Match 64
Finale
12 juillet 1998
Stade de France, Saint-Denis (80,000)
Brésil – France 0-3 (Arb : Saïd Belqola, MAR)
Buts : 27' Zidane (0-1), 45+1' Zidane (0-2), 92' Petit (0-3)
1 Taffarel (Galatasaray, 32)
2 Cafu (AS Roma, 28)
3 Aldair (AS Roma, 32)
4 Júnior Baiano (Flamengo, 28) J
5 César Sampaio (Yokohama Flügels, 30) > 75'
6 Roberto Carlos (Real Madrid, 25)
18 Leonardo (AC Milan, 28) > 46'
8 Dunga (C) (Jubilo Iwata, 34)
9 Ronaldo (Inter Milan, 21)
10 Rivaldo (FC Barcelone, 26)
20 Bebeto (Botafogo, 34)
Remplaçants
21 Edmundo (Fiorentina, 27) < 75'
19 Denílson (FC Sao Paulo, 20) < 46'
Sélectionneur Mario Zagallo
16 Fabien Barthez (AS Monaco, 26)
3 Bixente Lizararu (Bayern Munich, 28)
18 Frank Leboeuf (Chelsea, 30)
17 Emmanuel Petit (Arsenal, 27)
15 Lilian Thuram (AC Parme, 26)
8 Marcel Desailly (AC Milan, 29) J R
7 Didier Deschamps (C) (Juventus, 29) J
10 Zinédine Zidane (Juventus, 26)
19 Christian Karembeu (Real Madrid, 27) J > 56'
6 Youri Djorkaeff (Inter Milan, 30) > 74'
9 Stéphane Guivarc'h (AJ Auxerre, 27) > 66'
Remplaçants
4 Patrick Vieira (Arsenal, 22) < 74'
14 Alain Boghossian (Sampdoria, 27) < 56'
21 Christophe Dugarry (Ol. Marseille, 26) < 66'
Sélectionneur Aimé Jacquet
Résumé
L'avant match de cette finale voit la rumeur de l'absence de Ronaldo, le joueur vedette de la Seleçao aurait eu un étrange malaise au cours de la journée c'est Edmundo qui apparaît même sur la 1ère feuille de match. Sinon les deux sélectionneurs peuvent compter sur leur quasi équipe-type en dehors de la titularisation de Leboeuf, remplaçant Blanc suspendu. Une finale qui se jouera entre deux des trois meilleures nations du tournoi, pas de finaliste surprise ou chanceux. Premier ballon intéressant est pour Guivarc'h, dans le rectangle il attend avant de reprendre, son retourné l'oblige à envoyer sur le toit du but. Il semblerait à la vue de ses deux premières minutes que la France va dominer. Le Brésil tout de suite répond en prenant la possession. Belle percée de Zidane, relais avec Djorkaeff, le meneur français en bout de course à l'entrée du rectangle parvient à toucher pour donner à Guivarc'h allant au face-à-face avec Taffarel mais l'avant-centre ne peut qu'effleurer le cuir. Corner oublié pour le Brésil, pas facile à voir. Coup-franc malignement joué par Zidane, sur lequel Djorkaeff et un autre équipier sont à la retombée au 1er piquet mais l'interiste mal positionné ne peut reprendre de la tête. Un début de finale équilibré mais ou les Bleus sont plus hostiles offensivement parlant, grâce aux milieux défensifs qui gagnent, récupèrent quasi tous les ballons passant à proximité ; les brésiliens sont obligés de sauter cette ligne. Zinédine Zidane est demandeur de balles, lorsque les autres médians interceptent derrière lui. Côté brésilien, on privilégie le jeu avec les latéraux Cafu et R. Carlos pour remonter le cuir aux avant-postes tandis que Bebeto et Ronaldo effectuent des décrochages