Match 31
Finale
2 juillet 2000
De Kuip, Rotterdam (48,100)
France - Italie 1-1 a.p. 2-1 (Arb: Anders Frisk, SUE)
Buts: 55' Delvecchio (0-1), 94' Wiltord (1-1), 103' Trezeguet (2-1 But en or)
16 Fabien Barthez (Manchester United, 28)
3 Bixente Lizarazu (Bayern Munich, 30) > 86'
15 Lilian Thuram (AC Parme, 28) J
5 Laurent Blanc (Inter Milan, 34)
8 Marcel Desailly (Chelsea, 31)
4 Patrick Vieira (Arsenal, 23)
6 Youri Djorkaeff (FC Kaiserslautern, 32) > 76'
7 Didier Deschamps (C) (Chelsea, 31)
21 Christophe Dugarry (Gir. de Bordeaux, 28) > 58'
10 Zinédine Zidane (Juventus, 27)
12 Thierry Henry (Arsenal, 22)
Remplaçants
11 Robert Pirès (Ol. Marseille, 26) < 86'
13 Sylvain Wiltord (Gir. de Bordeaux, 26) < 58'
20 David Trezeguet (AS Monaco, 22) < 76'
Sélectionneur Roger Lemerre
12 Francesco Toldo (Fiorentina, 28)
3 Paolo Maldini (C) (AC Milan, 31)
4 Demetrio Albertini (AC Milan, 28)
15 Mark Iuliano (Juventus, 26)
13 Alessandro Nesta (Lazio Rome, 24)
11 Gianluca Pessotto (Juventus, 29)
5 Fabio Cannavaro (AC Parme, 26) J
14 Luigi Di Biagio (Inter Milan, 29) J > 66'
20 Francesco Totti (AS Roma, 23) J
21 Marco Delvecchio (AS Roma, 27) > 86'
18 Stefano Fiore (Udinese, 25) > 53'
Remplaçants
10 Alessandro Del Piero (Juventus, 25) < 53'
16 Massimo Ambrosini (AC Milan, 23) < 66'
19 Vincenzo Montella (AS Roma, 26) < 86'
Sélectionneur Dino Zoff
Résumé
La France part avec un léger avantage au niveau des pronostics, mais l'Italie a prouvé qu'elle pouvait faire déjouer à peu près n'importe quel adversaire qui la dominerait en sortant les Pays-Bas en demi. Pour les deux sélectionneurs les questions concernent les lignes offensives ou aucun joueur ne s'est installé véritablement comme indéboulonnable. Lemerre aligne donc devant le trio Dugarry, Djorkaeff et Henry, au détriment d'un Anelka très effacé. Tandis que Zoff remet en poste Totti et sort Inzaghi également insuffisant, et nous sort la surprise du chef en la personne de Delvecchio très convaincant lors de ses montées au jeu notamment en demi-finale et équipier de Totti en club; il faut noter aussi la suspension de Zambrotta, l'élément polyvalent Pessotto le remplace. La Finale débute par plusieurs longues passes d'un camp à l'autre. Thierry Henry amène une opportunité à Dugarry, celui-ci est contré immédiatement. Impulsion italienne avec obtention de deux coups de coin sur lesquels tous les français défendent; sur le second d'entre eux Totti ne touche pas de la tête la balle face au but, c'était chaud tout de même. Des premières sans observation, cela attaque des deux côtés. Djorkaeff écarte sur Henry à droite qui depuis l'aile balance son ballon en direction du cadre et son envoi va taper l'extérieur du poteau surprenant ainsi Toldo, c'est un peu chanceux ! Le jeu a plutôt tendance à se passer dans la partie italienne, ce n'est pas franc. À droite Fiore donne un beau centre par-delà le second piquet ou Delvecchio s'élance pour toucher, c'était compliqué comme geste, il ne cadre pas du tout. En face, réponse française avec une phase de Dugarry à gauche, le centre arrive sur Djorkaeff qui est bloqué après son contrôle. On essaie de percer les lignes côté français, avec Deschamps et Vieira, c'est positif. Après dix minutes les italiens ont fait plus que jeu égal avec les hexagonaux. Mark Iuliano se fait mal à la main dans un contact. Quelques secondes plus tard, Lizarazu passe près d'être jauni. La possession entre la 10e et 15e passe aux transalpins et finalement la Squadra dicte le jeu, obligeant même la France a reculer. Coup-franc éloigné du but sur lequel Albertini tente sa chance directement, ça retombe sur le toit du but sans inquiéter Barthez. Cette légère supériorité italienne du début est due aussi au pressing sur les porteurs de balle. Tir à distance de Deschamps, bien trop haut. Vingt minutes. Dugarry dans la surface pour la deuxième fois est bloqué sur une tentative de sa part; qui donne le premier corner français, sur celui-ci Desailly va au duel aérien avec Toldo, le choc est costaud et la balle retombe hors du cadre. Plusieurs joueurs réussissent leurs débuts de finale, par exemple Albertini, Henry, Dugarry ou encore Fiore. Les Bleus ont rééquilibré les débats. Côté italien on cherche peut-être