tir Brnovic met nettement à côté ! Coup de coin donné au-delà du second piquet par Martin Vazquez mais la tête de Gorriz est gênée il ne peut mettre entre les perches, Ivkovic prend le cuir difficilement tout de même. Voilà Savisevic remplaçant Pancev invisible. Les coups de coin s'accumulent pour l'Espagne. Envoi à distance de Roberto, cinquante centimètres à côté ; la Roja accentue sa domination en possession. Carte pour Vujovic, Roberto reste longtemps à terre, c'est inquiétant car le coach perdrait son second remplacement ? Excellent centre de Villarroya depuis la droite sur lequel Butragueno un peu après le point de réparation met sa tête en opposition, ça tape le poteau ! L'Espagne pousse de plus belle. Tentative de volée de Susic depuis l'arc-de-cercle, trop haute. Au tour de Butragueno de se faire soigner au bord alors qu'un faux-rythme induit par les yougoslaves plane sur cette période. À la 70e on voit enfin ressortir discrètement la Yougoslavie de son camp (principalement via le côté gauche). Tir écrasé de Butragueno aux 16 mètres. Récupération haute de Villarroya à droite, au bord du rectangle il rate son centre alors que trois de ses équipiers étaient en supériorité numérique aux environs du point de penalty ! Dernier quart d'heure pour éviter les prolongations qui se profile ; c'est alors la catastrophe pour l'Espagne car la Yougoslavie ouvre le score. Centre de la gauche de Vujovic, qui désoriente son défenseur, au 1er poteau Katanec prolonge du sommet du crâne vers Stojkovic qui d'un contrôle poitrine élimine un espagnol se lançant intuitivement le N°10 de l'Étoile Rouge fusille Zubizarreta, 0-1. On cherche le penalty avec Salinas s'écroulant, l'arbitre ne siffle rien alors qu'il y a un contact clair. Heureusement l'égalisation tombe grâce à Martin Vazquez recevant une passe alors qu'il est démarqué à droite dans la surface, son centre-tir au sol est légèrement touché par un mollet adverse mais le cuir atteint au second poteau Salinas qui avait anticipé, poussant ainsi tranquillement au fond 1-1. La Roja se cramponne à l'idée de l'emporter avant les prolongations alors que la Yougoslavie semble relativement satisfaite.

Premier fait de la prolongation est une carte jaune pour Roberto, celui-ci pousse Savisevic à une vingtaine de mètres de son but ; une faute qui aura de lourdes conséquences car Stojkovic sur ce coup-franc brosse son tir par-dessus la dernière brique du mur (qui se tourne) Zubizarreta est figé sur place 1-2. Savisevic sur un long ballon se retrouve à droite dans la surface, il est contré deux fois par Jimenez. Réveil de Martin Vazquez, immédiatement l'Espagne se réinstalle dans la moitié yougoslave. Plusieurs coup-francs pour les deux équipes apportent des tentatives sans réel danger, on sent les joueurs émoussés. Pourtant l'Espagne ne réussit pas à mettre la pression sur cette défense au contraire en cette fin de 1ère partie de prolongation, ce sont les yougoslaves qui font le jeu dans le camp ibère grâce aux espaces ouverts. Bon centre de Michel sur lequel Roberto est un rien trop court pour reprendre de la tête puis deux phases aériennes consécutives sont arrêtées. Reprise de volée de Michel dans l'axe à 15 mètres, contrée. L'Espagne appuie mais ne met pas en difficultés les yougoslaves, aucune panique chez eux. Toujours Michel qui reçoit un ballon à l'entrée du rectangle, obligé de dribbler il est bloqué. Jaune pour Chendo qui accroche Savisevic pouvant partir seul vers la surface espagnole. Contre côté droit ou Savisevic réalise une course sur plus de 40 mètres avec un grand-pont sur Sanchis au bout de l'effort, il tire sur Zubizarreta. Les yougoslaves veulent tenir le cuir pour sevrer les espagnols et y parviennent plutôt bien avec Savisevic notamment qui participe bien à cela. À moins de dix minutes de la fin, Brnovic centre sur Susic dont la tête en reculant était complexe à cadrer. Numéro de conservation de balle de Savisevic et Susic dans les ultimes secondes. En conclusion, l'Espagne a sérieusement malmené la Yougoslavie mais c'est fait avoir en beauté au final sur deux finition diamétralement opposées de Stojkovic. Les hommes de Osim bien que dominés ont su rester vigilant défensivement pour résister aux attaques, c'est aussi une qualité en football. La Yougoslavie ira affronter en Quart une autre nation passée par le chas de l'aiguille l'Argentine.

Homme du match : Rafael Martin Vazquez

Le milieu du Real Madrid a énormément travaillé aussi bien offensivement que défensivement, notamment à la récupération. Ses nombreuses remontées de terrain balle au pied ont sans cesse dérangé les milieux yougoslaves. Pourtant Martin Vazquez a eu des ratés, parfois quelques imprécisions ou mauvais choix mais sans jamais rechigner à la tâche puis de toute façon peu de joueurs sont ressortis du lot dans ce match serré.