récurrents. Dans ce quart d'heure de jeu, on a eu du mal à trouver Guivarc'h en profondeur malgré plusieurs tentatives. Tir lointain de Djorkaeff, à ras de sol nettement à côté. Peut-être un coup de coin oublié aussi mais pour la France cette fois. Aucune des deux équipes ne se livre ouvertement, une certaine prudence est de mise comme toujours lors des finales de cette importance. Un centre manqué de Roberto Carlos donne un légère sueur froide aux français mais le cuir tombe sur le toit du but. Toujours pas de véritable occasion de but. Autre centre de la gauche cette fois par Ronaldo attrapé à même la ligne par Barthez. C'est le Brésil qui tente d'entreprendre quelque chose, la Seleçao est installée depuis deux minutes dans la partie adverse, mais les défenseurs auriverdes balancent plusieurs longues passes dans le vide. Coup de coin repris par Sampaio de la tête, c'est cadré mais sur Barthez. À la 27e corner provoqué par Thuram sur lequel Zidane vient couper en 1ère zone du front, le N°10 français trop libre de mouvement n'a pas de difficultés à piquer 0-1. Le Brésil essaie de prendre plus nettement la possession dans l'immédiat après-but. Long ballon partant d'en deçà de la médiane vers Ronaldo fonçant vers le grand-rectangle, l'attaquant entre en collision avec Barthez, les deux joueurs restent au sol un moment. Junior Baiano est averti, le premier de cette finale. Encore quinze minutes en 1ère période, toujours pas d'occasions de but hormis le goal de Zidane. Il y a par contre plus de fautes depuis quelques minutes ! Didier Deschamps fait vraiment une excellente mi-temps à la récupération. Solo de Djorkaeff dans les cinquante mètres adverses, en bout de course devant le rectangle il écrase totalement son envoi sur Taffarel. Une faute de Desailly aurait pu lui valoir une carte jaune alors que juste après Deschamps lui en prend une. Pause pour soigner Deschamps ayant reçu un coup de Dunga. Tête dans un angle compliqué pour Bebeto, seul brésilien dans la surface. 40e minute. Passe vers le rectangle de Karembeu, dévié par un défenseur débouche sur Petit complètement oublié dans les seize mètres, son enchaînement est bon mais il tire dans le filet extérieur ; c'est pour ainsi dire la 1ère occasion du match ! La deuxième est pour Guivarc'h tout de suite après, mais il loupe le 0-2 dans un face-à-face avec le gardien brésilien, seul allant au but il shoote médiocrement obligeant toutefois Taffarel à détourner en corner. Phase arrêtée dans les arrêts de jeu sur laquelle, les Bleus vont doubler le score grâce à la précision du corner de Djorkaeff qui trouve la tête de Zidane venant une nouvelle fois couper la trajectoire en 1er poteau, la tête de ce dernier rebondit entre les jambes de R. Carlos placer sur sa ligne 0-2. La France est dans un fauteuil, vu le déroulement des événements de cette mi-temps avec ce milieu français empêchant complètement les artistes sud-américains de jouer !