trop précipitamment les passes vers Delvecchio fort isolé devant. Des pertes de balle entre les avants français durant les dernières minutes, ils ne se comprennent pas. Carton jaune pour Di Biagio pour une grossière intervention sur Henry. Demi-heure de jeu avec un coup-franc donné au-delà du second poteau par Djorkaeff à droite, un cafouillage s'en suit pour être mis dehors. Didier Deschamps touche plus le cuir que Zidane dans cette mi-temps. Un peu plus de fautes soudainement dans ce troisième quart d'heure, rien de bien méchants toutefois. Les italiens défendent bien en équipe et individuellement dans leur boîte, étant très proche de leurs opposants. Henry reçoit une passe sur la gauche, l'attaquant revient à l'intérieur du jeu ou il frappe du droit, c'est écrasé mais intercepté par Djorkaeff qui traînait là, celui-ci en équilibre précaire tire dans les mains de Toldo, sans soucis pour le keep. La France domine cette fin de période. C'est un gros duel entre Desailly et Delvecchio depuis le coup d'envoi. Carte jaune pour Cannavaro, à nouveau une faute sur Henry; le coup-franc excentré est pour Zidane qui l'envoi bien au-dessus du cadre alors qu'il aurait mieux valu de le jouer dans le tas. Sur cette phase arrêtée, on remarque que Marcel Desailly est coupable d'un coup de coude volontaire et violent sur Cannavaro, ce qui aurait du lui coûter une carte rouge ! Situation sérieuse dans les seize mètres français mais Blanc dégage in extremis devant Totti à l'affût au petit-rectangle. Les italiens dans les deux dernières minutes poussent. Christophe Dugarry qui a le nez fracturé depuis une rencontre précédente reçoit un dégagement au plein dessus !
Après une mi-temps globalement partagée et ou les deux équipes se sont contrées tactiquement parlant, dans quel sens cela va tourner dans ces 45 minutes ? Première action intéressante est française avec Djorkaeff et Zidane qui donne dans la course d'Henry par l'axe, mais pris entre les défenseurs centraux, il est empêché d'aller défier Toldo. Nesta pourrait voir jaune à cause d'une faute sur Zidane. Puis Henry en percussion à gauche, élimine deux défenseurs, il va au bout de son mouvement jusqu'au six mètres ou il donne en retrait sur Zidane, trop court devant le but, peut-être la plus belle opportunité du match ? Marco Delvecchio est toujours fort esseulé au front, c'est encore plus net en cette mi-temps, mais il se débrouille plutôt bien. La France a pris le jeu à son compte maintenant, dirait-on ? Montée de Del Piero à la place de Fiore, pour mieux soutenir Delvecchio. Centre de Maldini détourné par Blanc avant d'atteindre Delvecchio en pointe, c'était dangereux. Au tour de l'Italie de s'activer; les deux formations ont leurs moments de domination dans ce match. Coup de coin joué court à droite, Albertini donne à Totti qui talonne sur l'aile à Pessotto qui adresse un assist pile devant le but à Delvecchio qui fusille du plat du pied Barthez, 0-1. Des changements se préparent côté français, le premier sera Wiltord pour Dugarry. Lilian Thuram est averti à son tour. Dans l'axe, Totti trouve Del Piero décalé à gauche à la limite du hors-jeu, l'attaquant se présente dans la surface mais croise (rate) son tir ! Les Bleus tiennent logiquement le cuir mais sont systématiquement bloqués. Coup-franc de Zidane à droite sur Thuram qui ne peut cadrer correctement sa reprise de la tête. Pour le moment les contres italiens sont plus périlleux que les offensives françaises. Déviation de Zidane dans la surface trouvant Wiltord à gauche du petit-rectangle, l'attaquant essaie de tirer au premier piquet ou Toldo couvre bien et dégage. Tir non cadré de Lizarazu puis Di Biagio de l'autre côté écrase le sien, Barthez ramasse le cuir. Massimo Ambrosini va rentrer. 