Match 21
Groupe 3
19 juin 1996
Old Trafford, Manchester (53,740)
Italie – Allemagne 0-0 (Arb : Guy Goethals, BEL)
1 Angelo Peruzzi (Juventus, 26)
4 Amedeo Carboni (AS Roma, 31) > 76'
3 Paolo Maldini (C) (AC Milan, 27)
5 Alessandro Costacurta (AC Milan, 30)
8 Roberto Mussi (AC Parme, 32)
10 Demetrio Albertini (AC Milan, 24)
7 Roberto Donadoni (AC Milan, 32)
17 Diego Fuser (Lazio Rome, 27) > 81'
18 Pierluigi Casiraghi (Lazio Rome, 27) J
21 Gianfranco Zola (AC Parme, 29)
16 Roberto Di Matteo (Lazio Rome, 26) > 67'
Remplaçants
19 Enrico Chiesa (Sampdoria, 25) < 67'
15 Angelo Di Livio (Juventus, 29) < 81'
9 Moreno Torricelli (Juventus, 27) < 76'
Sélectionneur Arrigo Sacchi
1 Andreas Köpke (Ein. Francfort, 34)
4 Steffen Freund (B. Dortmund, 26)
5 Thomas Helmer (Bayern Munich, 31)
6 Matthias Sammer (B. Dortmund, 28)
7 Andreas Möller (B. Dortmund, 28) > 89'
19 Thomas Strunz (Bayern Munich, 28) J R
10 Thomas Häßler (Karlsruhe, 30)
18 Jürgen Klinsmann (C) (Bayern Munich, 31)
9 Fredi Bobic (VFB Stuttgart, 24)
17 Christian Ziege (Bayern Munich, 24)
21 Dieter Eilts (Werder Brême, 31)
Remplaçants
3 Marco Bode (Werder Brême, 26) < 89'
Sélectionneur Berti Vogts
Résumé
La Squadra vice-championne du monde est au pied du mur avant d'affronter la nation la plus impressionnante depuis le début du tournoi, l'Allemagne. Pour les hommes d'Arrigo Sacchi la victoire est indispensable car à Liverpool la République Tchèque peut aussi l'emporter, Carboni remplace Apoloni numériquement derrière tandis que devant Casiraghi et Di Matteo reviennent dans le onze. La Mannschaft d'ores et déjà qualifiée se permet quelques changements avec Freund, Bobic et Strunz qui ont déjà plusieurs minutes de jeu à leurs actifs dans cet Euro, la différence ne se verra certainement pas, tant l'effectif allemand est pléthoriquement qualitatif. Forcément vu le contexte les italiens attaquent dès les premières minutes. Beaucoup d'engagements dans les duels en ce début de partie. Le 1er tir est italien avec Fuser reprenant décalé aux seize mètres de demi-volée croisée un centre de Donadoni, Köpke plonge pour pousser en coup de coin. Carte jaune pour Casiraghi puis bourde de Sammer à la relance à quarante mètres de ses buts, il tire sur sur Casiraghi entrain de la presser, l'attaquant de la Lazio file alors au but, il dribble Köpke mais le portier germanique laisse traîner la jambe faisant tomber Casiraghi, penalty ! C'est Gianfranco Zola qui s'en charge mais voit son envoi très moyen stoppé par Köpke qui se rattrape (et aurait du recevoir la carte jaune) ! Certainement le 1er tournant du match, ce penalty était une aubaine pour la Squadra. Dix minutes menées par l'Italie, cela continue d'ailleurs. Thomas Strunz est averti. Les coup-francs s'accumulent pour l'Italie, notamment côté gauche chez Donadoni et Carboni. Autre relance ratée par Sammer sans conséquence, mais ce début de tournoi du joueur-clé de la Mannschaft est très compliqué. L'Italie évolue essentiellement sur la gauche avec Donadoni même si celui-ci abuse trop des passes à distance. Malgré sa domination la Squadra ne s'est pas encore créé de vraies occasions de but (hormis celle amenant le penalty). Casiraghi retombe mal sur un duel aérien, arrêt de jeu. Les allemands de temps en temps lancent une passe vers le surface adverse mais à la 20e ils prennent un peu plus de possession, remontant ainsi plus haut leur bloc. Séquence italienne alentours du grand-rectangle allemand avec deux centres dangereux de Donadoni, sur le 1er c'est Fuser dans un angle fermé dans le petit-rectangle qui croise trop parallèlement au but de demi-volée, occasion tout de même. Bizarrement le pourcentage de possession est de 50/50 malgré une impression de supériorité italienne dans ce domaine. Dans l'axe Fuser écarte sur Donadoni dans la surface, le centre-tir du milanais est boxé par Köpke ; dans la continuité de cette action essai au but de Fuser de loin cela passe un mètre à côté. Les défenseurs allemands à ce moment-là accaparent le cuir de plus en plus, au fil de la mi-temps jouant à la baballe derrière. Coup-franc côté droit joué par Möller, son centre à hauteur du 1er piquet est repris de la tête par Klinsmann qui ne cadre pas, mais c'était enfin une opportunité pour la Mannschaft. Le pressing des avants azzuris embête vraiment les relances ou tentatives de remontées de la défense allemande depuis cinq bonnes minutes, les mauvaises passes s'additionnent de façon alarmante à la demi-heure. Frappe de Donadoni désaxé, c'est puissant mais Köpke repousse des mains difficilement. C'est Donadoni qui est à la baguette dans cette première période. La fin de celle-ci est plus calme, on se cherche des deux côtés. Beaucoup de phases arrêtées dans ce match, on mise visiblement énormément sur ce type d'action pour faire la différence. Sur une récupération haute de Fuser, Casiraghi fonce au rectangle ayant pris de vitesse Eilts mais il doit se remettre dans l'axe pour espérer cadrer, Eilts tackle devant lui pour cesser le mouvement, l'attaquant laziale plonge devant Köpke cherchant la faute, il n'y a pas penalty ! Encore cinq minutes. Les allemands font tourner le cuir dans les trois dernières de celles-ci, forçant deux offensives et tentatives par Ziege et Sammer ne donnant cependant rien.
