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Les Tournois de football

L'histoire des Coupes du Monde et d'Europe de football. Avec les résultats, effectifs et résumés signés par moi-même.

Match 8

Groupe 4

13 juin 1998

Stade de la Beaujoire, Nantes (35,500)

Espagne – Nigéria 2-3 (Arb : Esfandiar Baharmast, USA)

Buts : 21' Hierro (1-0), 24' Adepoju (1-1), 47' Raul (2-1), 73' Zubizarreta (2-2 Csc), 78' Oliseh (2-3)

 

1 Andoni Zubizarreta (C) (FC Valence, 36)

2 Albert Ferrer (FC Barcelone, 28) > 46'

4 Rafael Alkorta (Ath. Bilbao, 29)

6 Fernando Hierro (Real Madrid, 30)

10 Raúl (Real Madrid, 20)

11 Alfonso (Betis Séville, 25) > 58'

12 Sergi (FC Barcelone, 26)

14 Iván Campo (Real Majorque, 24) J

19 Kiko (Atl. Madrid, 26)

20 Miguel A. Nadal (FC Barcelone, 31) J > 77'

21 Luis Enrique (FC Barcelone, 28)

Remplaçants

16 Albert Celades (FC Barcelone, 22) < 77'

17 Joseba Etxeberria (Ath. Bilbao, 20) < 58'

18 Guillermo Amor (FC Barcelone, 30) J < 46'

Sélectionneur Javier Clemente

 

1 Peter Rufai (Dep. La Corogne, 34)

2 Mobi Oparaku (FC Kapellen, 21) > 70'

3 Célestine Babayaro (Chelsea, 19)

5 Uche Okechukwu (C) (Fenerbahçe, 30) J

6 Taribo West (Inter Milan, 24)

7 Finidi George (Betis Séville, 27)

8 Mutiu Adepoju (Real Sociedad, 27)

10 Jay Jay Okocha (Fenerbahçe, 24)

11 Garba Lawal (Roda JC, 24) > 93'

15 Sunday Oliseh (Ajax Amsterdam, 23)

20 Victor Ikpeba (AS Monaco, 25) > 83'

Remplaçants

9 Rashidi Yekini (FC Zürich, 34) < 70'

13 Tijani Babangida (Ajax Amsterdam, 24) < 83'

21 Godwin Okpara (RC Strasbourg, 25) < 93'

Sélectionneur Bora Milutinovic (SER)

 

