Match 51
Match pour la troisième place
7 juillet 1990
San Nicola, Bari (51,426)
Italie – Angleterre 2-1 (Arb : Joël Quiniou, FRA)
Buts : 71' Baggio (1-0), 81' Platt (1-1), 86' Schillaci (2-1 Pen)
1 Walter Zenga (Inter Milan, 30)
2 Franco Baresi (AC Milan, 30)
3 Giuseppe Bergomi (C) (Inter Milan, 26)
5 Ciro Ferrara (Naples, 23)
7 Paolo Maldini (AC Milan, 21)
8 Pietro Vierchowod (Sampdoria, 31)
9 Carlo Ancelotti (AC Milan, 31)
13 Giuseppe Giannini (AS Roma, 25) > 90'
15 Roberto Baggio (Fiorentina, 23)
4 Luigi De Agostini (Juventus, 29) > 67'
19 Salvatore Schillaci (Juventus, 25)
Remplaçants
10 Nicola Berti (Inter Milan, 23) < 67'
6 Riccardo Ferri (Inter Milan, 26) < 90'
Sélectionneur Azeglio Vicini
1 Peter Shilton (Derby County, 40)
12 Paul Parker (Queen's Park Rangers, 26)
14 Mark Wright (Derby County, 26) > 71'
2 Gary Stevens (Glasgow Rangers, 27)
5 Des Walker (Nottingham Forest, 24)
15 Tony Dorigo (Chelsea, 25)
16 Steve McMahon (FC Liverpool, 28) > 71'
20 Trevor Steven (Glasgow Rangers, 26)
10 Gary Lineker (Tottenham, 29)
17 David Platt (Aston Villa, 24)
9 Peter Beardsley (FC Liverpool, 29)
Remplaçants
4 Neil Webb (Manchester United, 26) < 71'
8 Chris Waddle (Ol. Marseille, 29) < 71'
Sélectionneur Bobby Robson
Résumé
Le match des déçus que cette rencontre pour désigner la troisième place du podium. L'Italie éliminée par une médiocre Argentine à domicile pourra-t-elle se remettre en phase ? En tout cas Vicini aligne une équipe solide malgré deux, trois changements avec Ferrara, Vierchowod et le retour d'Ancelotti. Bobby Robson et l'Angleterre sont passés extrêmement près de la finale, et comme son homologue transalpin ne chipote pas trop à son onze avec l'entrée de Stevens, Dorigo et McMahon, Steven (qui ont déjà pas mal joués). D'emblée l'Angleterre attaque avec dès la 1ère minute un pressing haut ; intervention fautive de Vierchowod sur Lineker qui vaut une carte. L'équipe aux Trois Lions fait le jeu. Deux tirs dans la même minute un de Stevens de demi-volée précise prise par Zenga et sur l'autre but, dans un autre style De Agostini croise de l'entrée du rectangle, un peu trop. À la 5e longue séquence de possession italienne dans les trente mètres anglais ou les azzuris veulent accélérer. Beau tir de demi-volée de MacMahon au bord de la surface cela flirte avec la lucarne mais une faute contre Stevens avait été sifflée ! Les anglais remettent un coup de presse, avec intensité. Ca passe au-dessus sur un envoi de Platt environ à 18 mètres puis Baggio bien lancé en profondeur dans la surface, en lutte avec Wright, parvient à passer devant le défenseur qui touche clairement le cuir de la main pour l'évacuer ; étrangement personne ne semble l'avoir vu, ni l'arbitre, ni Baggio qui ne réclame rien (pourtant les images sont explicites !). Petit moment d'observation avec deux équipes qui font tourner. Semi-occasion pour Lineker, centre au petit-rectangle venu de la droite ou le buteur est gêné pour reprendre. Plus costauds les duels vers le quart d'heure alors que la Squadra commence à prendre le dessus dans le milieu avec des possessions bien plus convaincantes. Envoi cadré mais pas dangereux pour Shilton, ça partait du pied de De Agostini. De plus de 20 mètres tir de Baggio se dirigeait vers le cadre mais est contré en corner. Match avec de l'engagement positif et toujours très équilibré. Joli numéro de Platt à gauche qui efface trois hommes mais dans un angle difficile loupe complètement la cage. Au tour de l'Angleterre de reprendre le jeu, il y a vraiment une alternance. Belle tentative à la 23e de volée de plus de 20 mètres de Baggio