Ca repart avec une bonne offensive italienne passant de gauche à droite sur Fuser qui allume bien que fort déporté dans la surface, Köpke repousse à nouveau comme il peut ! Comme en début de partie la Squadra mène le bal, obligeant l'Allemagne à défendre fort en bloc bas. Coup-franc à quasi trente mètres botté en force par Möller passant de peu au-dessus, Peruzzi était dessus à priori. La Mannschaft a remonté un peu son ensemble au moment ou les supporters transalpins réagissent avec bonheur au changement de score favorable dans l'autre rencontre. Or la possession est passée aux allemands à la 55e, semble-t-il ? Tir de Carboni à distance qui s'enfuit du cadre au dernier moment. Les deux attaquants de la Juve Del Piero et Ravanelli s'échauffent. Le jeu est partagé maintenant, ça bagarre dans l'entrejeu. Thomas Strunz déjà averti en 1ère période est expulsé pour une seconde carte cela lui pendait au nez, il n'en était pas à ses premières fautes, autre moment-clé de ce choc. L'Italie entame un siège du grand-rectangle adverse mais les envois à distance de Fuser et Carboni sont contrés. Berti Vogts pour l'instant ne retouche pas à son dispositif, ni à son équipe. Contre-attaque italienne se finissant par une passe oblique au sol géniale de Zola pour Casiraghi dans le rectangle mais le buteur un peu en retard contrôle le cuir trop exporté sur la droite, il ne peut rien faire de concret du cuir. Enrico Chiesa va entrer tandis que Bobic est au sol après un solide tampon. On ne sort plus énormément de la moitié du terrain allemande depuis l'exclusion de Strunz. Depuis sa montée Chiesa se démène bien, il percute, tente des dribbles. La Squadra ne parvient toutefois pas à pousser l'Allemagne dans ses retranchements ou à la faute. Changement étonnant avec la sortie de Carboni pour un autre défenseur Torricelli ! Les azzuris campent devant le grand-rectangle mais n'y entrent quasi jamais, en position menaçante du moins. Changement poste pour poste avec Fuser (un peu usé) pour Di Livio. Arrigo Sacchi est hors de lui sur le bord. Double approximation de Eilts et Sammer qui profite presque à Casiraghi qui croit pouvoir s'offrir un face-à-face avec Köpke mais en duel avec le libéro de Dortmund, il chute en voulant une faute qui n'existe pas ! Le public italien fête un but russe à Liverpool qui les requalifie. Reste à peine trois minutes et Vogts prépare son 1er remplacement. Ca pousse côté italien, par la droite, on force des touches et même des corners mais ceux-ci ne mettent pas en embarras la défense allemande, ça défend bien et proprement. Tir de demi-volée de Donadoni, contré avant d'atteindre le but par Klinsmann. L'Italie est éliminée car finalement le République Tchèque à égaliser à Anfield Road. En conclusion, ce 0-0 élimine l'Italie pourtant vice-championne du Monde. La Squadra n'aura à aucun moment dans ce premier tour, dans le contenu été moins forte que l'Allemagne ou la Tchèquie mais deux erreurs individuelles, l'exclusion de Apolloni et le penalty manqué par Zola auront condamnés la sélection de Sacchi. Le coach transalpin doit aussi se remettre en question car plusieurs erreurs de casting ont eu lieu dans les trois rencontres (Zola était totalement à côté de ses pompes dans ce match) puis le manque d'audace dans ses remplacements est aussi en cause.
Homme du match : Dieter Eilts
Roberto Donadoni a été l'italien le plus inventif, proposant des choses intéressantes sur son côté gauche mais il lui a manqué le dernier geste. Côté allemand Köpke a sorti quelques balles chaudes ou même des frappes mais mon choix se porte sur le médian du Werder, Dieter Eilts. Celui-ci a énormément recoupé, interrompu des mouvements offensifs adverses puis après la carte rouge de Strunz, il a reculé en défense central et s'en est tiré à merveille. Joueur discret mais important d'autant plus qu'il a parfois du combler les manquements de Matthias Sammer.