Coupe du Monde 1974 en Allemagne de l'ouest, Groupe A: Pays-Bas - Argentine

Match 26

Groupe A

26 juin 1974

Parkstadion, Gelsenkirchen (56,548)

Pays-Bas - Argentine 4-0 (Arb: Bob Davidson, ÉCO)

Buts: 10' Cruyff (1-0), 25' Krol (2-0), 73' Rep (3-0), 92' Cruyff (4-0)

8 Jan Jongbloed (FC Amsterdam, 33)

2 Arie Haan (Ajax Amsterdam, 25)

3 Willem Van Hanegem (Feyenoord, 30)

6 Wim Jansen (Feyenoord, 27)

12 Ruud Krol (Ajax Amsterdam, 25)

13 Johan Neeskens (Ajax Amsterdam, 22) J

14 Johan Cruyff (C) (FC Barcelone, 27)

15 Robbie Rensenbrink (Sp. Anderlecht, 26)

16 Johnny Rep (Ajax Amsterdam, 22)

17 Wim Rijsbergen (Feyenoord, 22)

20 Wim Suurbier (Ajax Amsterdam, 29) J > 84'

Remplaçants

5 Rinus Israël (Feyenoord, 32) < 84'

Entraîneur

Rinus Michels

1 Daniel Carnevali (Las Palmas, 27)

2 Ruben Ayala (Atl. Madrid, 24)

4 Agustin Balbuena (Independiente, 28)

11 René Houseman (Huracan, 20) > 60'

18 Roberto Telch (San Lorenzo, 30)

22 Hector Yazalde (Sporting Portugal, 28)

10 Ramon Heredia (Atl. Madrid, 23)

17 Carlos Squeo (Racing Club, 26)

14 Roberto Perfumo (C) (Cruzeiro Belo Horizonte, 31) J

16 Francisco Sa (Independiente, 28)

20 Enrique Wolff (River Plate, 25) > 46'

Remplaçants

9 Ruben Glaria (San Lorenzo, 26) < 46'

13 Mario Kempes (Rosario Central, 19) < 60'

Entraîneur

Vladislao Cap

Résumé

Les Pays-Bas remettent exactement les mêmes titulaires, pas de raison de changer ! Pas contre, pour l'Argentine Carlos Squeo remplace Mario Kempes, décevant depuis le commencement du tournoi, et Balbuena lui à la place de Babington. Beaucoup de vitesse côté néerlandais, plus par les courses que par une circulation de balle. Le 1er tir part du gauche de Rensenbrink après une action joliment construite, ça frôle la barre. Johan Cruyff se procure un face-à-face avec Carnevali mais est signalé hors-jeu. Il y a des superbes phases chez les oranjes, des une-deux, passes en un-temps et autres combinaisons. Sur l'une de ces actions Van Hanegem fait sauter un ballon par-dessus la ligne défensive, ou il a vu Cruyff faire un appel; le capitaine en un-contre-un dribble habilement le keep et ouvre le score 1-0. Comment va réagir l'Argentine ? Deux possibilités d'affilées dont une énorme; d'abord Rensenbrink centre au sol qui traverse entièrement le rectangle, dans la continuité Johnny Rep récupère sur la droite, aux 6 mètres il shoote à côté du ballon tente de recommencer mais un défenseur s'interpose; il passe alors en retrait à Van Hanegem qui tape, un autre défenseur arrête sur la ligne (de la main ?). L'ailier de l'Ajax à la 16e sur la droite évite la sortie du keep son centre en retrait vers Jansen est réussi mais ce dernier ne peut tirer que sur un défenseur reconverti sur sa ligne. Cela devrait déjà être 3 à 0 ! 20e minute Neeskens marque un but après une action impeccable mais Rensenbrink le passeur décisif était hors-jeu. Ce même Neeskens prend une jaune idiote. Les Pays-Bas ne laisse aucune chance aux argentins d'attaquer et surtout ne les laissent pas respirer, ils veulent faire le break. Sur un corner repoussé difficilement par le gardien de Las Palmas, Ruud Krol à 18 mètres reprend en un-temps, frappe pure qui passe entre plusieurs paires de jambes et bat le gardien, 2-0. On sentait bien que le score allait s'alourdir avant d'atteindre la pause, même après le deuxième but les Oranjes ne sont pas décidés à laisser jouer. Carnevali joue un peu comme un libéro, pour intercepter les ballons en profondeur néerlandais, mais ce sont des sorties "kamikazes" ! Wolff se fait mal sur un contact avec un néerlandais et va probablement devoir céder sa place. Une percée plein axe de Neeskens voit le capitaine argentin commettre une faute qui méritait plus qu'une simple carte jaune, on est même inquiet pour le célèbre N°13 Oranjes. Les échappées flanc droit de Rep, on fait très mal à la défense argentine, la maîtrise hollandaise est totale; l'Argentine est en souffrance et inexistante offensivement parlant.

Durant le repos Glaria prend le relais de Wolff. La 1ère opportunité vient d'un coup-franc au coin du rectangle, Cruyff s'en charge et de l'extérieur du droit trouve au second poteau Neeskens qui saute plus haut mais cela passe au-dessus. Les Oranjes sont plus posés en cette seconde période, ils sont dans une certaine gestion. Le petit bémol dans ce jeu développé par les Pays-Bas, c'est le nombre de cartons qu'ils provoquent alors qu'il n'y a plus match ! La pluie fait son apparition sur Gelsenkirchen, c'est un véritable déluge qui s'abat sur le stade de Schalke 04. Penalty oublié sur Rensenbrink qui à 5 mètres de l'arbitre est fauché par un argentin qui ne le voit pas ! Cela se déroule sans embûches pour les hommes de Michels. Mario Kempes monte pour Houseman. Vers la 65e, les néerlandais ré accélèrent un peu, Rep et Rensenbrink permutent leurs postes. Cruyff s'échappe à nouveau à partir de la ligne médiane en prenant de vitesse son opposant mais Carnevali dans son duel avec Cruyff l'emporte en touchant légèrement du pied. C'est encore Cruyff qui flanc gauche lève bien la tête et voit au second poteau J. Rep, le ballon lui arrive et l'ailier acrobatiquement de la tête marque le 3-0 malgré que Carnevali touche. Francisco Sa, le défenseur se blesse et sort quelques minutes plus tard mais les deux changements ont été effectués. Il reste une dizaine de minutes lorsque Squeo se claque à la cuisse puis c'est Surrbier qui sort blessé; une fin de match compliqué physiquement. Sur une magnifique passe en profondeur de Rijsbergen, Cruyff est hors-jeu mais le doute est sérieux. Van Hanegem et Jansen dans le rectangle réalisent un beau une-deux, le gardien repousse sur la gauche le tir à bout portant de Van Hanegem; mais Johan Cruyff traînait là-bas et en un-temps il place le cuir à raz du piquet pour le 4-0 à la 92e. En conclusion, Les Pays-Bas en démonstration face à cette Argentine pourtant plutôt solide. Ils n'ont laissé aucune occasion, un seul tir au but a été concédé. Les Oranjes confirment leur statut de favori.

Homme du match: Johan Cruyff

Le N°14 des Pays-Bas est le choix logique car plus constant que Rep ou Neeskens qui ont vécu des coups d'éclats alors que Cruyff a plané durant 90 minutes. La technique, la vista et surtout l'envie Cruyff a démontré toute la panoplie du joueur moderne.