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Les Tournois de football

L'histoire des Coupes du Monde et d'Europe de football. Avec les résultats, effectifs et résumés signés par moi-même.

Match 28

Quarts de finale

25 juin 2000

Jan Breydel Stadion, Bruges (26,614)

Espagne - France 1-2 (Arb: Pierluigi Collina, ITA)

Buts: 33' Zidane (0-1), 38' Mendieta (1-1 Pen), 44' Djorkaeff (1-2)

 

1 Santiago Canizares (FC Valence, 30)

2 Michel Salgado (Real Madrid, 24) J

7 Ivan Helguera (Real Madrid, 25) > 77'

4 Josep Guardiola (FC Barcelone, 29) J

5 Abelardo (C) (FC Barcelone, 30)

18 Paco (Real Saragosse, 30) J

3 Agustin Aranzabal (Real Sociedad, 27)

10 Raúl (Real Madrid, 22)

9 Pedro Munitis (Rac. Santander, 25) > 73'

11 Alfonso (Bétis Séville, 27) J

16 Gaizka Mendieta (FC Valence, 26) > 57'

Remplaçants

17 Joseba Etxeberria (Ath. Bilbao, 22) < 73'

14 Gerard (FC Valence, 21) < 77'

20 Ismael Urzaiz (Ath. Bilbao, 28) < 57'

Sélectionneur José A. Camacho

 

16 Fabien Barthez (Manchester United, 28)

3 Bixente Lizarazu (Bayern Munich, 30)

15 Lilian Thuram (AC Parme, 28)

5 Laurent Blanc (Inter Milan, 34)

4 Patrick Vieira (Arsenal, 23)

7 Didier Deschamps (C) (Chelsea, 31) J

8 Marcel Desailly (Chelsea, 31)

21 Christophe Dugarry (Gir. de Bordeaux, 28)

10 Zinédine Zidane (Juventus, 27)

12 Thierry Henry (Arsenal, 22) > 81'

6 Youri Djorkaeff (FC Kaiserslautern, 32)

Remplaçants

9 Nicolas Anelka (Real Madrid, 21) < 81'

Sélectionneur Roger Lemerre

 