Résumé

Entrée en lice d'une des trois ou quatre nations les plus citées pour le titre final, c'est-à-dire l'Espagne. La Roja reste sur 31 matchs sans défaite, et des éliminatoires se déroulant sans grand soucis face à la Yougoslavie, la Tchéquie et Slovaquie notamment. Le Nigéria avait brillé lors du 1er tour du Mondial 94, remporté en 1996 le Tournoi Olympique (huit titulaires étaient dans la sélection des JO) mais s'est planté lors de la CAN en février ! Il s'agit d'une des affiches les plus excitantes de cette 1ère journée. Une minute de silence avant de débuter. À peine dix secondes à attendre pour voir la 1ère occasion sur un long ballon sur Raul dans la surface qui reprend en demi-volée, Rufai doit déjà s'étendre pour détourner de son but. Ca démarre avec entrain en tout cas, il y a du pressing des deux côtés mais techniquement les joueurs savent s'en sortir. Autre grosse occasion sur une action de Raul bloquée à l'entrée des seize mètres, le cuir transite par la droite sur Ferrer qui adresse un bon centre que Raul vient boxer de la tête, cela va percuter la barre ! L'Espagne mène ce début de rencontre. Centre tendu de Raul au second poteau ou Alfonso est trop court pour couper de la tête. Vers la 10e le Nigéria prend un peu la balle, côté droit notamment sortant enfin de sa moitié. Tir d'Ikpeba (joueur africain de l'année 97 et troisième meilleur buteur du championnat de France avec 16 buts) lancé à droite dans le rectangle, fort excentré c'est direct sur Zubizarreta deux minutes plus tard on prend les mêmes mais sur la gauche, Ikpeba dans un solo envoie à nouveau sur le portier espagnol. Le Nigéria met la pression, faisant reculer le bloc espagnol en cette fin de 1er quart d'heure. Tir longue distance de Nadal, loin au-dessus. À la 19e troisième envoi nigérian sur le keeper de Valence, Okocha aussi était trop déporté sur le côté gauche. Les deux formations ont chacune leurs moments de possession en alternance, à peu près deux minutes à chaque fois. Coup-franc bien situé pour Hierro, bien qu'un peu décalé par rapport à l'axe à une vingtaine de mètres, le madrilène habitué au lourde frappe ici fait passer en finesse le cuir à côté du mur le logeant à mi-hauteur dans le petit-filet, Rufai était trop au centre de son but 1-0. Les SuperEagles attaquent dans les instants suivants l'ouverture du score, et égalise rapidement sur un coup de coin donné au 1er poteau ou Hierro ne saute pas assez haut, Adepoju juste derrière frappe fortement du front, Ferrer posté sur sa ligne ne peut que dévier du sommet du crâne 1-1. Finidi croise un tir une fois de plus sur le côté de la surface, loin du cadre. La Roja repart de l'avant immédiatement, à l'approche de la demi-heure les nigérians tentent plusieurs sorties en reconversions rapides. Luis Enrique demande un penalty lorsqu'au petit-rectangle sur un ballon venu de la gauche, il passe devant Babayaro, alors qu'il peut s'offrir une occasion il est déséquilibré par un croche-pied du défenseur, le penalty est clair (et même peut-être une carte rouge ?) mais l'arbitre ne bronche pas ! Depuis l'égalisation l'Espagne a repris la balle plus franchement, ils voudraient développer leur jeu, ils tentent toutes sortes de type d'action variant bien pour atteindre le grand-rectangle adverse, mais c'est compliqué lorsqu'on ne gagne pas les duels, et qu'on élimine rarement les opposants ! Lancé en profondeur, à la lutte avec Campo, Ikpeba réussi à tirer au but, mais l'angle est limité cela fini dans le filet extérieur. Adepoju bien gêné par un arrière dans l'arc-de-cercle rate une frappe puis c'est Oliseh qui essaie faiblement au sol à distance en plein sur Zubizarreta. On a pas vu le temps filer dans cette mi-temps, plus que cinq minutes. Celles-ci paraissent plus hachées, on sent les joueurs en quête d'un second souffle au niveau de la créativité, pas du physique. Sans doute la mi-temps la plus excitante depuis le début du tournoi.

