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Les Tournois de football

L'histoire des Coupes du Monde et d'Europe de football. Avec les résultats, effectifs et résumés signés par moi-même.

Match 12

Groupe 2

18 juin 1992

Ullevistadion, Göteborg (37,725)

 

Pays-Bas – Allemagne 3-1 (Arb : Pierluigi Pairetto, ITA)

Buts : 4' Rijkaard (1-0), 15' Witschge (2-0), 53' Klinsmann (2-1), 72' Bergkamp (3-1)

1 Hans Van Breukelen (PSV Eindhoven, 35)

17 Frank De Boer (Ajax Amsterdam, 22) > 61'

3 Adrie Van Tiggelen (PSV Eindhoven, 34)

4 Ronald Koeman (FC Barcelone, 29)

6 Jan Wouters (Bayern Munich, 31)

7 Dennis Bergkamp (Ajax Amsterdam, 23) > 87'

8 Frank Rijkaard (AC Milan, 29)

9 Marco Van Basten (AC Milan, 27)

10 Ruud Gullit (C) (AC Milan, 29)

14 Rob Witschge (Feyenoord, 25)

20 Bryan Roy (Ajax Amsterdam, 22)

Remplaçants

15 Aron Winter (Ajax Amsterdam, 25) < 61'

16 Peter Bosz (Feyenoord, 28) < 87'

Sélectionneur Rinus Michels

 

1 Bodo Illgner (FC Cologne, 25)

3 Andreas Brehme (C) (Inter Milan, 31)

4 Jürgen Kohler (Juventus, 26) J

5 Manfred Binz (Ein. Francfort, 26) > 46'

15 Michael Frontzeck (VFB Stuttgart, 28)

8 Thomas Häßler (AS Roma, 26)

14 Thomas Helmer (B. Dortmund, 27)

18 Jürgen Klinsmann (Inter Milan, 27)

7 Andreas Möller (Ein. Francfort, 24)

11 Karl-Heinz Riedle (Lazio Rome, 26) > 76'

17 Stefan Effenberg (Bayern Munich, 23)

Remplaçants

16 Matthias Sammer (VFB Stuttgart, 24) < 46'

10 Thomas Doll (Lazio Rome, 26) < 76'

Sélectionneur Berti Vogts

 

Résumé

Ce match lors du tirage au sort avait été coché par les observateurs attentifs comme étant une « finale avant la lettre » ! Sans parler des antécédents entre les deux nations, notamment après le houleux 8ème de finale du Mondial italien. L'enjeu sera bien présent avec la C.E.I. jouant sa qualification à Norrköping, l'Allemagne ou les Pays-Bas pourrait passer à la trappe … ou pas ! Les deux mastodontes européens devront convaincre après deux journées franchement moyennes. Berti Vogts titularise deux éléments qui n'avaient pas une seule minute au compteur Helmer et Frontzeck, c'est Sammer et Buchwald (blessé) qui en font les frais. Rinus Michels surprend en remplaçant Van Aerle par le jeune Frank De Boer. Ca démarre énergiquement avec l'Allemagne surtout. Kohler titille les chevilles de Van Basten la bagarre commence entre ces deux-là ; mais sur le coup-franc qui s'en suit à plus de 30 mètres, Koeman enrobe le ballon pour trouver un Rijkaard pourtant assez éloigné du but mais qui réussi à placer une tête légèrement bombée qui retombe quasi dans la lucarne, très beau but 1-0. La riposte vient de Möller qui allonge vers le rectangle pour Hässler faisant un bel appel, le milieu efface un défenseur fondant sur lui mais désaxé il shoote en plein sur Van Breukelen. Les néerlandais tentent de placer des remontées rapides. Sur un coup de coin le ballon est joué dans des petits espaces à l'intérieur de la surface, puis en retrait sur Witschge qui voit son tir partant bien, bloqué. Solo de Bergkamp sur une moitié de terrain, une fois dans le rectangle allemand, il transmet derrière lui à Van Basten qui allume au-dessus. L'Allemagne tient la balle mais le danger est dans les pieds adverses sur contre-attaque et phases arrêtées. Beaucoup de fautes sont commises par les germaniques qui refusent de laisser aux néerlandais de développer leur jeu. Coup-franc à peu près dans la même zone que sur le but (un peu plus proche du but), Koeman cette fois-ci décale doucement Witschge dont la frappe rasante passe entre les divers joueurs situés sur le trajet pour finir au poteau dans le filet 2-0. On a à peine dépassé le quart d'heure de jeu que tout est peut-être dit dans ce match ? Deux buts sur deux coup-francs parfaitement joués. Les allemands ont pris une gifle, les néerlandais mènent le jeu après ce but, notamment grâce au côté gauche avec un B. Roy très enthousiaste. Gullit sur un second ballon après corner, tente une demi-volée depuis la ligne du grand-rectangle trop haute. À noter que Gullit et Rijkaard semblent plus libre dans leurs positionnements que dans les deux parties initiales. Match partagé avec des attaques sur les deux camps mais ça coince. Sublime reprise de volée de Van Basten de l'arc-de-cercle, son mouvement parfait pour frapper le ballon fusille Illgner mais va faire trembler la transversale ! Quel but cela aurait été ! C'est Roy qui prend l'espace à gauche, à la course il dépose la défense allemande mais son geste de finition dans les 16 mètres laisse à désirer, ça termine derrière le but. On retrouve le style de jeu de l'édition 1988 côté Oranjes. Séquence allemande à droite, se conclut par un tir de Klinsmann détourné par le gardien du PSV. La 30e minute ou la défense néerlandaise joue plus prudemment durant quelques dizaines de secondes avant de balancer des longues passes. Percée de Rijkaard par l'axe, son tir contré arrive à Bergkamp décalé qui allume, Illgner met dehors cette essai tendu. Roy boitillant un peu voit ensuite son envoi dévié par-dessus le but ; sur le corner qui suit Gullit au petit-rectangle reprend le second ballon mais croque celui-ci pour arriver dans les gants d'Illgner. Passe de Klinsmann à Effenberg décentré dans les 16 mètres, son envoi de demi-volée est aussi dévié en coup de coin qui donnera un autre tir loin au-dessus de la part d'un équipier. Gullit dégaine un shoot à ras de sol pris par Illgner ; le capitaine néerlandais jouant plus bas que dans les autres matchs à plus d'impact sur son équipe. Dans les derniers instants les allemands retentent quelques actions plus audacieuses par le flanc gauche sans résultats ! Ils peuvent remercier les écossais qui font le job de leur côté menant également 2-0, des réalisations simultanées aux buts hollandais d'ailleurs.

