Match 29
Demi-finales
26 juin 1996
Old Trafford, Manchester (43,877)
France – République Tchèque 0-0 a.p. 0-0 t.a.b. 5-6 (Arb ; Leslie Mottram, ECO)
Buts : Zidane (1-0), Kubik (1-1), Djorkaeff (2-1), Nedved (2-2), Lizarazu (3-2), Berger (3-3), Guérin (4-3), Poborsky (4-4), Blanc (5-4), Rada (5-5), Pedros (5-5), Kadlec (5-6)
1 Bernard Lama (PSG, 33)
15 Lilian Thuram (AS Monaco, 24) J > 83'
12 Bixente Lizarazu (Gir. Bordeaux, 26) J
5 Laurent Blanc (C) (AJ Auxerre, 30)
6 Vincent Guérin (PSG, 30)
20 Alain Roche (PSG, 29) J
8 Marcel Desailly (AC Milan, 27)
9 Youri Djorkaeff (PSG, 28)
10 Zinédine Zidane (Gir. Bordeaux, 23)
11 Patrice Loko (PSG, 26)
14 Sabri Lamouchi (AJ Auxerre, 24) > 62'
Remplaçants
2 Jocelyn Angloma (FC Torino, 30) < 83'
18 Reynald Pedros (FC Nantes, 24) < 62'
Sélectionneur Aimé Jacquet
1 Petr Kouba (Sparta Prague, 27)
15 Michal Hornak (Sparta Prague, 26)
20 Pavel Novotny (Slavia Prague, 22)
19 Karel Rada (Sigma Olomouc, 25)
4 Pavel Nedved (Slavia Prague, 23) J
5 Miroslav Kadlec (FC Kaiserslautern, 32)
6 Vaclav Nemecek (C) (Servette de Genève, 29) J
7 Jiri Němec (Schalke 04, 30) > 84'
8 Karel Poborský (Slavia Prague, 24)
10 Radek Drulak (Petra Drnovice, 34) > 70'
17 Vladimir Smicer (Slavia Prague, 23) > 46'
Remplaçants
12 Lubos Kubik (Petra Drnovice, 31) J < 84'
18 Martin Kotulek (Sigma Olomouc, 26) < 70'
14 Patrik Berger (B. Dortmund, 22) < 46'
Sélectionneur Dusan Uhrin
Résumé
Ce France – République Tchèque risque d'être intéressant. La France fait office de favorite de part son parcours globalement plus convaincant que son adversaire mais attention car l'équipe tchèque partait aussi comme outsider face à l'Italie et le Portugal mais l'a finalement emporté. Cependant Dusan Uhrin doit faire avec de nombreux changements Suchoparek et Latal suspendu, Kuka et Bejbl absents si bien que plusieurs joueurs alignés vont jouer leurs premières minutes du tournoi ! Côté français l'absence remarquable est celle du capitaine Deschamps, Karembeu sort aussi du onze pour Lamouchi et Roche. Les Bleus mettent de l'impact tout de suite, Zidane est très présent au ballon en ce début de partie, essayant de distribuer, d'orienter le jeu à sa guise. Les tchèques quant à eux dans ces cinq premières minutes avancent posément. Une entame équilibrée ponctuée par du déchets des deux côtés, des passes imprécises. Vers la 10e la République Tchèque semble subrepticement prendre le dessus. Premier tir au but à la 14e, complètement raté par Smicer, cela sort même en touche ! La France ne tarde pas à se reprendre, vers la fin du quart d'heure elle s'installe dans la moitié adverse mais n'approche pas du grand-rectangle. Côté tchèque le joueur qui orchestre le jeu est Kadlec de son poste de défenseur central, c'est l'élément touchant le plus le cuir. Vingt minutes, toujours pas la moindre petite occasion. Tir de Drulak, trop excentré en bord de rectangle, ça fuit nettement le cadre. Sur deux entrées dans la surface tchèque, on ne se trouve pas entre Loko et Djorkaeff. La moitié de la période est passée. Centre a ras de sol de Poborsky vers le petit-rectangle, dangereux mais aucun équipier pour reprendre, c'est Blanc qui dégage. Envoi à distance de Lamouchi pas cadré puis tir trop croisé de l'intérieur de la surface de ce même Lamouchi qui est signalé hors-jeu. Une demi-heure serrée mais peu convaincante de part et d'autre, la prudence est de mise. Depuis sa moitié Poborsky fait sauter le cuir vers Drulak qui évite le hors-jeu pour partir seul au but, le juge de ligne ne devrait pas lever son drapeau car il est clair que l'attaquant tchèque n'était pas hors-jeu ! Nouveau envoi de Smicer d'en dehors du rectangle, encore dévissé. Laurent Blanc dans un contact lors d'une course se fait mal, mais ça devrait aller. Les tchèques trouvent quelques solutions sur plusieurs ballons verticales, dans des espaces limités pourtant notamment avec Poborsky. Tir de Desailly suite à une percée de sa part, c'est un peu écrasé et surtout pas cadré. Faute de Thuram qui charge dans les airs le dos de Smicer, les deux hommes sont K.O. mais seul Thuram le fautif se relève après réflexion l'arbitre averti le latéral droit français ; tandis que Smicer est évacué en civière directement au vestiaire ! Patrik Berger est prêt rapidement pour monter au jeu mais bizarrement Uhrin se rétracte, les tchèques jouent les trois dernières minutes à dix. Du coup, les français mènent le jeu durant celles-ci se qui inquiète le sélectionneur tchèque.
