Match 3
Groupe 2
11 juin 1998
Parc Lescure, Bordeaux (31,800)
Italie – Chili 2-2 (Arb : Lucien Bouchardeau, NGR)
Buts : 10' Vieri (1-0), 45+3' Salas (1-1), 50' Salas (1-2), 84' R. Baggio (2-2 Pen)
12 Gianluca Pagliuca (Inter Milan, 31)
3 Paolo Maldini (C) (AC Milan, 29)
4 Fabio Cannavaro (AC Parme, 24) J
5 Alessandro Costacurta (AC Milan, 32)
6 Alessandro Nesta (Lazio Rome, 22)
9 Demetrio Albertini (AC Milan, 26)
11 Dino Baggio (AC Parme, 26)
15 Angelo Di Livio (Juventus, 31) J > 61'
16 Roberto Di Matteo (Chelsea, 28) > 57'
18 Roberto Baggio (Bologne, 31)
21 Christian Vieri (Atl. Madrid, 24) > 71'
Remplaçants
14 Luigi Di Biagio (AS Roma, 27) < 57'
19 Filippo Inzaghi (Juventus, 24) < 71'
20 Enrico Chiesa (AC Parme, 27) < 61'
Sélectionneur Cesare Maldini
1 Nelson Tapia (Uni. Catolica, 31)
3 Ronald Fuentes (Uni. de Chile, 28)
4 Francisco Rojas (Colo Colo, 23) J
5 Javier Margas (Uni. Catolica, 29) > 63'
6 Pedro Reyes (Colo Colo, 25)
7 Nelson Parraguez (Uni. Catolica, 27) J
8 Clarence Acuña (Uni. de Chile, 23) J > 82'
9 Ivan Zamorano (C) (Inter Milan, 31)
11 Marcelo Salas (River Plate, 23)
15 Moises Villarroel (Santiago wanderers, 22)
20 Fabian Estay (Toluca, 29) > 81'
Remplaçants
10 José Luis Sierra (Colo Colo, 29) < 81'
14 Marcelo Ramírez (Colo Colo, 28) < 63'
19 Fernando Cornejo (Cobreloa, 29) < 82'
Sélectionneur Nelson Acosta (URU)
Résumé
Affiche intéressante entre les vice-champions, mais éliminé au 1er tour à l'Euro 96, italiens et le Chili. La Squadra dirigée par le père Maldini est sans réelle surprise, les meilleurs joueurs du Calcio sont présents et voit même le retour de Roberto Baggio qui sera même titulaire au détriment de Del Piero. Le Chili regoûte à la Coupe du Monde après une traversée du désert, emmené par un duo d'attaque que beaucoup de sélection jalouse « ZaSa » c'est-à-dire Ivan Zamorano et Marcelo Salas (tous les deux meilleurs buteurs de la phase éliminatoires Amsud) ; sinon derrière ces deux-là, le onze est composé par la crème du championnat chilien. Les sud-américains par le côté droit attaque déjà, dès la minute d'entame. De l'engagement dans les challenges, ça se bouscule, ça se frotte sec. C'est plutôt le Chili qui décide du sens du jeu dans ces cinq minutes, les chiliens veulent plus le cuir. Jaune pour Di Livio. Suite à un mouvement offensif placé des chiliens, une contre-attaque fulgurante s'enclenche via un long ballon vers l'avant, Roberto Baggio à une une vingtaine de mètres du but adverse en une touche met dans la course de Vieri dans l'axe, le Pichichi de la Liga (29 buts en 31 matchs toutes compétitions confondues avec l'Atletico Madrid) ne rentre pas dans la surface car il ajuste précisément à raz de terre au fond 1-0 à la 10e. Quelques secondes plus tard, c'est encore Vieri qui est lancé à l'intérieur de la surface sur une autre reconversion tout en verticalité mais déporté il ne peut mettre en danger Tapia qui