Le joker habituel Guillermo Amor entre au jeu à la place de Ferrer. 2-1 pour l'Espagne sur une superbe passe à distance (près de quarante mètres) de Hierro à destination de Raul dans la surface ayant pris de vitesse son défenseur, le jeune attaquant reprend de volée, fusillant ainsi Rufai, très beau but. Départ de mi-temps idéal pour la Roja. L'Espagne fait tourner entre éléments défensifs. Les SuperEagles ne se trouvent plus après ce but, ils ont pris un uppercut ! Adepoju est au sol après un duel aérien avec Hierro, long arrêt de jeu. Clairement dans ce quatrième quart d'heure l'Espagne laisse l'initiative aux nigérians mais ceux-ci sont très imprécis dans la circulation dans l'entrejeu et ne gagnent plus les duels pour avancer. Alfonso sort pour l'ailier basque Exteberria, qui va amener sa vitesse sur les contre-attaques. Carte jaune pour Nadal donnant un coup-franc à une vingtaine de mètres au Nigéria ; le coup de pied arrêté donné par Oliseh part bien à ras de sol mais est contré par Alkorta. Les nigérians ont du mal à se remettre dans le bon mouvement alors qu'il reste une petite trentaine de minutes. De plus en plus de fautes mineures. Uche Okechukwu est jauni à son tour. Un peu avant la 65e c'est même l'Espagne qui reprend le jeu à son compte. Action venant de la droite qui débouche légèrement à déporté à gauche dans les seize mètres à Raul qui malheureusement pour lui écrase sa frappe, Rufai détourne dehors maladroitement ! L'Espagne en reconversion se montre tout de même dangereuse. Les « anciens » Yekini et Amokachi se préparent à monter. Une seconde période plus calme, plus tactique. Tir totalement dévissé de Okocha hors du rectangle. Rashidi Yekini remplace le latéral droit Oparaku. Encore une petite vingtaine de minutes en comptant le temps additionnel, et on ne voit pas comment les nigérians vont pouvoir recoller au score ? Pourtant c'est ce qu'ils font sur une action sur la gauche à proximité de la ligne latérale du grand-rectangle entre Yekini et Lawal, ce dernier dans un angle très fermé place un tir entre le poteau et Zubizarreta dont la main n'est pas assez solide, le ballon fini au fond 2-2. Nouvelle erreur du gardien et capitaine espagnol en Coupe du Monde ! Carte pour Ivan Campo qui rate son match. Le dernier quart d'heure débute. Joseba Exteberria lancé à droite centre bas passant entre plusieurs joueurs dans le rectangle, atteignant Raul qui frappe en un-temps mais ne peut la cadrer, vraie occasion. Albert Celades grand espoir du foot ibérique entre au jeu. But sensationnel de Oliseh qui reprend en fouettant une longue touche repoussée de la tête de près de 25 mètres, la trajectoire est rectiligne pour aller taper l'intérieur du piquet et entrer 2-3. La partie a basculé sans qu'on s'en rende compte ! À ce moment de la rencontre, cela s'attaque dans les deux sens, en essayant de mettre de la vitesse dans les mouvements. Centre de Finidi George impeccable repris magnifiquement environ au point de penalty par Yekini tentant une volée acrobatique, cela s'envole mais c'était beau. Ces dix dernières minutes commencent de façon plutôt débridée, ça part sur les deux rectangles mais sans beaucoup de justesse (la fatigue peut-être ?). Action à droite d'Amor passant ensuite dans la surface au sol le ballon arrive en roulette à Sergi qui du droit enroule vers la lucarne opposée (c'est doucement dévié par un nigérian) cela flirte avec la barre ! Les arrêts de jeu sont entamés. Yekini aura une tentative de tir, contrée tout comme Raul quelques secondes plus tard. Dernier changement pour Milutinovic. À la 93e, action cafouillée devant le but de Rufai, aucun espagnol ne peut tirer, c'est finalement dégagé sans dommage. En conclusion, il s'agit du match le plus excitant depuis le début de la compétition avec un résultat qui est tout de même une surprise avec cette défaite d'une des équipes présentées comme un sérieuse prétendante au titre l'Espagne. Globalement l'Espagne a mené mais à cause de cette nouvelle bourde de Zubizarreta s'est fait avoir en beauté ! Ensuite autre tournant de la rencontre s'avère être le penalty oublié sur Enrique en 1ère mi-temps qui aurait même pu si l'arbitre avait été sévère valoir une carte rouge à Babayaro ! Cependant le Nigéria a eu les ressources pour recoller et passer devant en fin de partie alors que rien ne le présageait. Le 0-0 de Paraguay - Bulgarie laisse toutefois ses chances à la Roja.

Homme du match : Raul

Étrangement aucun nigérian n'a réalisé une performance remarquable, Sunday Oliseh en 2ème mi-temps a pu jouer plus librement avec quelques actions intéressantes avec un but superbe à la clé. Côté ibérique c'était les montagnes russes avec certains ayant fait un bon match come Raul, Hierro (en dehors de deux ou trois errements défensifs) ou Sergi mais d'autres ont été franchement mauvais comme Campo ou Zubizarreta. Le jeune attaquant du Real Madrid était présenté comme une probable révélation du tournoi après une brillante saison (victoire en C1, 15 buts et 13 assists toutes compétitions confondues). Il a proposé ici de nombreuses actions, tenté des frappes, dribblant des adversaires.

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