Match 45

Quarts de finale

30 juin 1990

Stadio Comunale, Florence (38,971)

Argentine – Yougoslavie 0-0 a.p. 0-0 t.a.b. 3-2 (Arb : Kurt Röthlisberger, SUI)

Buts : Serrizuela 1-0, Stojkovic 1-0, Burruchaga 2-0, Prosinecki 2-1, Maradona 2-1, Savisevic 2-2, Troglio 2-2, Brnovic 2-2, Dezotti 3-2, Hadzibegic 3-2

12 Sergio Goycoechea (Los Millonarios, 26)

19 Oscar Ruggeri (Real Madrid, 28)

4 José Basualdo (VFB Stuttgart, 26)

7 Jorge Burruchaga (FC Nantes, 27)

10 Diego Maradona (C) (Naples, 29)

8 Claudio Caniggia (Atalanta, 23)

6 Gabriel Caldéron (Paris Saint-Germain, 30) > 87'

16 Julio Olarticoechea (Racing Club, 31) J > 51'

14 Ricardo Giusti (Independiente, 33)

20 Juan Simón (Boca Juniors, 30) J

18 José Serrizuela (River Plate, 28) J

Remplaçants

21 Pedro Troglio (Lazio Rome, 24) J < 51'

9 Gustavo Dezotti (US Cremône, 29) < 87'

Sélectionneur Carlos Bilardo

1 Tomislav Ivković (Sp. Portugal, 29)

4 Zoran Vulic (Majorque, 28)

3 Predrag Spasić (Partizan Belgrade, 25)

7 Dragoljub Brnović (FC Metz, 26)

5 Faruk Hadžibegić (FC Sochaux, 32)

6 Davor Jozić (AC Cesena, 29)

8 Safet Sušić (Paris Saint-Germain, 35) > 61'

10 Dragan Stojković (Étoile Rouge Belgrade, 25)

11 Zlatko Vujović (C) (Paris Saint-Germain, 31)

15 Robert Prosinecki (Étoile Rouge Belgrade, 21)

16 Refik Sabanadzovic (Étoile Rouge Belgrade, 24) J R

Remplaçants

19 Dejan Savisevic (Étoile Rouge Belgrade, 23) < 61'

Sélectionneur Ivica Osim

Résumé

Étonnant de retrouver ces deux nations en Quarts de finale tant elles ont été fortement rudoyées par le Brésil et l'Espagne. D'un côté Caldéron ainsi que Serrizuela rentrent dans le onze de l'autre c'est Vulic et Prosinecki car il y a à la fois des suspendus et des absents à décompter. Ni l'Argentine tenante du titre, ni la Yougoslavie ne fait office de favorite pour ce match cela paraît clair. Les argentins foncent à l'attaque obligeant déjà les yougoslaves à évoluer très bas. Le ballon est âprement disputé dans l'entrejeu. Première situation chaude sur une balle sautée de Maradona vers Caniggia dans la surface, tenu de près par Vulic les deux hommes trébuchent du coup Burruchaga récupère mais aussi gêné par un arrière il rate son tir. Les médians yougoslaves tentent de jouer dans les étroits espaces laissés sur les flancs. La Yougoslavie se procure plusieurs coups de pied arrêtés forçant l'Argentine à défendre enfin à la 7e. Les argentins remettent le couvert pour se replacer devant le rectangle adverse. Olarticoechea afflige un coup au visage de Stojkovic à la 11e long arrêt de jeu. Action dangereuse en transition gâchée par le mauvais choix de Burruchaga qui préfère donner à Caniggia tenu dans la surface plutôt qu'à Olarticoechea qui s'était ouvert le chemin vers le but ! Énorme occasion manquée par la Yougoslavie sur un centre de l'extérieur du droit de Stojkovic, Jozic arrivait de la seconde ligne totalement libre aux 11 mètres, il reprend en un-temps juste au-dessus de la latte laissant Goycoechea béat. Diego Maradona imite l'autre N°10 avec aussi un centre de l'extérieur du pied suite à une erreur défensive du back droit, c'est intercepté par Spasic au petit-rectangle avant d'atteindre Caniggia. C'est Stojkovic et Prosinecki qui régalent dans le milieu par leur technique. La Yougoslavie a rétablit la parité dans les échanges. Jaune pour Serrizuela (qui accumule les fautes) empêchant Stojkovic de se retourner. Le rythme est lent après un 1er quart d'heure correct. Transversale de Stojkovic après avoir éliminé deux argentins, Prosinecki aussi passe un défenseur, décalé devant le rectangle il croise tout de même un superbe envoi filant un rien à côté. Carton jaune pour Sabanadzovic refusant de reculer dans un mur. Puis longue rentrée de Vulic au niveau du 1er poteau ou Jozic prolonge dos au but son ballon passe devant la cage et sort de peu. Panique dans le rectangle yougoslave car Jozic perd une balle près du penalty, Caniggia ne peut trouver une fenêtre de frappe ensuite c'est Olarticoechea qui shoote à côté du cuir ! Quelques permutations dans le milieu argentin à la demi-heure. Course de Maradona dans l'axe stoppé par Sabanadzovic qui prend une seconde carte, il est donc exclu malgré les protestations. Sans doute un tournant dans ce quart de finale ? Dans les minutes qui suivent cette carte rouge l'Argentine fait un siège du grand-rectangle adverse sans se créer la moindre petite possibilité de frappe faut dire que les yougoslaves défendent très juste. Les yougoslaves d'ailleurs maîtrisent calmement les cinq dernières minutes faisant tourner derrière, les avants argentins n'harcèlent pas ceux-ci, ils repartent même par deux, trois fois en contre. Carte pour Olarticoechea. Sur deux coups de coin d'affilées la défense argentine semble vulnérable avec un Goycoechea qui chasse les papillons heureusement Vulic de la tête manque de puissance.