Les oranges et blancs ne lâchent pas la sphère dans les premières secondes. Tir dévié à la base d'Hässler, Van Breukelen doit plonger pour mettre en corner. Les allemands instaurent la pression, les néerlandais reculent dans leurs retranchements. Sammer monté au repos piétine le tendon d'Achille de Roy qui reste longtemps à terre, ça vaut une carte ! Plus de contacts sérieux en ce début de mi-temps ; Kohler lui prend une jaune pour une autre faute sur Van Basten. Ca circule de gauche à droite côté allemand mais les passes en hauteur vers la surface adverse ne surprennent nullement les défenseurs qui gagnent automatiquement les ballons de la tête. Coup de coin botté par Hässler que Klinsmann touche bien du front, il propulse au fond pour réduire le score 2-1 ; le marquage en zone sur cette phase arrêtée n'a pas fonctionné. Riedle est signalé hors-jeu sur une super passe d'Hässler, l'attaquant partait seul au but et avait déjà dribbler la sortie kamikaze du gardien. L'Allemagne a passé la surmultipliée. Rijkaard passe près de l'auto-but en reprenant de la tête un centre de Brehme, le médian milanais envoie le cuir vers sa cage ou il rebondit sur la latte ! Tout autre visage de la Mannschaft dans ce quart d'heure. Kohler déjà averti prend des risques avec deux nouvelles fautes de suite à l'heure de jeu ! Changement avec Winter remplaçant De Boer. Ca va mieux pour les Pays-Bas parce que les allemands doivent souffler à ce moment-là. Reconversion vive de Klinsmann et Riedle, c'est Hässler qui tente au but mais c'est contré par Van Tiggelen. Action sur la gauche du grand-rectangle entre Bergkamp, Gullit et Van Basten endiguée, puis dans la continuité Van Basten est trouvé décalé par rapport au petit-rectangle ou sa tentative part parallèlement à la ligne de but, c'était chaud. On passe d'un but à l'autre. Coup-franc complètement raté d'Hässler. On voit de belles choses dans ce match, offensivement comme défensivement, cette intervention de Rijkaard sur un mouvement de Klinsmann à l'intérieur de la surface dans l'axe par exemple. Encore vingt minutes, logiquement ce sont les allemands qui avancent le plus mais les néerlandais ne se contentent pas de défendre d'ailleurs sur une passe verticale de Rijkaard, Winter déborde après élimination de son opposant et donne un centre vers Bergkamp un peu au-delà du penalty ou l'ajacide place une tête piquée fusante au fond 3-1. Très jolie réalisation collective et technique. Moralement c'est une claque pour les hommes de Vogts. Thomas Doll prend la place de Riedle pour le dernier quart d'heure. Grande prestation de Rijkaard dans l'entrejeu. Klinsmann dans le rectangle effectue un mouvement en pivot, donne le cuir vers l'autre piquet ou Sammer et Doll sont trop tard pour marquer. Second remplacement néerlandais. 85e minute avec des Oranjes ayant la possession. Phase menée par Sammer à droite dans la surface aboutissant à une frappe d'Effenberg vers le 1er poteau, Van Breukelen plonge une fois de plus pour détourner en corner puis Kohler envoie au but annulé pour un hors-jeu, Van Breukelen avait saisi le ballon cette fois. Matthias Sammer aura fait une bonne montée, apportant son physique à cette équipe allemande. Le dernier tir sera pour Van Basten de plus de 20 mètres, ça passe à côté. En conclusion, ce match a été le plus relevé et le plus spectaculaire du tournoi. La sélection des Pays-Bas prouvent qu'elle est la meilleure équipe engagée, se présentant comme le prétendants le plus sérieux au titre, et donc à la reconduction de celui-ci. L'Allemagne de son côté aurait pu passer à la trappe si dans l'autre match l'Écosse n'avait pas gagné. Cependant en seconde période l'équipe de Berti Vogts a montré de bien plus intéressantes choses, aidée par des néerlandais plus prudents, forts des deux buts d'avance.

Homme du match : Frank Rijkaard

Il y avait plus d'un choix possible pour désigner l'homme du match entre Koeman chorégraphe de l'assise défensive, auteur de deux assists sur coup-franc, Van Basten parfait avant-centre redescendant participer à la construction, Roy le déstabilisant ailier gauche ou encore Sammer auteur d'une seconde période costaude qui choisir ? Et bien Rijkaard ! Le milieu défensif a été outre son joli but d'ouverture l'instigateur de la plupart des offensives néerlandaises, en plus d'être le récupérateur le plus précieux. Beaucoup d'activité par ses courses, par ses duels mais aussi par sa technique.

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