capte son tir en deux fois. Depuis le but l'Italie a plus le cuir en sa possession ; les italiens défendent bien dans leurs trente derniers mètres, toujours le geste qu'il faut pour arrêter les adversaires dans ce quart d'heure. Roberto Baggio reçoit une passe dans la surface, il ne peut éliminer les deux défenseurs face à lui, le cuir traîne devant le petit-rectangle ou Di Matteo surgit, mais s'exportant trop il est contré au final l'envoi termine sur le toit du but. Les Azzuris en possession ont bien du mal à passer la médiane désormais tant les chiliens exercent un pressing intense, on est à la 20e. Des passes ou courses atteignent les deux rectangles vers la moitié de la période mais pas évident de se créer des occasions de buts. Centre de la gauche sur Zamorano qui remporte son duel aérien, envoyant ainsi le cuir vers le poteau gauche très près de la cage ou Salas ne peut repiquer celui-ci, cela décolle au-dessus ; plus belle possibilité chilienne. Du rififi entre un Zamorano très nerveux depuis le début et Albertini, le référée met le holà ! Nouvelle tentative au but de Vieri (la 4e) qui dans les seize mètres en demi-volée voit son ballon touché par deux opposants. Corner donné rentrant par R. Baggio sur lequel Tapia mis sous pression par plusieurs italiens en 1ère zone rate sa sortie du poing, le ballon sort en corner ; une faute est sifflée. Plus de fautes dans ce deuxième quart d'heure de jeu. Ca bataille dans l'entrejeu pour la domination, c'est à ceux qui seront les plus opiniâtres. Carte jaune pour Cannavaro. Tête non cadrée de Salas, c'était difficile de reprendre proprement au duel aérien avec Cannavaro. Il pleut sur Lescure vers la 33e alors que le Chili dicte le ton mais les Azzuris en perte de balle sont tout aussi agressifs sur les porteurs que les chiliens peuvent l'être. Bonne action de Di Matteo et R. Baggio, tout près d'offrir à Vieri un face-à-face avec Tapia qui avait bien anticipé pour venir cueillir le cuir devant le buteur transalpin. Roberto Baggio sur les rares ballons qu'il touche, régale par son aisance technique et son coup d'oeil. Durant les cinq dernières minutes avant le temps additionnel les deux équipes essaient de faire circuler et avancer, plus qu'au début, mais cela reste très compliqué ! Carte jaune adressée à Parraguez. Puis à la troisième minute du temps complémentaire, l'égalisation chilienne tombe grâce à Salas qui était aux aguets dans le petit-rectangle suite à un corner joué en deux temps vers Zamorano qui gagne son duel de la tête au penalty, le cuir va rebondir sur Acuna stationné aux six mètres, Salas se jette pour transpercer à bout portant Pagliuca 1-1. Il a été quasi impossible de développer un jeu construit dans cette mi-temps tant les pressings respectifs des italiens et chiliens sont intenses, cela donne beaucoup de rythme, de turnovers, les 22 joueurs vont-ils tenir l'entièreté du match ?