Résumé

Cet Espagne-France est l'affiche de ces Quarts de finale. Pourtant les deux sélections ont connu des parcours diamétralement opposés avec des Bleus très serein et organisé, la défaite face aux Pays-Bas n'aura certainement pas entamé la confiance des hommes de Lemerre; le coach surprend un peu en alignant Dugarry en pointe à la place du transparent Anelka. La Roja par contre a peiné pour accéder à ce tour, capable de marquer des buts mais en encaissant beaucoup trop aussi. Camacho convaincu par la prestation de Munitis le titularise ainsi que les outsiders Aranzabal et Paco derrière. La France est favorite mais avec cette équipe d'Espagne les matchs sont souvent fous ! Christophe Dugarry débute bien le match positionné à droite et Henry en pointe. À la 2e, Vieira reprend de la tête un coup-franc botté par Zidane du coin du grand-rectangle, c'était dangereux. Plusieurs offensives espagnoles par la gauche avec Munitis ont lieu dans ces cinq minutes de jeu. D'ailleurs l'Espagne déploie son jeu assez tôt mais la défense française n'est pas en péril. Zidane à l'air en inspiration ce soir, il a déjà sorti quelques grigris techniques. Cela dit en terme de conservation de balle les français ont tous du répondant et ils le démontrent tout de suite. Dix minutes ou il a été difficile de prendre à défaut les arrière-gardes, donnant beaucoup de changements de possesseurs. Frappe lointaine d'Henry après un effort solitaire, passe nettement à côté. Dans ce premier quart d'heure on remarque aussi que Raul évolue un cran plus bas qu'accoutumée presque en tant que N°10. Les Bleus doucement rééquilibre les débats notamment au niveau de la possession après cinq minutes au crédit des ibères. Première possibilité intéressante à la 10e sur une touche à droite, Deschamps parvient à donner un centre après avoir battu son opposant direct, cette passe atteint Dugarry qui de la tête loupe complètement le cadre mais c'était chaud quand même ! L'attaquant sur cette action a pris un sérieux coup dans le nez, il saigne abondamment et sort plusieurs dizaines de secondes. Poussée côté gauche de l'Espagne, via Munitis lancé dans un gros duel face à Thuram, avant la 20e. Là-dessus coup-franc excentré à gauche donné par Guardiola, Barthez boxe car ça prenait la direction de sa lucarne. Les français par Dugarry notamment, placent des attaques jusque dans la surface adverse à la 20e. Occasion espagnole venue de deux passes verticales de Guardiola et Alfonso sollicitant Raul vers le but dans l'axe, l'attaquant se désaxe légèrement pour se donner un angle mais sa frappe en feuille morte et claquée par Barthez, belle parade mais Raul ne pouvait-il pas encore s'avancer un peu ? L'Espagne tente de mettre de la verticalité dans ses passes, mais se fait avoir plusieurs fois au hors-jeu dans cette demi-heure de jeu ! Action individuelle de Munitis déroutant Thuram, à peine entré dans la surface l'attaquant ne cadre pas son envoi raz de terre. Puis vient un énorme raté pour la France, ça démarre côté gauche avec Dugarry (passé sur ce flanc) qui réussit à s'infiltrer entre deux adversaires pour donner un quasi caviar à Zidane étrangement esseulé au point de penalty, mais le N°10 shoote à côté du ballon alors qu'il était seul face à Canizares ! À la 33e sur un coup-franc idéalement situé à près de vingt cinq mètres, Zidane enroule par-dessus le mur droit devant lui en lucarne, Canizares ne peut pas toucher 0-1, sur ce coup de patte magistral. Quel va être l'attitude de l'Espagne maintenant ? Il fallait une phase arrêtée pour débloquer cette partie serrée. Didier Deschamps à la 35e pourrait prendre une carte pour une faute, l'arbitre lui laisse sa chance. Les espagnols reprennent leur dessein d'avant ouverture du score, mais cela reste compliqué de déloger les défenseurs français. Penalty pour l'Espagne ! Sur une phase axiale dans un premier temps écartée vers Munitis décalé à gauche et pénétrant dans les seize mètres, Thuram arrive sur lui mais le fauche grossièrement ! Gaizka Mendieta répare en égalisant d'un contre-pied 1-1. À la 40e séquence espagnole ou les hommes de Camacho mettent la pression autour et dans le rectangle français cependant les défenseurs à nouveau interdisent l'accès à une position de tir. La France à chaque fois répond par une offensive. But pour la France à la dernière minute, c'est Vieira par l'axe sur une course vient butter au niveau de l'arc-de-cercle sur la défense centrale, il transmet donc à sa droite sur Djorkaeff jouissant d'un peu trop de largesse, l'attaquant décoche une frappe du droit au premier piquet dans la lucarne 1-2. Un score nul aurait mieux reflété cette mi-temps mais on sait la défense espagnole friable, extrêmement même depuis le début du tournoi. Une mi-temps marquée par deux duos médian axial/ailier gauche, Helguera/Munitis et Zidane/Dugarry, les quatre meilleurs joueurs.