Faut espérer que cette seconde mi-temps sera plus excitante, les deux formations sont décidément plus habituées à évoluer en reconversion qu'à faire le jeu dans le camp opposé. Berger est bel et bien monté au jeu pour préciser. Déjà un arrêt de jeu lorsque Loko « attendrit » le tendon d'Achille de Nedved ; beaucoup de petites fautes en ce début de mi-temps. Blanc passe près d'une carte à la 49e, pour une intervention limite. Ca ne joue pas beaucoup au football dans ces cinq premières minutes parce qu'entre les fautes françaises et le déchet des deux équipes, on ne voit pas grand-chose. Fort décousue cette période. Tir de Drulak lancé dans la surface française, le premier cadré mais pris par Lama à l'aise. Entre la 50e et la 55e, la République Tchèque a l'ascendant, jouant dans la partie adverse. Corner passant au-dessus de la zone dans les seize mètres ou les joueurs sont agglutinés, cela atteint derrière Zidane qui ne cadre pas sa frappe, assez maladroite par ailleurs. La possession globale est sans doute en train de tourner en faveur de la Tchéquie ; en 1ère mi-temps c'était 53% pour la France. Hors-jeu valable cette fois de Drulak qui reçoit une passe en or dans le rectangle de Lama, dommage pour lui. À la 61e, la plus belle possibilité du match est pour Djorkaeff qui tente une frappe tendue environ des 18 mètres, cela va ricocher sur la barre transversale, Kouba était battu à priori. Reynald Pedros comme lors de chaque rencontre (ou presque) entre au jeu. Zinédine Zidane déborde à droite, coincé le long de la ligne il parvient pourtant à centrer juste un peu avant le point de penalty ou Djorkaeff à la volée ne passe pas loin de cadrer, ça retombe sur le toit du but, c'était ingénieux ; troisième opportunité française de suite toujours avec Djorkaeff qui sur une phase par la droite au seuil du rectangle est tout proche de devancer la sortie de Kouba. Sur l'action suivante en face Berger s'échappe à droite dans la surface, il crochète largement Blanc qui se lance trop vite sur lui puis évite un autre défenseur (Lizarazu) mais son shoot est contré par un français revenu, là aussi il y avait danger. Pedros à gauche sort une super passe en direction de Zidane qui pénètre dans les seize mètres, décalé un peu sur la gauche, le N°10 se précipite, frappant du droit dans une position peu évidente ce n'est pas pas cadré, il se devait de faire mieux. Ca s'emballe enfin ! Changement avec Drulak sortant pour Kotulek qui se place sur le flanc droit, c'est Poborsky qui monte d'un cran. Débordement de Berger à gauche qui centre au sol à la limite du grand-rectangle dans l'axe ou Nedved ouvre trop son intérieur du pied, ça file à côté là également il doit au moins cadrer. Il reste un quart d'heure avant des prolongations. Carte jaune adressé à Nedved, son 3ème de l'Euro ! Les lignes se desserrent au moment d'entrer dans les quinze dernière minutes, ce qui offre plus de facilités offensives. Les français à la 80e forcent des coups de coin mettant un petit peu de pression sur la défense, sans résultat mais les Bleus monopolisent le cuir, dominent aussi. Tir écrasé de Nedved de vingt mètres. Jocelyn Angloma entre au jeu pour Thuram, tandis que Nemec lui cède sa place à Kubik ; dans l'intermède carte jaune pour Nemecek. Youri Djorkaeff n'aura pas été aussi influent, en verve à la distribution que dans les rencontres précédentes. Encore cinq minutes ou la pression française exercée s'est relâchée, ça n'aura pas été long et efficace. On semble attendre les prolongations désormais, dans les deux, trois dernières minutes avant arrêts de jeu la République Tchèque possède le cuir. Frappe lointaine de Berger non cadré, en tribune même. Les deux minutes de temps complémentaires se servent à rien.