Faute de Di Livio, c'était à la limite d'un second carton pour le médian droit de la Juve ! 1-2 pour le Chili, doublé pour Marcelo Salas (meilleur joueur sud-américain de l'année 97, qui a signé à la Lazio), l'attaquant sur un saut impressionnant reprend de la tête une centre de la droite par-dessus Cannavaro l'envoyant à proximité du poteau inaccessible pour Pagliuca. Les premières minutes de cette mi-temps étaient en faveur du Chili qui jouait dans la moitié italienne. Acuna est averti ; arrêt de jeu car Roberto Baggio semble déguster. Action dangereuse dans le rectangle de Pagliuca amenée par Estay finalement repoussée mais cela prouve que l'Italie ne peut prendre le jeu à elle alors que le Chili a marqué depuis bientôt dix minutes. Changement avec Di Biagio remplaçant Di Matteo. Occasion pour R. Baggio, sur une déviation de Vieri à l'intérieur du rectangle le N°18 italien butte sur Tapia dans son face-à-face, le keep détourne du pied. Tir à distance de Di Biagio, c'est pas cadré. Une heure de jeu, on essaie de combiner pour pénétrer les seize mètres italien côté sud-américain. Long ballon en profondeur pour Vieri qui se retrouve quasi en duel avec le portier adverse, mais l'attaquant juge mal la chute du cuir devant lui et loupe son tir ; choc entre els deux joueurs. Pendant que Tapia est retapé par les soigneurs, Chiesa fait son apparition au jeu. Au tour de Margas de sortir, il est blessé. Le bloc chilien a reculé mais cela n'empêche pas les hommes de l'uruguayen Acosta de se porter à l'offensive de surcroit l'Italie ne parvient pas à prendre autoritairement la possession. Une faute légère donne un coup-franc à l'entrée du rectangle chilien, il faut deux plombes à celui-ci pour être frapper par Roberto Baggio dans le mur qui n'était pas à distance réglementaire ! Plus que vingt minutes et Cesare Maldini change de profil devant, Vieri cède sa place à un renard Pippo Inzaghi (27 buts inscrits pour sa 1ère saison sous le maillot de la Juventus). Cinq autres minutes viennent de passer sans occasions pour l'Italie, il n'en reste que quinze avant les arrêts de jeu ! La pluie fait sa réapparition, plus fine. Ballon retombant sur Roberto Baggio dans la surface dos au but, il réussit pourtant subtilement dans un petit trou à glisser le ballon dans l'infiltration aux six mètres de Inzaghi, mais l'avant-centre tire à bout portant sur la poitrine de Tapia. À quelques secondes d'intervalles Acuna et Estay sortent tous les deux. Double tentative de frappe de Villarroel, d'abord enroulée du coin du grand-rectangle, c'est bloqué mais un second essai est possible mais non cadré. Penalty pour la Squadra, Roberto Baggio à un mètre de la ligne latérale droite du grand-rectangle tente de centrer, le ballon touche la main d'un défenseur ; c'est sévère car bien que le chilien n'ait pas le bras le long du corps, il n'y a pas de geste flagrant vers le ballon ! Roberto Baggio transforme le coup de pied de réparation au sol 2-2. Après cette égalisation, l'Italie tient pour la 1ère fois la possession plus sérieusement. Coup-franc excentré donné par R. Baggio au centre du but ou Maldini frôle de la tête, Tapia lui boxe des poings mais cela arrive à Albertini qui face à deux défenseurs croise un peu trop sa frappe de l'intérieur du rectangle. Vilaine faute de Di Biagio, méritant une carte pour un pied haut sur Zamorano ; une première interruption des nombreuses qui ont lieu en cette fin de match, on ne joue plus beaucoup dans ces ultimes instants, le temps supplémentaire ne change rien à ce 2-2.En conclusion, on peut dire que ce point du match nul pour l'Italie est tirez-par-les-cheveux car globalement le Chili a montré un meilleur visage que l'Italie. Pourtant en 1ère période, les plus belles possibilités ont été italiennes mais déjà à ce moment-là le Chili était un cran au-dessus dans le contenu sans pourtant se créer énormément d'opportunités de buts heureusement pour eux qu'un Salas hyper efficace était présent dans la surface. Enfin il faut dire un mot à propos du penalty italien qui est discutable car le ballon de Baggio vient taper sur le bras du défenseur chilien qui ne fait pas de mouvement vers le cuir, c'est sévère.
Homme du match : Roberto Baggio
Avec deux buts de pur finisseur Salas était un choix mais on ne l'a pas tant vu que ça dans ce match. Du coup, on choix se porte sur l'unique élément de cette Squadra ayant vraiment amené un plus offensivement parlant, c'est-à-dire le revenant Roberto Baggio titularisé à la place de Del Piero. Il a apporté sa vision du jeu, sa technique en mouvement et ses coups de pied arrêté, il donne un brillant assist sur le but de Vieri et provoque le penalty qu'il convertit ensuite.