Dès la première minute l'Espagne amène un danger devant Barthez, Munitis tout à gauche donne un court centre au petit-rectangle ou Alfonso ne réussi pas à contrôler, le portier français saute sur le cuir mais relâche sur Helguera qui ne peut toucher. L'Espagne persévère avec son jeu de possession, cherchant à s'implanter dans les cinquante mètres français. À la 50e phase intéressante bleue amenant le danger dans la surface espagnole mais Thuram sur son centre en retrait ne touche personne ensuite le tir de Vieira est croqué dans la continuité de l'action précédente. Le jeu se stabilise à la médiane dans les deux, trois minutes suivantes aux environs de la 50e. Sur un coup-franc excentré Guardiola envoie le cuir vers le petit-rectangle français mais à la retombée aucun espagnol ne se présente devant le but pour l'expédier au fond, c'est dégagé ! Premier carton donné à Alfonso. Plus de fautes dans ces dix minutes de jeu que durant les quarante cinq premières. Changement avec la sortie de Mendieta, Camacho a raison de mettre du poids en pointe de l'attaque avec Urzaiz mais Mendieta devait-il être sacrifié ? Mais il faut une cible aux trop rares actions espagnoles. Entre la 57e et 60e la France tient le cuir et son bloc-équipe remonte d'un cran. Patrick Vieira est averti probablement pour l'accumulation de ses fautes, Deschamps lui est jauni également mais pour rouspétances à l'heure de jeu. L'Espagne s'obstine côté gauche. Guardiola prend une carte jaune à son tour. La Roja essaie une nouvelle fois de prendre pied dans la moitié adverse, elle obtient plusieurs coups de pied arrêtés dans ce moment du match mais qui sont assez mal tirés. Carton pour Salgado. Dans cette seconde période, c'est Djorkaeff au niveau de l'activité offensive qui a repris le flambeau de Dugarry. Attention Salgado pourrait être mis dehors après avoir accroché fautivement Lizarazu aux abords du rectangle à gauche, l'arbitre lui laisse une chance comme à Deschamps plus tôt ! Suivent deux phases arrêtées sur lesquelles la France cherche l'accès à la surface par Zidane mais c'est repoussé. Corner en hauteur replongeant devant le cadre mais Abelardo passe juste en-dessous; sur la relance le jeu part sur le flanc gauche ou Henry croit pouvoir filer vers le rectangle espagnol mais est retenu par Paco qui est dernier homme, heureusement pour l'Espagne c'était fort sur le côté et pas dans l'axe, ce sera juste une carte jaune ! Tir de Guardiola à plus de vingt mètres dévié par un défenseur nettement au-dessus en coup de coin. Pedro Munitis qui a clairement faibli en cours de match sort pour le vivace Etxeberria. À l'approche du dernier quart d'heure, il n'y a plus énormément d'occasions de but. Bon centre de Etxeberria à mi-hauteur sur lequel Alfonso au petit-rectangle arrive un chouïa trop tard. Tir contré de Vieira aux dix huit mètres sur une belle action de Zidane et Djorkaeff. Ivan Helguera cède sa place à un milieu plus offensif, le jeune espoir de Valence FC, Gerard. Avant la 80e le jeu, territorialement, se replace clairement dans la partie française (ce qui est logique) mais sans que l'Espagne ne puisse créer du danger. Tentative anecdotique de lob de plus de trente mètres de Zidane, bien trop haut derrière le but. On pense d'abord que Dugarry dont les saignements de nez ont recommencé va sortir pour Anelka, mais Lemerre se rétracte et sort Henry à la 82e. Coup-franc à près de vingt cinq mètres botté par Djorkaeff sur lequel Canizarès doit se détendre au sol jusqu'à son poteau car c'était cadré. Faute de Zidane tout près de son rectangle, donnant un coup-franc bien placé mais totalement gâché par Raul ! On ne sent pas l'Espagne capable de recoller ? À moins d'un coup du sort. Long arrêt du jeu pour Barthez, gagnant des longues secondes malgré les protestations de Guardiola et Raul. Très actif Etxeberria depuis son entrée. Les Bleus en cette toute fin de match reste bien organisés, étant assez peu bousculés. Pourtant un penalty tombe de nulle part, Barthez hors de ses perches plonge sur un ballon allant sortir mais lâche sa prise, Abelardo (qui avait déjà provoqué le penalty décisif en poule) s'intercale entre le cuir et le gardien qui accroche son pied, penalty. C'est Raul qui a l'égalisation au bout du pied à la 90e minute, mais l'attaquant du Real Madrid malgré le contre-pied envoie le cuir au-dessus de la lucarne ! L'Espagne est défaite. Centre d'Alfonso de la gauche vers Urzaiz un peu avant le second poteau passant devant Lizarazu mais même à bout portant l'attaquant frappe de la tête pardessus la barre ! Un penalty raté et cette grosse occasion manquée, l'Espagne ne peut pas marquer dans de telles conditions ! 92e la France a deux actions dans le coin droit adverse mais les deux centres sont imprécis ou alors il manque quelqu'un pour finir ? Les arrêts de jeu se déroulent essentiellement dans la moitié de terrain espagnole avec des coups de pied arrêtés. En conclusion, la France retrouvera le Portugal en demi-finale. La différence entre les français et les espagnols dans ce match aura résidé principalement dans le fait que les Tricolores savent être efficace aux bons moments, ils sont réalistes contrairement aux ibères, pour un même nombres d'offensives et d'opportunités la France inscrira plus de buts que l'Espagne. Le tournant de ce match à lieu tardivement avec ce penalty à la 90e minute raté par Raul; qui sait ce qu'il se serait passé en prolongations ? Enfin il faut dire un petit mot sur la "gentillesse" de Mr. Collina qui aurait eu de quoi exclure plusieurs éléments du match mais ne l'a pas fait, Salgado et Deschamps pour abus de cartes et peut-être même Paco ?

Homme du match: Zinédine Zidane

Il y avait du choix concernant la désignation d'un homme du match, aussi bien du côté espagnol que français. Le meneur de jeu des Bleus, surtout en 1ère période, a réalisé un récital de technicité, quasi impossible de lui prendre la balle et perçant plusieurs fois la ligne des milieux adverses, il débloque la situation par un magistral coup-franc. D'autres joueurs ont brillé durant ces 90 minutes, Vieira imposant sa présence physique dans l'entrejeu, Dugarry et Munitis sur leurs ailes gauche respectives ont été intenables (mais ce sont éteints tous les deux en cours de partie), Helguera ou encore Djorkaeff en seconde mi-temps sont également à féliciter.

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