Leonardo cède sa place à Denilson. Carton jaune un peu injuste donné à Desailly (mais celui-ci en méritait une en 1ère mi-temps car Cafu avait commis la faute d'abord. Le Brésil mène le jeu, souhaite jouer plus vite. Karembeu jusqu'à maintenant est le français le plus décevant, surtout à la relance. Marcel Desailly est soigné en dehors du terrain. Tir de demi-volée de Dunga à distance passant loin du cadre. Les échanges sont plus hachés, souvent entrecoupés par des interruptions. Carte pour Karembeu. Coup-franc joué en deux-temps sur lequel R. Carlos adresse un bon centre que personne ne prend avant le second poteau ou Ronaldo contrôle et shoote à bout portant sur Barthez. Karembeu sort pour Boghossian. La France n'attaque plus beaucoup faut dire qu'avec deux buts d'écarts elle peut se le permettre, puis le ballon est maîtrisé par le Brésil. Sortie approximative de Barthez loin de ses perches, il manque le cuir que Bebeto essaie d'envoyer au but mais deux défenseurs veillaient. À l'heure de jeu, le Brésil accapare la possession mais stérilement. Deuxième gâchis de Guivarc'h sur un long ballon vers le rectangle, un défenseur se troue, l'attaquant de l'A.J.A. a alors la possibilité de tirer mais il se précipite et de volée loupe le but, il avait le temps de contrôler pour placer ! Christophe Dugarry va monter au jeu probablement pour Guivarc'h ? Les Bleus depuis quelques instants ont remonté leur bloc-équipe. Cinquième corners pour le Brésil en seconde période mais aucun n'a donné une opportunité. Pile à la moitié des 45 dernières minutes Desailly est mis à la porte pour une autre carte jaune, complètement bête car cet excès d'engagement était à soixante mètres de ses buts ! Il y aura eu beaucoup d'indiscipline de la part des français dans certains matchs de ce Mondial ! Jacquet va devoir réorganiser son équipe. Demi-volée dévissée de Denilson excentré dans la surface française. Ronaldo est totalement fantomatique dans cette mi-temps. Même à dix les français ne ressentent pas de problèmes à contenir les assauts fébriles des brésiliens, ils restent plus agressifs aux duels, dans le pressing que les onze Auriverdes. Edmundo, un temps pressentit comme titulaire entre à la place de Sampaio, il tente de motiver ses équipiers, en face Djorkaeff est sacrifié pour renforcer la défense, c'est Vieira qui terminera le match. Dernier quart d'heure. Zidane se plaint, est-il blessé ou en rajoute-t-il ? La Seleçao tente de faire le jeu dans les trente mètres adverse, on est à la 80e. Le secteur offensif français soulage le défensif en faisant tourner le cuir dans le camp adverse. Ballon envoyé sur Dugarry depuis la défense, celui-ci file au but excentré sur la gauche mais il perd son sang-froid au moment de conclure en tirant, croisant beaucoup trop gâchant un nouvelle occasion sérieuse de faire 0-3. Il ne reste que cinq minutes plus temps additionnel, tout semble dit ? Les dernières minutes sont forts décousues. Trois minutes de temps supplémentaires, qu'on joue autant dans la moitié brésilienne que française. Denilson dans ce temps additionnel, décalé à gauche par Edmundo s'offre une belle frappe qui lèche la transversale ! Puis frappe de Rivaldo hors du rectangle déviée en coup de coin. Sur cette phase arrêtée, Dugarry et Petit enclenchent un contre par la gauche, le cuir arrive sur Vieira sur l'aile qui lance avec précision du petite passe en profondeur pour Petit qui bien que loin du but et excentré parvient à mettre au fond au second poteau 0-3. En conclusion, la France pour son tournoi à domicile remporte un premier titre de championne du Monde. En fait, cette finale aura été pour les hommes d'Aimé Jacquet la rencontre la plus simple de l'après phase de groupes. Le Brésil n'a jamais semblé être capable de revenir dans le match après l'ouverture du score juste avant la demi-heure de jeu, un Ronaldo maladif aura été le symbole de cette Seleçao aux abonnés-absents. De manière plus générale, la titre de la France n'incite qu'à très peu de discussion, seulement deux buts encaissés (dont un penalty), quinze marqués, un jeu chatoyant malgré des matchs compliqués en élimination directe puis l'émergence ou les confirmations des plusieurs joueurs.
Homme du match : Didier Deschamps
Au premier regard, on peut penser à Zidane pour désigner le meilleur joueur de cette finale, mais après son doublé de la tête sur corner, ses protections de balle et ses dribbles le N°10 français s'est doucement éteint en cours de match (une constante étonnante dans le Mondial de Zizou). Le choix se reporte donc sur Didier Deschamps qui a réalisé tout simplement son meilleur match dans cette Coupe du Monde, situé au centre de la ligne de trois milieux défensifs français, le capitaine a été intransigeant à la récupération, un travail de sape énorme de sa part, harcelant sans cesse les artistes sud-américains. D'ailleurs cette ligne de récupérateurs aura été la clé de ce match, les brésiliens n'ayant quasi jamais réussi à la franchir.