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Les Tournois de football

L'histoire des Coupes du Monde et d'Europe de football. Avec les résultats, effectifs et résumés signés par moi-même.

Match 4

Groupe 5

18 juin 1994

Giants Stadium, East Rutherford (75,338)

Italie – Irlande 0-1 (Arb : Mario Van Der Ende, P-B)

Buts : 11' Houghton (0-1)

 

1 Gianluca Pagliuca (Sampdoria, 27)

4 Alessandro Costacurta (AC Milan, 28)

5 Paolo Maldini (AC Milan, 25)

6 Franco Baresi (C) (AC Milan, 34)

9 Mauro Tassotti (AC Milan, 34)

10 Roberto Baggio (Juventus, 27)

11 Demetrio Albertini (AC Milan, 22)

13 Dino Baggio (Juventus, 22)

16 Roberto Donadoni (AC Milan, 30)

17 Alberigo Evani (Sampdoria, 31) > 46'

20 Giuseppe Signori (Lazio Rome, 26) > 84'

Remplaçants

14 Nicola Berti (Inter Milan, 27) < 84'

19 Daniele Massaro (AC Milan, 33) < 46'

Sélectionneur Arrigo Sacchi

 

1 Pat Bonner (Celtic Glasgow, 34)

2 Denis Irwin (Manchester United, 28) J

3 Terry Phelan (Manchester City, 27) J

5 Paul McGrath (Aston Villa, 34)

6 Roy Keane (Manchester United, 22)

7 Andy Townsend (C) (Aston Villa, 30)

8 Ray Houghton (Aston Villa, 32) > 68'

10 John Sheridan (Sheffield Wednesday, 29)

11 Steve Staunton (Aston Villa, 25)

14 Phil Babb (Coventry City, 23)

15 Tommy Coyne (Motherwell, 31) J > 90'

Remplaçants

9 John Aldridge (Tranmere Rovers, 35) < 90'

21 Jason McAteer (Bolton Wanderers, 23) < 68'

Sélectionneur Jack Charlton (ANG)

 

Résumé

Troisième lors de son Mondial à la maison la Squadra débarque aux U.S.A. avec autant d'ambitions qu'à l'accoutumée. Arrigo Sacchi le coach à succès du Grand Milan AC, est à la tête de la sélection mais a du faire face à énormément de critiques en partie dues au nombre élevé de tests qu'il a effectué. Les clés de l'équipe ont été données Roberto Baggio l'artiste de la Juve mais la base du onze italien est rossoneri avec six éléments que Sacchi connaît bien. L'Irlande quant à elle compte obtenir sa revanche du quart de finale 1990 ou les deux nations s'étaient affrontés (victoire italienne 1-0). Jack Charlton toujours à la tête du noyau garde sa confiance aux anciens, en effet la moyenne d'âge de cet effectif est élevé malgré deux, trois titulaires plus jeunes comme Keane, Staunton ou Irwin ; avec quatre titulaires issus d'Aston Villa et deux Red Devils, Charlton mise sur les automatismes de club. Le Giants Stadium est plein à craquer, très ambiancé. À peine dix secondes de jeu avec déjà une tentative audacieuse des irlandais sur un ballon balancé devant, c'est Staunton qui arme une demi-volée lointaine ce n'est pas du tout cadré. Les irlandais apparemment se projettent vers l'avant, belle bagarre dans l'entrejeu chouette début de match. R. Baggio touche déjà beaucoup de balle alors que la Squadra veut instaurer un jeu de courtes passes. Passe lancée en avant de la défense italienne, McGrath et Signori à la course vers le but se valent, l'irlandais de justesse remise à son portier qui tape en touche ! Shoot écrasé de Townsend ensuite. On joue plutôt dans la partie irlandaise du terrain mais ce sont bien ceux-ci les plus dangereux en face. Sur une phase à priori banale, Baresi dans son rectangle refoule de la tête le cuir hors de celui-ci mais Houghton surgit devant un italien, lui chipant de la poitrine la balle pour brillamment enchaîner un mouvement pas simple mais parfaitement réalisé, sa frappe de demi-volée légèrement flottante surmonte Pagliuca pour finir au fond des filets, 0-1. Ambiance surchauffée maintenant. Pat Bonner reçoit énormément de passes en retrait mais aussi des ballons perdus des transalpins. Les verts et blancs vont tout de suite moins en avant depuis le but c'est flagrant d'ailleurs cela ne plaît pas au public. Coup-franc à droite d'Irwin complètement de l'autre côté sur Staunton qui centre sans trop chipoter sur Townsend au penalty qui en se retournant tire sur le keep. Juste après tir totalement dévissé de Signori de l'entrée de la surface. À l'approche de la 20e l'Irlande entreprend des nouvelles avancées. Les italiens doivent jouer le plus possible en un-temps car le pressing exercé par les celtes est agressif, et souvent en deux contre un, compliqué d'avancer. Roberto Baggio et Signori essaient de combiner plusieurs fois. Ca s'engueule entre Bonner et deux de ses défenseurs suite à une action italienne. On constate que la Squadra a du mal à entrer dans les 16 mètres bien cadenassé depuis le début. Coup de mou dans cette période avec un rythme descendant en flèche, des mauvaises passes de part et d'autre. Combinaison à 20 mètres entre R. Baggio et Signori, la volée du N°10 de la Juve décolle loin de la cage. Carte pour Phelan environ à la demi-heure. Tir à distance de Baggio, Dino cette fois qui passe loin du but. Le jeu se concentre au milieu du terrain dans ce troisième quart d'heure car les lignes d'attaques respectives ne sont pas jointes. Outre le bon pressing irlandais, il y a de la précipitation côté italien à certains moments ! Pepe Signori, double meilleur buteur du Calcio et meilleur joueur la saison 92-93 rouspète bien trop, il est en difficulté. L'Italie pousse dans les ultimes minutes mais toujours sans porter le jeu dans la surface de Bonner. À la 45e tête compliquée de Coyne sur un long ballon, ça passe à côté nettement.