Des réservistes sud-américains se préparent à jouer. Mi-temps reprenant doucement or sur un coup-franc aile droite, Maradona envoie au-delà du second piquet ou Ruggeri réussit en bout de course à placer sa tête, le ballon part en cloche et retombe sur la barre ! On a pas encore senti l'infériorité numérique jusqu'à présent, les dix yougoslaves font jeu égal. Troglio rentre à la place d'Olarticoechea. Cette mi-temps est vraiment soporifique, les deux équipes s'observent. Centre de Stojkovic depuis la droite, Susic est à la réception son contrôle n'est pas propre et du coup malgré son isolement au petit-rectangle il ne peut concrétiser. Envoi cadré sans force de Maradona mais l'Argentine réagit enfin en s'offrant quelques phases dans la surface adverse. Attention un troisième fameux technicien yougoslave entre, c'est Dejan Savisevic ; Susic sort. On se demande pourquoi coach Osim ne relance pas Darko Pancev car son équipe aurait bien besoin d'un finisseur ? Carte pour Troglio qui est sur le terrain depuis peu. Enfin une action percutante en une touche conçue par Maradona et Ruggeri, c'est Burruchaga qui la termine par une frappe au sol détournée par Ivkovic. De moins en moins intéressant ce quart entre des tenants du titre en excès de prudence car peu inspiré et des yougoslaves avec un pion renvoyé à son vestiaire prématurément. Dans ce dernier quart d'heure les yougoslaves ont la possession et installent le jeu dans la moitié sud-américaine sans réussir à créer une vraie chance de but. Action dans le rectangle entre trois argentins, Troglio fini par décaler à gauche sur Ruggeri qui shoote sur Ivkovic entrain de venir sur lui ; arrêt car les deux hommes se sont cognés. Encore dix minutes de temps réglementaire de ce match pénible à suivre. D'autres pauses ont lieu dans cette ligne droite finale. Giusti au petit-rectangle est à la chute d'un long ballon mais un retour défensif l'empêche de jouer proprement. Changement avec l'attaquant Dezotti remplaçant un milieu latéral, pour aller chercher la victoire ? Le croate Robert Jarni est prêt à monter, sans doute lors des prolongations ? Deux contre-attaques yougoslaves auraient pu tout changer mais la fatigue les annihilent.