c'est pris par Shilton sans tracas dans la minute suivante cette fois à près de 30 mètres c'est Ancelotti qui envoie au-dessus du but. Voilà la plus belle occasion avec ce tir de Giannini de l'entrée du rectangle bien que décalé, sa frappe croisée en hauteur est touchée du bout des doigts par Shilton sautant vers l'arrière, le cuir va rebondir sur le piquet, Schillaci ayant bien suivi est tout proche de pouvoir contrôler mais cela sort. Forcing italien avec un tir de Baggio cadré pris par Shilton d'un plongeon. Trentième minute et depuis cinq de celles-ci l'Italie domine plus franchement la partie. Coup-franc lointain nettement au-dessus de Schillaci, il y a mieux à faire ; cela aura été une constante chez les italiens de tenter à distance dans ce tournoi. Centre en fond de ligne de Steven au second poteau ou Lineker voit sa reprise de la tête contrée par le dos d'un arrière, c'était chaud. Dans l'autre rectangle De Agostini à proximité du penalty essaie une tête compliquée passant fort au-dessus. Plusieurs ballons vers les surfaces ne trouvent pas preneurs à cause d'un petit manque de précision en cette fin de période. Pepe Giannini en duel avec deux défenseurs après une passe sautée de Baggio, et malgré un bon contrôle de poitrine ne peut tenter soigneusement d'envoyer vers le but. Ca cafouille dans ces cinq dernières minutes. Sur un coup-franc mal joué des anglais, il y a un geste du haut du bras d'Ancelotti placé dans le mur, n'y a-t-il pas penalty ? Giannini et Schillaci sur deux actions de suite affolent la défense par la droite dans le grand-rectangle mais sans résultats concrets car leurs centres au sol sont repoussés. Frappe moyenne de Schillaci des 20 mètres ne semblait même pas cadrée, Shilton assure.
Les azzuris tiennent le ballon en ce début de mi-temps. À la 48e tir de Maldini devant le coin gauche du rectangle, ça surmonte le cadre. L'Italie est installée dans la moitié adverse, plaçant plusieurs offensives. Nouveau essai de De Agostini trop enlevé depuis l'arc-de-cercle. Réaction anglaise à la 50e, leur possession dure un bon moment permettant de remonter le bloc qui était enfoncé depuis la reprise du jeu. La physionomie de la mi-temps en cours semble confirmer celle de la 1ère. Occasion pour Vierchowod au second piquet, il reprend en demi-volée ce coup de coin qui traversait le petit-rectangle, ça décolle ! Les anglais posent aussi des avancées mais ne donnant rien de remarquable. Encore De Agostini qui en force botte un coup-franc, c'est dévié heureusement par le mur. À gauche à la volée, Maldini prolonge une touche de De Agostini vers Schillaci devant le 1er piquet qui essaie de couper la trajectoire mais c'est dégagé de justesse. La Squadra reprend le jeu dirait-on ? Tir de loin de Lineker visant le montant, c'est cadré mais saisi par Zenga. Chaque fois qu'on pense voir les italiens mener, les britanniques répondent en leur chipant la possession. Giannini reçoit le cuir dans le rectangle adverse légèrement à droite, il tente de trouver un angle puis de transmettre à Schillaci en vain. Temps-fort transalpin, plusieurs phases dans et alentours de la surface. Peter Beardsley assez invisible met au-dessus son tir alors que De Agostini sort pour Berti au profil plus offensif. La pression augmente de la part des bleus et blancs mais les anglais ne paniquent aucunement, défendant bien et licitement en plus. Blessure pour Wright qui se fait mal sur une faute qu'il a commis ; un fait à priori anodin que l'Angleterre va payer cash car l'Italie va ouvrir la marque pendant que le stoppeur se fait soigner sur la touche. Peter