L'Irlande mène plutôt bien sa barque dans ce match jusqu'à présent. Daniele Massaro est aligné en pointe pour cette seconde période (à la place d'Evani) ce qui repositionne Signori sur le côté gauche. L'Italie monopolise la balle dans l'entame. Carte pour Coyne (pour une simulation ?). Le jeu s'est rapidement équilibrée car l'Irlande se ré-approche du rectangle adverse plusieurs fois. Premier corner italien, rejeté hors de la surface sur Dino Baggio qui s'infiltre seul dans les 16 mètres, Babb vient au duel et va chercher le cuir entre les jambes du joueur transalpin s'écroulant espérant un penalty, l'arbitre n'en veut pas ! Des coups de pied arrêtés se succèdent pour la Squadra. Envoi à plus de 20 mètres de D. Baggio trop centré sur Bonner. Le milieu de la Juventus Dino Baggio est bien plus en vue qu'en première période, il évolue plus haut dans l'organigramme. C'est encore lui qui devant le grand-rectangle décale Donadoni dedans, ce dernier tire en force juste au-dessus de la lucarne. Dino Baggio juste après mériterait de prendre une carte pour une semelle, heureusement sans dégâts. En infiltration D. Baggio veut armer son pied mais Irwin vient sauver. Ensuite Donadoni et Townsend, les deux fois font des frappes moyennes ! L'heure de jeu est passée depuis un moment et on voit pas comment la Squadra va revenir ? Signori dans la surface désaxé se faufile entre trois adversaires, il allume mais Bonner réalise une parade importante. La possession est nettement en progression pour l'Italie tandis que l'Irlande a fortement reculée, campant dans ses seize mètres. Demi-volée lointaine de Roberto Baggio, ça manque totalement la cible ! McAteer va entrer pour son anniversaire. Houghton tente une frappe instantanée, c'est stoppé par Pagliuca suite à un long ballon rabattu par Townsend. Signori et Donadoni sur les ailes réactivent le jeu italien mais leurs centres ne donnent rien. Action irlandaise à gauche avec Keane et Townsend, le centre en retrait arrive à hauteur du penalty ou Coyne laisse passer pour que Sheridan puisse tester sa frappe du droit, le ballon fouetté va taper la transversale ! Les contres irlandais font mal, McAteer fait une belle apparition. Quinze minutes, ça sent le roussi pour l'Italie. Corner au second poteau sur Townsend qui oblige de la tête Pagliuca à un arrêt compliqué (ce n'était pourtant pas cadré). Tir écrasé de Donadoni, sa posture était peu idéale. McAteer amène de la vitesse en reconversion sur la droite. Jaune pour Irwin. Le milieu Berti remplace l'attaquant Signori cela suppose une modification tactique. Le public irlandais redouble de furia et joie à l'approche des cinq ultimes minutes. Tir au-dessus de Roberto Baggio des 20 mètres. L'Italie veut jeter ses dernières forces mais l'organisation défensive, les gestes des arrières sont irréprochables tout est cadenassé. Coyne cède sa place au vétéran Aldridge. Des dernières phases arrêtées italiennes sont dégagées par la défense dans le temps additionnel. En conclusion, l'Irlande remporte son 1er match en Coupe du Monde de façon somme-toute méritée. Méritée parce que à leur bonne habitude, ils aiment donner du fil à retordre aux grosses écuries du foot européen avec une solide organisation, des contres vifs et une combativité de chaque instant, ils se sont procurés les meilleures occasions alors qu'ils ont été menés quasi 90 minutes. L'Italie aura du boulot dans ce groupe qui ne comporte pas de « petites » nations, la Squadra est déjà en difficultés.

Homme du match : Andy Townsend

Deux choix se détachaient dans ce match d'abord Phil Babb qui comme tous les autres défenseurs a été intransigeant derrière, gagnant chacun de ses duels, rapide, costaud et malin. Le capitaine Townsend a énormément harcelé pour récupérer ou stopper les attaques italiennes, mais il a souvent aussi remonté le ballon aux avant-postes, allant même jusqu'à porter le danger lui-même aux abords de la surface, il est vraiment l'âme de cette sélection irlandaise, le leader.

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