65e minute, le jeu est installé dans les cinquante mètres italiens mais les français peinent vraiment à se créer des opportunité. Tirage de maillot de Nesta sur Henry, on était dans le rectangle, c'est sifflable ! Coup-franc de Zidane envoyé au second poteau ou Henry attrape au passage mais l'attaquant lui aussi butte sur Toldo venu fermer l'angle. Toutes les actions françaises passent par ce coin là, l'intérieur gauche du rectangle. Totti à la lutte à plus de trente mètres parvient à faire sauter vers Delvecchio entrant dans la surface, il frappe dans sa course mais cela se dévisse trop et finit dans le filet latéral. Patrick Vieira est tout de même en souffrance dans ce match. Gaspillage sur une phase arrêtée frappée directe par Totti. Devant les italiens veulent combiner lors des reconversions, ils le font plutôt bien. Dernier quart d'heure ou la France ne domine plus réellement, Lemerre pense remédier à cela avec l'entrée au jeu de Trezeguet pour Djorkaeff. Il y a d'autres actions côté gauche pour la France. De plus en plus de challenges purement physique en cette fin de rencontre. Tout le monde défend chez les italiens, les français accentuent la pression mais ne proposent que très peu de tentatives au but. Tête manquée d'Henry sur un centre, Toldo la prend à l'aise. La Squadra tient le bon bout ! Encore des centres pour les français qui traversent le rectangle italien sans inquiéter Toldo. Phase passant de gauche à droite avec Ambrosini qui trouve Del Piero pénétrant dans les seize mètres décalé à gauche, son tir au sol est moyen et stoppé du pied par Barthez. Cinq minutes à jouer. Robert Pirès remplace Lizarazu, latéral gauche bien plus offensif et Montella supplée son équipier de club Marco Delvecchio. Les Azzuris veulent tenir la balle proprement pour éviter un rush adverse. De la fatigue dans les deux camps. Début du temps additionnel, quatre minutes. Grosse présence française dans les seize mètres de l'Italie pour ces ultimes instants. Occasion annulée pour Trezeguet qui avait vu son tir au poteau écarté par Toldo, il avait poussé Cannavaro. Et alors qu'il ne reste qu'une quarantaine de secondes de jeu sur un dégagement de Barthez loin devant, Trezeguet gagne son duel aérien, déviant sur sa gauche à Wiltord qui accélère dans les seize mètres totalement excentré mais qui glisse une frappe, dans un angle très fermé sous le bras de Toldo 1-1 !
La France revient de très loin et aux débuts des prolongations semble même avoir l'avantage mental, mais elle doit se réorganiser avec tous les éléments offensifs présents dorénavant. La possession est française et positive. Tir raté d'Henry décentré dans le rectangle puis action de Zidane et Henry à gauche qui voit sa passe en retrait repoussée sur Pirès aux seize mètres qui frappe au centre du but ou Toldo capte en deux fois, il est touché au visage par Trezeguet ayant cru pouvoir saisir le cuir, pas bien grave. Tir de Del Piero aussi à la limite du rectangle mais cela file nettement au-dessus. Les italiens sont moins enfoncés vers la 97e, 98e. Beau coup-franc pour les Bleus à un peu plus de vingt mètres mais Zidane cette fois-ci loupe nettement le cadre ! L'Italie place à nouveau des offensives, mais trop lentes. Centre de Pirès loin au second poteau ou Zidane tente une volée acrobatique qui ne prenait pas la direction du but et en plus est déviée par Maldini en coup de coin. Enfin sur une perte de balle côté gauche français, Pirès part sur son aile en percussion, habilement il donne un court centre à mi-hauteur en retrait vers Trezeguet, fort libre l'attaquant français réalise une demi-volée foudroyante dans la lucarne au premier poteau 2-1, but en or ! La France réussit le doublé Coupe du Monde et Coupe d'Europe (inédit dans ce sens). Longtemps l'Italie a cru tenir la victoire mais après avoir butté sur le cadenas italien durant plus de 90 minutes, sur deux phases impeccables les tricolores sont parvenus a conclure et renverser cette situation précaire. Plus généralement, la France comme l'Italie (ou même les Pays-Bas) auraient fait des champions tout à fait justifiés mais les français depuis 1998 ont la cote et le "truc" pour l'emporter au final.
Homme du match: Thierry Henry
Peu d'individualités sont ressortis de ce match ou la tactique a primé sur les qualités techniques ou physiques personnelles. Cependant certains ont été plus efficaces défensivement ou enquiquinants offensivement comme Thierry Henry par exemple. L'attaquant d'Arsenal a multiplié les appels sur les côtés, notamment en première mi-temps, a aussi tenté sa chance plusieurs fois faute d'autres solutions. Il a été plus utile que dangereux, en faisant preuve d'envie.