Shilton reçoit une passe en retrait qu'il contrôle médiocrement, du coup Baggio surgit lui fauchant le ballon puis s'écroule l'arbitre ne siffle pas parce que Schillaci sur la ligne latérale du rectangle récupère s'avance, et au moment ou Shilton lui saute dessus rend à Baggio (en position évidente de hors-jeu) qui profite pour se mettre sur son gauche et placer une frappe dans le plafond au nez et à la barbe de deux anglais revenu sur la ligne, 1-0. Encore vingt minutes pour égaliser or c'est plus confus durant quelques minutes, l'Italie se procure même deux nouvelles opportunités à la 75e avec Baggio quasi au coin du petit-rectangle qui avait réalisé un solo, il est stoppé au moment d'armer un tir puis Shilton juste ensuite sauve du bout des gants un centre qui retombait pile sur la tête de Schillaci qui à bout portant ne ce serait pas fait prier ! Balle profonde pour Lineker, il essaie de battre Zenga sans réussir, il était hors-jeu. Superbe reprise de volée des 18-19 mètres de Webb (monté avec Waddle au moment du but italien), c'est rasant et oblige Zenga à une parade au sol ; l'action avait été amenée par un bon travail de Lineker. En duel Baggio et Dorigo sur une passe à distance de Berti par l'axe voit Baggio s'offrir quasi un face-à-face, il est bloqué puis dans la minute suivante Platt égalise grâce à un débordement de Dorigo qui adresse un centre parfait à hauteur du 1er poteau à environ 10 mètres de la ligne de but, l'attaquant de Villa place une tête puissante hors-de-portée en lucarne 1-1. Un peu moins de dix minutes de jeu avant des prolongations. Arrive alors la 86e minute ou Baggio prend le cuir sur le côté gauche, il repique vers l'axe donnant à Schillaci dans l'arc-de-cercle ou le buteur déstabilise Parker qui en voulant shooter dans le ballon tape en fait le tibia de l'italien qui perd ses appuis tout en essayant de poursuivre son action ; l'arbitre siffle penalty. Baggio discute avec Schillaci, c'est bien ce dernier qui ne rate pas la chance de devenir l'unique « Capo canonniere » du Mondial en transformant sur un contre-pied confortable son sixième but. À peu près quatre minutes aux anglais pour revenir. L'Italie gèle le cuir assez mal rendant plusieurs fois celui-ci aux adversaires qui s'approchent deux, trois fois du rectangle italien par Webb à gauche, forçant des coups de coin. Dégagement de Zenga sur Schillaci qui lance dans un espace Giannini qui foire sa tentative confondant vitesse et précipitation. Montée de Ferri dans les arrêts de jeu. Enfin but annulé de façon totalement aberrante pour un hors-jeu, Berti partant d'au moins dix mètres derrière le dernier défenseur (ce n'est pas une blague !) réussit à croiser superbement de la tête à la réception dans les 16 mètres d'une transversale de Baggio. Comment peut-on se tromper à ce point ? En conclusion, les deux sélections n'auront pas grand chose à se reprocher l'Angleterre est battue pour la 1ère fois du tournoi (hors tirs au but) tandis que l'Italie termine même invaincue dans le temps réglementaire sa compétition. Cette troisième place est le minimum pour cette Squadra, elle méritait certainement mieux mais s'avère être une consolation.
Homme du match : Salvatore Schillaci
Toto fini meilleur buteur du Mondial, lui l'underdog de cette sélection italienne, repris in extremis dans le noyau, devient titulaire puis inscrit six buts. Ici il a été assez discret en première période avant de retrouver son entente avec Baggio, il fini par débloquer la situation en donnant l'assist du but d'ouverture (hors-jeu) puis provoque et transforme le penalty pour la gagne.