Loko donne le coup d'envoi des prolongations. Frappe à distance de Djorkaeff nettement au-dessus. Apparemment ce but en or donne plus d'envie aux français dans ces cinq premières minutes, Djorkaeff notamment semble s'être réveillé. Tir de Zidane aux seize mètres pris par facilement par Kouba en face c'est Kubik qui croise à ras de sol sur Lama. C'est Loko qui part seul à droite en direction de la surface mais joue mal le coup, Kouba attrape le tir raté, fort dévié. Lubos Kubik est averti stoppant Angloma à une vingtaine de mètres de son but. Le coup-franc français pas très intéressant est suivi par un autre pour les tchèques à 22/23 mètres, Kadlec tente de placer dans la lucarne mais la loupe assez nettement. Les hommes de Uhrin réagissent a ces dix minutes de domination française en élaborant plusieurs offensives. Belle intervention de Lizarazu lorsque Nedved croit partir au but par l'axe dans un couloir libre, le tackle du défenseur est impeccable à l'entrée du rectangle. Devant la surface français Poborsky tente un exploit personnel mais son tir est gêné par un des défenseurs situé face à l'attaquant. Pedros et Djorkaeff à la 110e cherchent tous les deux le penalty sur la même phase, à priori il n'en est pas question. Ca joue dans la partie tchèque du terrain mais moins intensément que durant les dix premières minutes de l'extra-time. Centre tendu de Pedros vers son ancien coéquipier nantais Loko au petit-rectangle, Kouba l'attrape au vol. À cinq minutes des tirs au but la France remet de la pression sur plusieurs actions venant des flancs (notamment par Pedros), elles se finissent dehors ou dans les mains de Kouba. Des crampes pour Nemecek. Coup-franc donné au second poteau est loupé par Hornak, Blanc se jette en avant mais ne peut envoyer vers le cadre. Le danger se rapproche vraiment du petit-rectangle tchèque dans ces ultimes instants. L'arbitre refuse un penalty que Pedros cherche à nouveau sur un tackle hyper risqué d'un défenseur heureusement celui-ci ne touche pas le français qui se laisse bêtement tombé au lieu d'aller au contact et obtenir ce qu'il veut !
Les tirs au but vont-ils sourire une deuxième fois aux français ? Zidane ouvre le marquoir calmement puis Kubik égalise en plein milieu du but. Avec peu d'élan Djorkaeff redonne l'avantage aux Bleus avant que Nedved fasse 2-2 en contre-pied. Lizarazu en force, bien placé 3-2. Berger allume prenant aussi à contre-pied Lama. Le parisien Guérin loge son tir dans la lucarne, imparable tandis que le meilleur joueur du match s'avance, Poborsky ne craque pas pour faire 4-4. Laurent Blanc marque de justesse sous le bras de Kouba ! Rada lui place plus proprement 5-5. Reynald Pedros est le 1er tireur de la « mort subite » et se plante complètement en tirant au milieu du but ou les jambes de Kouba traînaient. Étrangement c'est Kubik qui s'avance pour donner la qualification alors qu'il a déjà tiré le sien ! Kadlec est rappelé, il ne tremble pas pour catapulter la République Tchèque en Finale. En conclusion, cette séance de tirs au but se conclut sur une petite surprise finalement avec cette qualification pour la Finale de la République Tchèque. La demi-finale a été extrêmement serrée, il n'y a aucune des deux équipes qui a su prendre le dessus sur l'autre très clairement jusqu'à peut-être les dix premières minutes des prolongations ou la France a fait un forcing peu efficace il est vrai ! Globalement, il y a eu très peu d'occasions et les deux ou trois meilleures ont été françaises (Drulak quant à lui a été empêché d'aller défier Lama à cause d'une erreur arbitrale, ce qui aurait pu être la plus belle occasion) mais de là à affirmer que la France méritait la finale il y à une marge à ne pas franchir.
Homme du match : Karel Poborsky
Peu de joueurs se sont réellement mis en valeur dans cette demi-finale. Encore une fois, c'est Karel Poborsky qui est sans doute le seul à avoir performé, malheureusement pour lui il n'a pas été énormément aidé par ses équipiers offensifs notamment en seconde période ou il a du beaucoup courir aux avant-postes pour rien. Néanmoins, il a tout de même pu démontrer une fois de plus ses qualités techniques. Zidane avait bien débuté la partie mais s'est évanoui par la suite tandis que Djorkaeff a eu vingt bonnes minutes en seconde période, faut aussi mettre tout de même le boulot intransigeant des défenseurs bien que très peu mis en difficultés.