L'Argentine entame avec plus d'envie cet extra-time, peut-être aussi que les yougoslaves commencent à payer leur infériorité numérique ? Sur un contre rapide de Prosinecki, celui-ci lance sur la gauche Stojkovic qui crochète Simon et donne un court centre à Savisevic qui en un-temps cochonne le boulot en mettant au-dessus. Plusieurs centres venant du côté droit sont bien gérés par la défense axial yougoslave. Robert Jarni attend encore en tenue sur le bord ! Une 1ère prolongation plus intéressante que la fin de temps réglementaire, faudrait un petit but car la 2ème partie risque d'être piteuse. La plus belle occasion argentine sur une ouverture de Maradona à droite sur Dezotti qui trouve quasi au petit-rectangle Giusti voulant placer sa tête sauvée de la main par Ivkovic bien venu fermer l'angle. Ensuite sur une contre-attaque Savisevic placera une frappe trop haute depuis les 18 mètres suit un centre de Stojkovic à droite mais Savisevic entre deux hommes ne peut prendre correctement du front. 1ère opportunité de la seconde moitié avec Dezotti qui appelle dans la surface ou il balance un tir passant un rien au-dessus, difficile de faire mieux avec un défenseur et un gardien devant lui. Pendant ce temps-là Jarni attend toujours ! Les tirs au but pointent car malgré les velléités offensives des deux équipes, c'est devenu beaucoup trop désordonné avec du déchets dans chaque avancée. Carte pour Simon qui stoppe Stojkovic en pleine progression vers le rectangle ; le N°10 yougoslave reste étalé une bonne minute ! Le coup-franc est cadré par Savisevic mais sans soucis pour Goycoechea ; Savisevic rate son entrée au jeu. Des deux côtés les pertes de balle se multiplient mais Maradona a une sérieuse occase, lorsqu'il reçoit une passe sautée quasi au point de réparation mais le dernier défenseur incommode Diego qui ne peut être efficace. But argentin annulé lorsque Basualdo dans la surface crochète un arrière mais désaxé à gauche il tente un tir qu'Ivkovic détourne des gants sur Burruchaga qui discrètement touche du bras volontairement pour marquer dans le but vide ; les argentins crient leur innocence mais cela ne change rien, ce seront les tirs au but ! Encore un peu de danger sur une enfilade de corners argentins mais sans plus.

Le premier tireur est Serrizuela qui met en force près du piquet, le meilleur joueur du match Stojkovic envoie quant à lui une mine sur la barre ! Burruchaga fait 2-0 en plaçant dans la lucarne visée juste avant par Stojkovic. Prosinecki excellent aussi fait 2-1 en contre-pied au tour de Maradona qui tape en plein centre du but facile pour Ivkovic. Dejan Savisevic égalise avant que Troglio envoie le sien sur le montant ! Opportunité pour les yougoslaves de prendre l'avantage, c'est Hadzibegic qui se présente or l'arbitre lui indique qu'il se trompe car c'est Brnovic la quatrième botteur, celui-ci shoote dans le sol voyant ainsi son tir stoppé par Goycoechea. Gustavo Dezotti redonne un but d'avance à ras-de-sol avant qu'Hadzibegic voie son envoi bloqué par Goycoechea qui qualifie l'Argentine. En conclusion, ce quart de finale était certainement un des pires jamais joués en Coupe du Monde. Le niveau footballistique a été pauvre, le spectacle heureusement a été parfois présent avec quelques solides occasions (pas transformées en but !). Comme au tour précédent l'Argentine passe alors qu'elle est dominée ici, certes plus du point de vue opportunités franches que de celui de la possession et de l'occupation du territoire mais tout de même ; il est probable que si la Yougoslavie avait pu jouer à égalité numérique durant toute la durée, elle aurait émergé tôt ou tard.

Homme du match : Dragan Stojkovic

Deux hommes ont régné sur l'entrejeu Robert Prosinecki et Dragan Stojkovic. Techniquement, au niveau de la vision du jeu, même physiquement (Prosinecki a fatigué au fur et à mesure) les deux créatifs de l'Étoile Rouge sont au-dessus du lot. Toutes les actions dangereuses sont venues, ou passées par les pieds de Stojkovic.

predrag spasic